Le dernier chevalier. Paul Feval

Le dernier chevalier - Paul  Feval


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       Paul Féval

      Le dernier chevalier

      Publié par Good Press, 2020

       [email protected]

      EAN 4064066083267

       I

       M. JOSEPH ET M. NICOLAS

       II

       ARRIVÉE DE L'INCONNUE

       III

       L'ŒIL DE POLICE

       IV

       JEANNE, JEANNETTE ET JEANNETON

       V

       LES MÉMOIRES DU BONHOMME JOSEPH

       VI

       JEANNETON

       VII

       POT AU LAIT

       VIII

       COUP DE SANG

       IX

       UN ENNEMI DE LA SUPERSTITION

       X

       D'ASSAS!

       XI

       BOUCHE EN CŒUR

       XII

       FIANÇAILLES

       XIII

       SENTINELLES PERDUES

       XIV

       À MOI, AUVERGNE!...

       XV

       POUR LA FRANCE!

       FIN

       Table des matières

       Table des matières

      Le roi était malade un peu; Mme la marquise de Pompadour avait «ses vapeurs», cette migraine du XVIIIe siècle dont on s'est tant moqué et que nous avons remplacée par la névralgie, les médecins, pour leur commerce, étant obligés, comme les tailleurs, de trouver sans cesse des noms nouveaux aux vieilles choses. Sans cela, à quoi leur servirait le grec de cuisine qui les gonfle?

      M. le maréchal de Richelieu, toujours jeune, malgré ses 62 ans bien sonnés, se trouvait incommodé légèrement d'un rhume de cerveau, gagné l'année précédente dans le Hanovre, lors de la signature du traité de Kloster-Seven, qui sauva l'Angleterre, rétablit les affaires de la Prusse et commença la ruine de la France. Quel joli homme c'était, ce maréchal! Et que d'esprit il avait! M. de Voltaire, qui ne l'aimait pas tous les jours, disait de lui:

      «C'est de la quintessence de Français!» Bon M. de Voltaire! Il ne flattait jamais que nos ennemis.

      Si vous me demandez comment le rhume de cerveau du maréchal durait depuis tant de mois, je vous répondrai par ce qui se chantait dans Paris:

      Armand acheta sa pelisse,

       (Dieu vous bénisse!)

       Avec l'argent

       De Cumberland...

      Et encore:

      Armand, pour payer le maçon,

       Godille frétille, pompon,

       Se fût trouvé bien pauvre,

       Pompon, frétillon,

       Sans la pêche de ce poisson

       Qu'il prit dans le Hanovre...

      Vous le connaissez bien, le délicieux coin de rue qui sourit sur notre boulevard, et qui porte encore le nom de «Pavillon de Hanovre». Ce nom fut la seule vengeance de la France contre le général d'armée philosophe qui, vainqueur et tenant le sort de l'Europe dans sa main frivole, avait pris la plume au lieu de l'épée et signé un reçu au lieu de livrer une bataille.

      Mais que d'esprit et quel joli homme! Le pavillon de Hanovre coûta deux millions. La France en «faillit crever», selon l'expression un peu crue de l'abbé Terray; mais Armand, le cher Armand vécut jusqu'à cent ans, toujours galant, toujours guilleret, de plus en plus philosophe et, pour employer son style troubadour, «n'ayant pas encore renoncé à plaire». Il était né coiffé. Il mourut la veille même de la révolution, qui l'aurait gêné dans ses habitudes, et Beaumarchais dit de lui ce mot, qui ne fut pas trouvé cruel: «Fleur de décrépitude!»

      Mais ce n'était pas seulement ce pauvre roi Louis XV, Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour et Armand du Plessis, le maréchal duc de Richelieu qui ne battaient que d'une aile, le dauphin, père de Louis XVI, veillait, malade qu'il était déjà lui-même, auprès du berceau de son troisième fils, le comte d'Artois, depuis Charles X, condamné par les médecins. Sa femme, Marie-Josèphe de Saxe, ne devinait certes pas encore les angoisses de son prochain veuvage ni les soupçons


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