Sainte-Marie-des-Fleurs: Roman. Boylesve René

Sainte-Marie-des-Fleurs: Roman - Boylesve René


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       René Boylesve

      Sainte-Marie-des-Fleurs: Roman

      Publié par Good Press, 2020

       [email protected]

      EAN 4064066085537

       PARIS

       PAUL OLLENDORFF, ÉDITEUR

       28 bis, RUE DE RICHELIEU, 28 bis

       1897

       I

       II

       III

       IV

       V

       VI

       VII

       Table des matières

       Table des matières

       Table des matières

       Table des matières

      Tous droits de traduction et de reproduction réservés pour tous les pays, y compris la Suède et la Norvège.

      S'adresser pour traiter, à M. PAUL OLLENDORFF, éditeur, 28 bis, rue de Richelieu, Paris.

      IL A ÉTÉ TIRÉ A PART

      DIX EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE HOLLANDE

      NUMÉROTÉS A LA PRESSE

      A MAURICE BARRÈS

      En témoignage du profond plaisir que j'ai eu à connaître sa belle sensibilité.

      R. B.

I, II, III, IV, V, VI, VII

       Il faut avertir le lecteur que c'est ici un livre où le cœur se donne, franchement, absolument.

       Que ceux qui n'apprécient les romans contemporains que dans la mesure où ils contiennent ce que l'on est convenu d'appeler la «rosserie» ou la «veulerie» parisiennes, s'abstiennent de feuilleter plus loin.

       Grâce à Dieu, il y a encore, à côté ou au-dessous même de ces mœurs de polichinelles—plus à la mode, d'ailleurs, que réelles,—une aptitude française à sentir, à aimer, à jouir et à souffrir en hommes.

       Cette heureuse disposition n'est pas si banale! Rassurons les délicats qui pourraient craindre qu'en s'en inspirant l'écrivain se condamnât à la peinture de la vie commune ou médiocre.

      Ce n'est pas en feignant de n'être plus des hommes, que l'on se singularise et s'élève, mais en accentuant en soi le caractère d'humanité. Seule, l'excessive passion a la vertu de nous rendre exceptionnels sans nous ridiculiser; elle fait de nous des héros, non des monstres. Les créations romanesques peuvent se passer de la marque de généralité qui est le propre de certains types moyens, pourvu qu'elles restent scrupuleusement soumises à la marque de vérité qui fait le Roman.

       R. B.

      «Je t'aime tant aujourd'hui, je suis tellement dévoué que j'ai besoin de l'écrire, ne pouvant le dire à personne...»

      STENDAHL.

      «Je me fais quelquefois un rêve d'Élysée; chacun de nous va rejoindre son groupe chéri auquel il se rattache, et retrouver ceux à qui il ressemble: mon groupe à moi, mon groupe secret est celui de ceux qui sont tristes, mystérieux et rêveurs jusqu'au sein du plaisir, et pâles à jamais sous une volupté attendrie.»

      SAINTE-BEUVE.

      «Hertzblut ist dabei.» (Le sang du cœur est là.)

      Lettres de SCHUMANN.

       Table des matières

      Ce fut sur la plage du Lido, à Venise, que je rencontrai pour la troisième fois la jeune fille que le destin, évidemment, s'entêtait à placer sous mes pas. Elle avait fait une vive impression sur moi, quelques semaines auparavant, à Florence, devant la porte de l'église Sainte-Marie-des-Fleurs, où je l'avais entendue envoyer promener d'une voix nette et décidée les guides innombrables qui importunent les étrangers de leurs bons offices. Elle leur avait jeté un «allez-vous-en!» si impatienté et si colère que je n'avais pu m'empêcher de sourire, en passant près d'elle à ce moment. Elle s'en était aperçue et avait rougi. Je l'avais revue dans un magasin de photographies. Elle feuilletait des Botticelli et soulevait de l'ongle les planches qui lui plaisaient en disant: «J'aime ça... j'aime ça...» Elle n'avait pas paru me reconnaître. Mais depuis lors, je pensais souvent à elle et j'avais l'espoir de la retrouver. A part moi, je l'appelais «ma petite Sainte-Marie-des-Fleurs.»

      Il y avait une grande heure qu'elle marchait toute seule sur les longs sables de la plage de Venise. A chaque tour, elle s'arrêtait un instant à parler à sa famille réunie en groupe, sur des pliants; puis elle reprenait sa promenade. J'étais assis contre la pente de la digue qui longe ce rivage sans fin, et je ne me lassais pas de la voir aller et venir en imprimant sur le sol humide la marque de ses pieds finement chaussés et le bout de son ombrelle. Elle portait une robe


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