Le petit docteur. Alfred Vogel

Le petit docteur - Alfred Vogel


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les crises cessent pendant un ou deux ans, on peut songer au retour dans le pays d’origine car la maladie est vaincue par les influences climatiques favorables et elle ne se manifestera plus, même dans un climat préjudiciable. Les bienfaits d’un changement de climat devraient être rendus accessibles aux jeunes afin que leur vie prenne un nouvel essor.

      Si l’asthme bronchique se déclenche sur une maladie pulmonaire mal cicatrisée, il est très difficile de pouvoir la guérir et de parler de succès possible. C’est la raison pour laquelle on ne devrait jamais traiter les maladies des organes respiratoires à la légère et les laisser traîner jusqu’à ce qu’elles deviennent chroniques. Bien au contraire, il faut veiller à une guérison rapide et complète afin d’éviter l’apparition d’asthme bronchique dont la guérison est beaucoup plus difficile.

       Médication et traitement physique

      Les soins médicaux de l’asthme bronchique font surtout appel aux antispasmodiques. Il est étrange de constater que le malade à qui on laisse entrevoir une guérison est déjà libéré par une seule injection de procaïne. Il est indispensable de se soucier constamment du moral du malade au moyen d’une psychothérapie appropriée. On peut remplacer la procaïne par de l’acide formique homéopathique ou un autre traitement neural.

      Les cachets pour asthmatiques contenant des extraits de plantes africaines telles que l’éphédrine, l’atropine ou la stramoine sont des médicaments à effet puissant qui procurent éventuellement un soulagement mais ne doivent pas être pris de façon régulière. Le corps s’habitue à l’action de ces remèdes qui n’apportent aucune guérison mais suscitent une pharmacodépendance. C’est pour cette raison que les remèdes homéopathiques sont préférables. C’est pourquoi les remèdes homéopathiques sont moins chers. Arsen. alb. de D6 à D30, Nux vomica de D6 à D20, Zinc. valer. D4, Antimon. sulf. aureum D4 et Belladonna en dilution élevée rendent de bons services, selon le tempérament du malade. En phytothérapie, les remèdes à base de racine de pétasite20 ont fait leurs preuves, en particulier le Petasites off. Cet antispasmodique à base de plante est bon, son efficacité est indubitable et il donne souvent à long terme des résultats étonnants, sans aucun effet secondaire. En cas d’asthme bronchique, d’obstruction des poumons par les mucosités et de spasmes, le sirop au droséra et Kali jod. D4 sont également efficaces.

      Outre ces remèdes et un soutien moral approprié, la physiothérapie donne aussi d’excellents résultats. Il s’agit surtout des bains de Schlenz, des bains de pieds alternés, des bains-frictions de Louis Kuhne32, ainsi que des massages à la brosse, des sinapismes ou des cataplasmes à l’argile. L’acupuncture peut aussi avoir un très bon effet sur l’asthme si le thérapeute sait employer habilement cette délicate méthode chinoise.

       L’asthme cardiaque

      Bien que l’asthme cardiaque ait les mêmes symptômes que l’asthme bronchique, il ne résulte pas d’une maladie des bronches. L’asthme cardiaque provient uniquement d’une faiblesse du cœur. Si l’affection atteint le côté gauche du cœur, il y a un reflux de sang vers les poumons. Si au contraire c’est le côté droit qui est atteint, il y a un écoulement sanguin difficile dans les poumons, ce qui produit un déficit de l’échange gazeux.

      Les patients souffrant d’asthme cardiaque ont le visage bleuâtre et des difficultés à respirer lors du moindre effort. Dès que l’on connaît l’origine de ces symptômes, on doit soigner le cœur et les vaisseaux. Au lieu des médicaments à la digitaline, qui ont un effet cumulatif, on choisira un excellent remède combinant le muguet (Convallaria) 33 et la scille (Scilla maritima, oignon de mer)34. Pour fortifier les muscles du cœur, les préparations d’aubépine sont recommandées. Il est en tout cas très important de diagnostiquer l’origine de la maladie, car cela permet de choisir la médication et la forme de physiothérapie appropriées à chaque malade.

      Il est curieux de constater que la médecine classique ne se soucie guère de changer les conditions de vie des malades des poumons. Certes, les cures de repos, l’air, la lumière, le soleil donnent de bons résultats. On ne saurait nier la grande valeur de ces facteurs curatifs. On lisait autrefois à l’entrée d’un sanatorium d’Arosa l’inscription suivante : « Levez les yeux vers les montagnes d’où viendra le salut. » Cette parole témoigne de l’importance que la médecine classique attribuait au bon air des montagnes, c’est-à-dire aux conditions climatiques.

      Un autre aspect non négligeable, c’est la diététique. Il est indispensable d’apporter à l’organisme les substances qui lui manquent et dont il aurait besoin pour se régénérer. . En premier lieu, il lui faut une alimentation riche en calcium et en vitamines ; des carottes crues râpées, des jus de carottes, de raisin, d’orange, de pamplemousse15 bus lentement, à petites gorgées, après une bonne insalivation. Ainsi, l’acide des fruits ne provoquera aucun trouble digestif.

      Les légumes frais ne manqueront jamais au menu. La salade sera préparée au citron et non au vinaigre.

      On réduira la consommation de protéines. Les aromates naturels aiguiseront l’appétit. Un remède à base de calcium facilement assimilable est indispensable. J’ai toujours pu observer d’heureux résultats grâce à un complexe au calcium et aux orties et à des plantes comme galéopsis, une plante riche en silice. A ce propos, il faut signaler les bons effets de l’usnée. Tout comme les animaux de la forêt, nous pouvons profiter de ses principes actifs qui tonifient les poumons délicats et soulagent les affections des voies respiratoires. Ceux qui ne disposent pas de la plante fraîche pour la mâcher boiront régulièrement de la tisane d’usnée. Il ne s’agit pas là d’un médicament au sens propre du terme mais plutôt de l’application du principe d’Hippocrate : « Que la nourriture soit le remède, que le remède soit la nourriture. » Les remèdes végétaux font vraiment partie des aliments curatifs. L’huile de foie de morue et ses émulsions ont une action favorable, pour autant qu’on les supporte.

      Le moral joue un très grand rôle dans le traitement des affections pulmonaires. Il favorise les fonctions glandulaires et tout traitement efficace devrait en tenir compte.

      Il faut stimuler également la fonction cutanée par de légers brossages de la peau suivis de frictions avec une bonne huile de massage corporel.

      Inutile de rappeler que la fonction intestinale doit être surveillée, de même que l’activité rénale. Ce sont là deux facteurs normaux de guérison pour toute maladie de ce type. Les malades qui suivent ces conseils très simples verront leurs cures de repos couronnées de succès, au grand étonnement de certains médecins. Il est nécessaire d’éliminer à la fois les carences et les faiblesses pour parvenir rapidement à la guérison.

      La presse et la littérature médicale ont déjà beaucoup dit et écrit au sujet de l’importance du calcium dans l’organisme humain. Le calcium est en effet l’un des minéraux les plus importants et les plus répandus de notre corps. Sans calcium, l’organisme serait incapable de former le système osseux, les dents et une grande partie de nos cellules. C’est pourquoi l’alimentation doit tenir compte de ces besoins. Le calcium joue un rôle prépondérant dans la défense de l’organisme contre les maladies infectieuses, celles des voies respiratoires en particulier. Les enfants qui souffrent d’une carence calcique sont moins résistants ; leurs ganglions enflent facilement et ils sont facilement sujets aux infections. S’il manque de calcium, le corps doit livrer de grandes batailles. La nature nous en offre un exemple frappant : on trouve toujours de la mousse dans les prés acides, pauvres en calcium. Si l’on désacidifie la terre et qu’on lui rende son calcium, les mousses disparaissent. Les parasites prospèrent toujours dans les terrains pauvres en calcium. La situation du corps présente une certaine analogie : s’il y a hypocalcémie, on est exposé à toutes sortes d’affections et particulièrement aux maladies infectieuses. Le


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