A Short History of French Literature. Saintsbury George
original form of Pathelin, may serve the purpose: —
Ici deschargent Jesus de la croix.
Simon. or avant donc, puis que ainsi va.
je ferai vostre voulenté;
mais il me poise en verité
de la honte que vous me faictes.
o Jesus, de tous les prophettes
le plus sainct et le plus begnin,
vous venés a piteuse fin,
veue vostre vie vertüeuse
quant vostre croix dure et honteuse
pour vostre mort fault que je porte.
se c'est a tort, je m'en rapporte
a ceulx qui vous ont forjugé.
Ici charge la croix a Simon.
Nembroth. Messeigneurs, il est bien chargé;
cheminons, depeschons la voie.
Salmanazar. j'ai grant désir que je le voie
fiché en ce hault tabernacle,
a sçavoir s'il fera miracle,
quant il sera cloué dessus.
Jéroboam. seigneurs, hastés moi ce Jesus
et ces deux larrons aux coustés.
s'ilz ne vuellent, si les battez
si bien qu'il n'y ait que redire.
Claquedent. a cela ne tiendra pas, sire.
nos en ferons nostre povoir.
Ici porte Simon une partie de la croix et
Jesus l'autre et le battent les sergens.
Dieu le pere. Pitié doit tout cueur esmouvoir
en lamenter piteusement
le martyre et le gref tourment
que Jesus, mon chier filz, endure.
il porte détresse tant dure,
que, puis que le monde dura,
homme si dure n'endura,
laquelle ne peult plus durer
sans la mort honteuse endurer,
et n'aura son sainct corps duree
tant qu'il ait la mort enduree,
il appert, car plus va durant,
et plus est tourment endurant,
sans quelque confort qui l'alege.
si convient que la mort abrege
et de l'exécuter s'apreste,
pour satiffaire a la requeste
de dame Justice severe,
qui pour requeste ne prïere
ne veult rien de ses drois quitter.
Michel, allés donc conforter
en ceste amere passïon
mon filz, plain de dilectïon,
qui veult dure mort en gré predre
et va sa doulce chair estrandre
ou puissant arbre de la croix.
Sainct Michel. pere du ciel et roi des rois,
humblement a chere assimplie
sera parfaicte et acomplie
vostre voulenté juste et bonne.
Ici descendent les anges de paradis.
Path. ce bergier ne peut nullement
respondre aux fais que l'on propose,
s'il n'a du conseil; et il n'ose
ou il ne scet en demander.
s'il vous plaisoit moy commander
que je fusse a luy, je y seroye.
Juge. avecques luy? je cuideroye
que ce fust trestoute froidure:
c'est peu d'acquest. Path. mais je vous jure
qu'aussi n'en veuil rien avoir:
pour dieu soit. or je voys sçavoir
au pauvret qu'il voudra me dire,
et s'il me sçaura point instruire
pour respondre aux fais de partie.
il auroit dure departie
de ce, qui ne le secourroit.
vien ça, mon amy. qui pourroit
trouver? entens. Berg. bee. Path. quel bee, dea!
par le sainct sang que dieu crëa,
es tu fol? dy moy ton affaire.
Berg. bee. Path. quel bee! oys tu tes brebis braire?
c'est pour ton prouffit; entens y.
Berg. bee. Path. et dy ouÿ ou nenny,
c'est bien faict. dy tousjours, feras?
Berg. bee. Path. plus haut, ou tu t'en trouveras
en grans depens, ou je m'en doubte.
Berg. bee. Path. or est plus fol cil qui boute
tel fol naturel en procés.
ha, sire, renvoyez l'en a ses
brebis; il est fol de nature.
Drapp. est il fol? sainct sauveur d'Esture!
il est plus saige que vous n'estes.
Path. envoyez le garder ses bestes,
sans jour que jamais ne retourne.
que maudit soit il qui adjourne
tels folz que ne fault adjourner.
Drapp. et l'en fera l'en retourner
avant que je puisse estre ouÿ?
Path. m'aist dieu, puis qu'il est foul, ouÿ.
pour quoy ne fera? Drapp. he dea, sire,
au moins laissez moy avant dire
et faire mes conclusïons.
ce ne sont pas abusïons
que je vous dy ne mocqueries.
Juge. ce sont toutes tribouilleries
que de plaider a folz ne a folles.
escoutez, a moins de parolles
la court n'en sera plus tenue.
Drapp. s'en iront ilz sans retenue
de plus revenir? Juge. et quoy doncques?
Path. revenir? vous ne veistes oncques
plus fol ne en faict ne en response:
et cil ne vault pas mieulx une once.
tous deux sont folz et sans cervelle:
par saincte Marie la belle,
eux deux n'en ont pas un quarat130.
CHAPTER XI
PROSE CHRONICLES
Beginning of Prose Chronicles.
Grandes Chroniques de France.
In all countries the use of prose for literature is chronologically later than the use of poetry,
130
A history of the mediaeval theatre has been undertaken by M. Petit de Julleville, of which two volumes, containing an excellent account of the Mysteries, have appeared (Paris, 1880). Information on other points is rather scattered, but it will be found well summarised in Aubertin,