Code fondamental ou Charte du genre humain déduite de ses premiers besoins. Mathieu Galtié

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       Mathieu Galtié

      Code fondamental ou Charte du genre humain déduite de ses premiers besoins

      Publié par Good Press, 2021

       [email protected]

      EAN 4064066328962

       CHAPITRE PREMIER.

       CHAPITRE DEUXIÈME.

       CHAPITRE TROISIÈME.

       Table des matières

      De la génération de nos connaissances par nos premiers besoins.

      Livré par goût et par état à l’étude de la médecine, il m’a été facile depuis long-temps de me convaincre de l’incertitude, ainsi que des vides immenses qui existent entre la doctrine et l’application pratique de cette science. C’est pour sortir de cet état de doute et d’hésitation, que j’ai fait continuellement tous mes efforts pour m’assurer si par le secours des diverses branches des connaissances humaines, de leurs méthodes et de leurs divers moyens d’investigation, employés directement ou opposés les uns aux autres pour mieux en apprécier le degré d’utilité, il ne serait pas possible de lui donner une existence plus certaine, une théorie plus conforme à la saine logique et une pratique plus assurée, conséquemment plus capable de justifier la confiance de l’humanité souffrante. Mes travaux ont eu pour résultats, ceux qui sont ordinairement le fruit d’une longue persévérance, d’une infatigable attention et d’une opiniâtreté croissante en raison des obstacles. Ils ont eu pour résultats de me prouver que l’homme ne pouvait rien créer mais seulement reconnaître; qu’il pouvait signaler l’existence des lois générales et spéciales de la nature, mais qu’il n’était pas en sa puissance de les former; que toutes nos connaissances n’étaient que l’expression de nos besoins et les leviers propres à les satisfaire; que la science de l’homme n’était que la simple perception de l’action universelle et particulière des êtres et de la sienne propre; enfin, que sa tâche unique était de s’ordonner dans le milieu qu’il habite, par le plus légitime emploi de ses facultés, pour accroître, autant qu’il est en lui, sa puissance sur le monde extérieur et sur lui-même, et s’assurer ainsi la paisible possession de la plus grande somme de bonheur et de longévité, dont sa condition lui peut permettre la jouissance.

      L’exposition de ces vérités est facile et claire: il suffit, pour ce sujet, de mettre l’homme en rapport avec ses premiers besoins; afin de voir se former, de leurs effets destructeurs sur lui, la génération de toutes nos connaissances et de toutes nos sciences physiques, morales et religieuses; pour voir naître et grandir l’arbre généalogique de Bacon, non artificiel tel que l’a vu ce philosophe, mais naturel et simple, et traduisant tous les rapports des conditions de l’espèce avec les objets extérieurs et avec elle-même. Conformément à nos principes du plus légitime emploi des facultés de l’homme dans tous les actes de sa vie, nous allons exposer successivement la génération de nos connaissances comme déduction de nos premiers besoins, afin de faire ressortir davantage l’origine et le mode d’existence de celle qui est l’objet principal de ce travail, le code fondamental de l’espèce, lui assigner sa place, et constater, autant qu’il nous sera possible, son caractère d’indélibilité.

      L’action universelle est constituée par l’ensemble des actions spéciales des êtres, par un état d’association et de dissociation continuelles, générateur et destructeur de toutes les existences et de toutes les espèces de besoins. L’homme, comme toute autre individualité spécialement animale, est passible de cette dissociation, et susceptible de cette association. L’action des objets extérieurs sur lui, donne lieu à des sensations et à des affections, et en s’emparant de sa propre substance, fait naître ses premiers besoins, la faim et la soif; ses appareils des sens lui font apercevoir les moyens de les satisfaire, en même temps que ses appareils de locomotion lui permettent de s’en emparer. Les appareils des sens ne nous peuvent faire percevoir les moyens de satisfaire nos besoins, la faim et la soif, etc., sans que nous ne percevions les rapports conservateurs ou nuisibles que les objets ont avec nous, et que nous ne soyons soumis à la nécessité de nous les approprier ou de les rejeter, selon qu’ils nous sont convenables ou nuisibles. Cette faculté de percevoir les rapports des objets extérieurs avec nous, constitue l’instinct qui n’est que la perception de l’harmonie préétablie entre eux et nous, ou bien entre eux seulement, et dont l’extension forme la raison. L’instinct est d’autant plus sûr que sa sphère est moins étendue et que les espèces sont plus inférieures. Voilà pourquoi chez l’homme, où il est destiné par son développement à constituer la raison, il est plus susceptible d’induire en erreur que chez tout autre animal; aussi le doute, l’hésitation ont-ils dû toujours accompagner, dans les premières conditions de nos parens, comme ils le font encore aujourd’hui parmi nous, l’examen des objets qu’ils ne connaissaient pas convenablement.

      La perception de l’harmonie préétablie entre les êtres ne s’étendant pas très-loin, le doute vint bientôt prendre la place du degré de conviction qu’elle donnait. L’homme, doutant de la nature de la substance qui devait réparer ses pertes, la soumit successivement à l’action de ses sens, la compara à d’autres présentes ou absentes qui lui étaient mieux connues, et se l’appropria ou la rejeta ensuite, selon qu’elle lui convint ou disconvint. Par les effets de ces actes, il dût s’apercevoir bientôt que les objets avaient des rapports entre eux et qu’ils en avaient également avec lui; et il eût dès lors les premières idées de ce que les métaphysiciens appellent entendement et volonté, esprit et cœur, science et morale. Lorsque le doute parut plus fondé, l’homme, poussé par son instinct, ne se borna pas à l’examen des qualités extérieures des objets, il en examina les qualités intérieures, les compara entre elles et aux parties intérieures des objets analogues, recomposa ces objets, les compara de nouveau à tous ceux qui-lui étaient connus, et avec lesquels ils pouvaient avoir de l’analogie ou de la différence; et en agit ainsi jusqu’à ce que son doute eût été complètement levé, et qu’il pût en conséquence les admettre ou bien les éliminer. Il ne resta pas long-temps sans s’apercevoir que dans l’exécution de ce travail, il y avait une voie plus sûre et plus expéditive que toutes les autres. Il eut alors les premières idées de la logique, et obéit ainsi, après plusieurs essais plus ou moins infructueux, au plus légitime emploi de ses facultés, à la raison, dans l’investigation de la nature des choses. Ses recherches ne purent d’abord s’étendre bien loin; les richesses de l’expérience ne lui étaient que plus ou moins complètement reproduites par ses souvenirs, quelquefois même elles ne l’étaient pas du tout, et les moyens de comparaison lui manquant, il était obligé de s’arrêter lorsqu’il aurait pu aller plus avant. De là, la nécessité de donner de l’extension. à sa mémoire, par l’emploi des signes susceptibles de rappeler les objets et de suppléer à leur présence, de même que par le secours de la logique il avait été obligé de donner de l’extension à son instinct. Dès lors eurent lieu la génération des langues parlées et des langues écrites, et celle des grammaires spéciales et générales. Mais, comme les signes étaient susceptibles de reproduire plus ou moins complètement les objets absens; il en résulta encore, sous ce rapport, l’existence d’un plus légitime emploi des facultés, et la création des diverses espèces de littératures. Enfin, l’homme obéissant toujours à son insu, à l’extension de sa nature morale, ne tarda pas à se convaincre que certains objets avaient plus de rapports entre eux qu avec d’autres, que le rapprochement dans l’investigation de leur nature, n’avait d’utilité que d’après leur analogie ou leur opposition plus ou moins tranchée; et que le travail et la durée de la comparaison étaient d’autant plus abrégés, que l’on allait plus promptement à ceux qui étaient plus


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