Sganarelle, ou le Cocu imaginaire. Жан-Батист Мольер

Sganarelle, ou le Cocu imaginaire - Жан-Батист Мольер


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contait avec attention,

      Le penchant serait grand à la tentation.

      Ah! que n'ai-je un mari d'une aussi bonne mine !

      Au lieu de mon pelé, de mon rustre…

      – Sganarelle -

      (lui arrachant le portrait.)

                                            Ah! mâtine !

      Nous vous y surprenons en faute contre nous,

      Et diffamant l'honneur de votre cher époux.

      Donc, à votre calcul, ô ma trop digne femme,

      Monsieur, tout bien compté, ne vaut pas bien Madame ?

      Et, de par Belzébut, qui vous puisse emporter,

      Quel plus rare parti pourriez-vous souhaiter ?

      Peut-on trouver en moi quelque chose à redire ?

      Cette taille, ce port que tout le monde admire,

      Ce visage, si propre à donner de l'amour,

      Pour qui mille beautés soupirent nuit et jour ;

      Bref, en tout et partout, ma personne charmante

      N'est donc pas un morceau dont vous soyez contente ?

      Et, pour rassasier votre appétit gourmand,

      Il faut au mari le ragoût d'un galant ?

      – La femme de Sganarelle -

      J'entends à demi-mot où va la raillerie.

      Tu crois par ce moyen…

      – Sganarelle -

                               A d'autres; je vous prie.

      La chose est avérée, et je tiens dans mes mains

      Un bon certificat du mal dont je me plains.

      – La femme de Sganarelle -

      Mon courroux n'a déjà que trop de violence,

      Sans le charger encor d'une nouvelle offense.

      Écoute, ne crois pas retenir mon bijou,

      Et songe un peu…

      – Sganarelle -

                         Je songe à te rompre le cou.

      Que ne puis-je, aussi bien que je tiens la copie,

      Tenir l'original !

      – La femme de Sganarelle -

      Pourquoi ?

      – Sganarelle -

                                    Pour rien, ma mie.

      Doux objet de mes voeux; j'ai grand tort de crier,

      Et mon front de vos dons vous doit remercier.

      (Regardant le portrait de Lélie.)

      Le voilà! le beau-fils, le mignon de couchette,

      Le malheureux tison de ta flamme secrète,

      Le drôle avec lequel…

      – La femme de Sganarelle -

      Avec lequel… poursuis.

      – Sganarelle -

      Avec lequel, te dis-je… et j'en crève d'ennuis.

      – La femme de Sganarelle -

      Que me veut donc conter par là ce maître ivrogne ?

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      1

      Ce personnage comique est une création de Molière, et le nom de Sganarelle est resté au caractère qu'il représente: on disait les "Sganarelles", comme on avait dit les "Jodelets", les "Gros-Renés", etc.

      2

      "Clélie", roman de mademoiselle de Scudéry.

      3

      Ces deux ouvrages tenaient autrefois dans l'éducation de la jeunesse la même place que les fables de la Fontaine y tiennent aujourd'hui.

      4

      Livre de dévotion, par Louis de Grenade, dominicain espagnol, mort en 1588. (B.)

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1

Ce personnage comique est une création de Molière, et le nom de Sganarelle est resté au caractère qu'il représente: on disait les "Sganarelles", comme on avait dit les "Jodelets", les "Gros-Renés", etc.

2

"Clélie", roman de mademoiselle de Scudéry.

3

Ces deux ouvrages tenaient autrefois dans l'éducation de la jeunesse la même place que les fables de la Fontaine y tiennent aujourd'hui.

4

Livre de dévotion, par Louis de Grenade, dominicain espagnol, mort en 1588. (B.)


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