Le Grain de Sable . Блейк Пирс

Le Grain de Sable  - Блейк Пирс


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Tiens-le aussi droit que possible. Il faut que le sable puisse s’écouler normalement.

      Pendant que Bill s’en occupait, Riley dit à Tucker :

      — Merci de votre aide. Nous allons peut-être revenir pour vous interroger. J’espère que vous serez disponible.

      Tucker haussa les épaules et dit :

      — Je serai là.

      Alors qu’ils tournaient les talons, Belt dit à Riley :

      — Il nous reste combien de temps avant que le temps ne soit écoulé ?

      Le médecin légiste pensait que les meurtres avaient eu lieu à six heures du matin. Elle baissa les yeux vers sa montre. Il était presque onze heures. Elle fit un petit calcul rapide.

      Puis elle dit à Belt :

      — Environ dix-neuf heures.

      — Et qu’est-ce que se passera quand ça arrivera ? demanda Belt.

      — Quelqu’un meurt.

      CHAPITRE NEUF

      Riley n’arrivait plus à oublier ce que Rags Tucker lui avait dit.

      « Ça donne une impression d’inéluctabilité. »

      Flanquée de ses collègues, elle remontait la plage en direction de la scène de crime. Bill portait le sablier. Jenn et Belt l’aidaient à tenir l’objet bien droit.

      Inéluctabilité.

      Avec un frisson, elle se rendit compte que c’était exactement le message que le tueur avait voulu faire passer.

      Il voulait qu’ils aient l’impression que le prochain meurtre était inéluctable.

      C’était sa manière de leur faire peur.

      Riley savait qu’ils ne devaient pas se laisser impressionner, mais ce ne serait pas facile.

      Pendant qu’ils marchaient, elle sortit son téléphone et appela Brent Meredith.

      Quand il décrocha, elle dit :

      — Monsieur, on a une affaire très sérieuse sur les bras.

      — Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Meredith.

      — Notre tueur prévoit de frapper toutes les vingt-quatre heures.

      — Bonté divine, dit Meredith. Comment le savez-vous ?

      Riley était sur le point de tout lui expliquer, mais se ravisa. Il valait mieux qu’il puisse voir les sabliers.

      — Nous retournons vers notre véhicule. Dès qu’on arrive, je vous appelle en visioconférence.

      Riley raccrocha juste au moment où ils passaient devant la scène de crime. Les policiers de Belt étaient en train de passer le chemin au peigne fin. Les policiers ouvrirent des yeux ronds devant l’énorme sablier.

      — Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda l’un d’entre eux.

      — Une preuve, répondit Belt.

      Riley pensa soudain qu’elle ne voulait surtout pas que les journalistes voient le sablier. Si ça arrivait, les rumeurs allaient circuler et cela ne ferait qu’empirer les choses. Ils devaient être encore sur le parking et savaient déjà que les deux victimes avaient été enterrées vivantes. Ils n’allaient pas abandonner si facilement.

      Se tournant vers Belt, elle demanda :

      — Je peux vous emprunter votre veste ?

      Belt la lui donna. Riley la posa délicatement sur le sablier pour le recouvrir complètement.

      — Allez, dit-elle à Bill et Jenn. Allons jusqu’à la voiture sans attirer l’attention.

      Mais, quand elle et ses collègues passèrent la barrière de rubalise, Riley vit qu’il y avait encore plus de journalistes qu’avant. Ils se massèrent autour de Bill, exigeant de savoir ce qu’il transportait.

      Riley fut prise d’une bouffée de panique : Bill essayait de ne pas renverser le sablier. Si on le bousculait, cela pouvait interférer avec la course du sable. Pire encore, quelqu’un pouvait faire basculer le sablier.

      Elle dit à Jenn :

      — On doit les éloigner de Bill.

      Toutes deux jouèrent des coudes en ordonnant aux journalistes de reculer.

      Ces derniers obéirent avec une docilité étonnante et les regardèrent passer, bouche bée.

      Riley comprit…

      Ils doivent penser que c’est une bombe.

      Après tout, c’était une hypothèse qu’elle avait elle-même envisagée, dans les bois, quand Bill avait découvert l’objet.

      Riley serra les dents en imaginant les gros titres dans la presse de demain et la panique qu’ils susciteraient.

      Elle dit d’un ton ferme :

      — Ce n’est pas un engin explosif. C’est juste une preuve. Et c’est fragile.

      Un concert de questions lui répondit.

      Riley secoua la tête et tourna les taons. Bill était arrivé au véhicule. Elle et Jenn se dépêchèrent de le rejoindre. Ils entrèrent et installèrent le deuxième sablier à côté de l’autre, le couvrant d’une couverture.

      Les journalistes se massèrent autour du van en posant des questions.

      Riley poussa un grognement de frustration. Ils n’en finiraient jamais.

      Elle s’installa au volant et démarra. Un journaliste particulièrement déterminé essaya de lui bloquer le chemin en passant devant son capot. Elle déclencha le gyrophare pour l’effrayer. Puis elle s’éloigna, abandonnant derrière elle la meute de journalistes.

      Au bout de quelques minutes, elle trouva un endroit isolé où elle put se garer.

      Elle dit à Jenn et Bill :

      — Commençons par le commencement. On doit chercher des empreintes.

      Bill acquiesça et dit :

      — Il y a un kit dans la boîte à gants.

      Pendant que Jenn et Bill se mettaient au travail, Riley sortit sa tablette et appela Brent Meredith en visioconférence.

      A sa grande surprise, le visage de son chef d’équipe ne fut pas le seul qu’elle vit apparaitre sur l’écran. Il y en avait huit, notamment un visage poupin constellé de taches de rousseur que Riley n’était pas ravie de retrouver.

      C’était l’agent spécial chargé d’enquête Carl Walder, le supérieur de Meredith à l’UAC.

      Riley ravala un grognement de découragement. Elle était rarement d’accord avec Carl Walder. En fait, il l’avait suspendue et même virée plusieurs fois.

      Mais que faisait-il là ?

      Avec un grognement à peine dissimulé, Meredith dit :

      — Agent Paige, Carl Walder a la gentillesse de se joindre à nous. Et il a rassemblé une équipe pour vous aider sur cette affaire.

      Reconnaissant l’expression agacée sur le visage de Meredith, Riley comprit très bien ce qui se passait.

      Carl Walder devait surveiller l’affaire depuis le début. Quand il avait su que Riley voulait appeler Meredith en visioconférence, il avait prévenu ses agents de confiance pour l’épauler. Ils étaient tous dans leurs bureaux respectifs à l’UAC, devant leurs écrans d’ordinateurs.

      Riley ne put s’empêcher de grogner. Le pauvre Brent Meredith devait avoir l’impression d’être pris en embuscade. Carl Walder faisait de la démagogie, comme d’habitude. En rassemblant


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