Le mensonge d’un voisin. Блейк Пирс

Le mensonge d’un voisin - Блейк Пирс


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sur plusieurs photos encadrées au fond du premier carton. Il y avait trois photos en tout, des clichés de Steven et d’elle ; deux dataient du début de leur relation, quand les choses n’étaient pas encore trop sérieuses entre eux. Mais la troisième était une photo prise après qu’il eut fait sa demande…après qu’elle ait répondu oui et qu’elle se soit presque mise à pleurer.

      Elle sortit les photos du carton et les posa sur le plan de travail de la cuisine. Elle fouilla un peu autour d’elle et trouva une poubelle de l’autre côté de la pièce, près de son matelas. Elle prit les photos et les y jeta. Le bruit du verre se brisant au fond de la poubelle lui parut des plus agréables.

      Plutôt facile, songea-t-elle. J’ai hâte de laisser tout ça derrière moi. Mais pourquoi je ne peux pas tourner la page aussi facilement avec papa ?

      Elle ne savait pas comment répondre à ça. Et ce qui l’effrayait le plus, c’était qu’elle ne puisse trouver la réponse qu’en allant parler avec lui.

      Tout d’un coup, l’appartement lui sembla plus vide qu’avant, et Chloé se sentit vraiment seule. Elle décida d’entamer le pack de bières qu’elle avait acheté plus tôt dans la journée et qui se trouvait au réfrigérateur. Elle ouvrit une bouteille, un peu surprise de constater à quel point cette première gorgée lui paraissait bonne.

      Elle fit de son mieux pour rester occupée tout le reste de l’après-midi et jusque tard dans la soirée, en passant méthodiquement en revue les cartons un par un, pour décider des objets qu’elle allait garder. Le trophée qu’elle avait gagné avec l’équipe de débat au lycée prit le chemin de la poubelle. Quant au CD de Fiona Apple sur lequel elle avait perdu sa virginité pendant sa deuxième année de lycée, elle le garda.

      Toutes les photos de son père finirent à la poubelle. Ça lui fit du mal au début, mais une fois arrivée à la quatrième bière, ce fut tout de suite plus facile.

      Elle vida deux cartons…et elle en aurait probablement encore vidé un si, en allant au réfrigérateur, elle ne s’était pas rendu compte qu’elle avait bu le pack de bières au complet. Elle jeta un coup d’œil à l’horloge au-dessus de la cuisinière et laissa échapper un petit cri de surprise.

      Il était une heure moins le quart. Autant oublier la bonne nuit de sommeil avant mon premier jour, pensa-t-elle.

      Mais ce qui était plus inquiétant, c’était qu’elle était plus contrariée par le fait que le pack de bières soit vide que par la perspective d’un matin vaseux pour son premier jour au FBI. Elle s’affala sur son lit après s’être brossé les dents. Elle avait la tête qui tournait. Finalement, elle avait surtout cherché ce soir à éliminer le plus possible son père de sa vie.

      CHAPITRE DEUX

      Chloé ne savait pas trop à quoi s'attendre quand elle entra au QG du FBI le lendemain matin. Mais ce à quoi elle ne s'attendait absolument pas du tout, c'était d'être accueillie par un agent plus âgé dans le hall d’entrée. Elle remarqua qu’il l’avait aperçue et elle se demanda comment réagir quand elle le vit marcher droit sur elle. Pendant un instant, elle pensa qu'il s'agissait de l'agent Greene, l'homme qui lui avait fait office d'instructeur et de partenaire dans l'affaire qui lui avait permis de découvrir la vérité à propos de son père.

      Mais après l’avoir mieux regardé, elle se rendit compte que cet agent était une toute autre personne. Il paraissait taillé dans la roche, sa bouche dessinant une ligne étroite à travers sa mâchoire.

      « Chloé Fine ? » demanda l'agent.

      « Oui ? »

      « Le directeur Johnson aimerait vous parler avant la séance d'orientation. »

      Elle se sentit à la fois excitée et terrorisée. Le directeur Johnson avait fait une exception avec elle quand elle avait fait équipe avec Greene. Avait-il changé d'avis ? Ses actions dans cette dernière affaire lui avaient-elles porté préjudice ? Était-elle arrivée aussi loin pour voir, dès le premier jour, ses rêves s'écrouler ?

      « Pour quelle raison ? »

      L'agent haussa les épaules, comme s'il s'en moquait royalement. « Par ici, s'il vous plaît, » dit-il.

      Il l'accompagna jusqu’aux ascenseurs et, pendant un moment, Chloé eut l’impression de faire un retour dans le passé. Elle se revit marchant vers ces mêmes ascenseurs, un peu plus de deux mois auparavant, avec cette même boule d'inquiétude au ventre, en sachant qu'elle allait rencontrer le directeur Johnson. Et tout comme la dernière fois, cette boule d'inquiétude commença à envahir tout son corps au moment où l’ascenseur se mit à monter.

      L'agent au visage impassible l’accompagna en dehors de l'ascenseur quand celui-ci s'arrêta au deuxième étage. Ils traversèrent plusieurs salles et bureaux avant que l'agent ne s'arrête devant le bureau de Johnson. La secrétaire hocha poliment la tête pour les saluer, avant de dire : « Vous pouvez entrer. Il vous attend. »

      L'agent au visage impassible lui fit également un léger hochement de tête - mais pas de manière aussi polie - et il fit un signe vers la porte du bureau. Il était clair qu'il n'allait pas entrer.

      S'efforçant de rester calme et détendue, Chloé se dirigea vers la porte du bureau du directeur Johnson. Qu'est-ce qui me rend aussi nerveuse ? se demanda-t-elle. La dernière fois qu’il m’a convoquée dans son bureau, il m’a assigné des responsabilités et des tâches que beaucoup de nouveaux agents n’ont pas la chance d’avoir. C'était vrai, mais cela ne l'aidait en rien à se calmer.

      Quand elle entra, le directeur Johnson était assis à son bureau, occupé à lire quelque chose sur son laptop. Quand il leva la tête, il fixa toute son attention sur elle ; il referma même son ordinateur.

      « Agent Fine, » dit-il. « Merci d’être venue. Cela ne prendra qu'une seconde. Je ne veux pas que vous ratiez une partie de la séance d'orientation – qui, je vous le dirai franchement – est assez rapide. »

      Être appelée Agent Fine la combla de joie, mais elle essaya qu'il n'en paraisse rien. Elle prit une chaise en face de son bureau et lui adressa un sourire aussi détaché que possible. « Aucun problème, » lui dit-elle. « Suis-je... enfin, il y a quelque chose qui ne va pas ? »

      « Non, non, pas du tout, » dit-il. « Je voulais juste vous parler d’une autre option en ce qui concerne votre affectation. J’ai cru comprendre que vous dirigiez votre carrière vers l’équipe scientifique. Est-ce que c’est quelque chose que vous avez toujours voulu faire ? »

      « Oui, monsieur. J'ai toujours eu un bon œil pour les détails. »

      « Oui, c'est ce que j'ai entendu dire. L'agent Greene a parlé de vous en termes élogieux. Et mis à part quelques contretemps dans les événements d'il y a deux mois, je dois l'admettre – j'étais moi-même très impressionné. Vous vous comportez avec une confiance en vous inébranlable, ce qui est rare chez les nouveaux agents. Et c'est pour cette raison, et au vu des éloges que j'ai reçus de l'Agent Greene et de certains de vos instructeurs à l'académie, que je voudrais vous demander de reconsidérer le choix de votre département. »

      « Est-ce que vous pensez à un département en particulier ? » demanda Chloé.

      « Avez-vous déjà entendu parler du programme ViCAP ? »

      « Le Programme de Détention de Criminels Violents ? Oui, j'en ai entendu parler. »

      « Le nom s'explique de lui-même, mais je pense que c'est compatible avec vos capacités d’attention aux détails. De plus, pour être tout à fait sincère avec vous, l'Équipe Scientifique se compose déjà d’un groupe plutôt conséquent d'agents de première année. Plutôt que de venir simplement grossir les rangs, je vous verrais plus au sein du ViCAP. Est-ce que c’est quelque chose qui pourrait vous intéresser ? »

      « Pour être tout à fait honnête, je ne sais pas. Je n'y ai jamais


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