Prestation de Serment. Джек Марс
d’être si proche de ce virus. Il serait soulagé de terminer cette partie du boulot, de recevoir son dernier payement, puis d’évacuer l’endroit comme s’il n’avait jamais été là. Après ça, il prendrait un avion pour la côte Ouest. Pour Adam, il y avait deux parties à ce boulot. Une ici, et l’autre… ailleurs.
Et cette première partie serait bientôt terminée.
Aujourd’hui ? Oui, peut-être déjà aujourd’hui.
Il avait décidé qu’il quitterait le pays pendant un temps. Quand tout ça serait terminé, il prendrait de longues vacances. Le Sud de la France l’attirait pas mal. Avec l’argent qu’il gagnait, il pourrait aller là où il voulait.
C’était simple. Une camionnette, ou une voiture, ou peut-être deux voitures, viendraient dans la cour. Adam fermerait le portail pour que personne ne puisse voir ce qui se passait. Ses travailleurs chargeraient alors le matériel dans les véhicules. Il s’assurerait qu’ils fassent ça prudemment, et il leur faudrait probablement une vingtaine de minutes.
Adam se sourit à lui-même. Une fois que le chargement serait terminé, il prendrait un avion pour la côte Ouest. Et peu après ça, le cauchemar allait commencer. Et il n’y avait rien que personne puisse faire pour l’empêcher.
CHAPITRE HUIT
5h40
Le ciel au-dessus de la Virginie-Occidentale
Le Learjet à six places filait à travers le ciel du petit matin. Le jet était bleu foncé avec le sceau des services secrets sur le côté. Derrière lui, un bout de soleil levant commençait à pointer au-dessus des nuages.
Luke et son équipe utilisaient les quatre places à l’avant en tant que salle de réunion. Ils avaient placé leurs bagages et leur équipement sur les sièges à l’arrière.
Il avait rassemblé l’équipe. Dans le siège à côté de lui, était assis Ed Newsam. Il portait un pantalon kaki et un t-shirt à longues manches. Une paire de béquilles était appuyée sur le côté de son siège, juste en-dessous du hublot.
En face de Luke, se trouvait Mark Swann. Il était grand et mince, avec des cheveux cendrés et des lunettes. Il avait étendu ses longues jambes dans l’allée. Il portait un vieux jean troué et une paire de baskets rouges. On venait de le relever de ses fonctions en tant que leurre dans le cadre d’un réseau de pédophiles et il en avait l’air plus que satisfait.
En face d’Ed, était assise Trudy Wellington. Elle avait des cheveux bruns bouclés, elle était mince et attrayante dans son sweat vert et son pantalon. Elle portait de grandes lunettes rondes sur le nez. Elle était très belle, mais avec ses lunettes, elle ressemblait presque à un hibou.
Luke ne se sentait pas très bien. Il avait appelé Becca avant le départ et la conversation ne s’était pas bien passée. Ils avaient à peine parlé, en fait.
« Où est-ce que tu vas ? » lui avait-elle demandé.
« À Galveston, au Texas. Il y a eu une faille de sécurité dans un laboratoire. »
« Le laboratoire BSL-4 ? » dit-elle. Becca était elle-même une chercheuse spécialisée sur le cancer. Elle travaillait depuis quelques années sur un remède pour les mélanomes. Elle faisait partie d’une équipe, basée dans différents instituts de recherche, qui avait réussi à neutraliser des cellules de mélanome en y injectant le virus de l’herpès.
Luke hocha la tête. « C’est cela, oui. Le laboratoire BSL-4. »
« C’est dangereux, » dit-elle. « J’imagine que tu es au courant. »
Il faillit se mettre à rire. « Chérie, en général, ils ne m’appellent pas si ce n’est pas dangereux. »
Le ton de Becca était froid. « Eh bien, sois prudent, s’il te plaît. On t’aime, tu sais. »
On t’aime.
C’était une manière bizarre de le dire, comme si elle et Gunner l’aimaient en tant que groupe, mais pas nécessairement de manière individuelle.
« Je sais, » dit-il. « Je vous aime énormément tous les deux. »
Il y eut un silence sur la ligne.
« Becca ? »
« Luke, je ne peux pas te promettre qu’on sera là à ton retour. »
Maintenant qu’il était dans l’avion, il secoua la tête pour balayer cette phrase de sa tête. Ça faisait partie du boulot. Il devait compartimenter sa vie. Oui, il avait des problèmes familiaux. Et il ne savait pas comment les régler. Mais ils ne pouvait pas non plus les amener avec lui à Galveston. Ça le distrairait de son boulot et ça pourrait être dangereux, pour lui-même, mais aussi pour toutes les autres personnes impliquées. Il devait se concentrer à cent pourcents sur sa tâche.
Il regarda par le hublot. Le jet filait à toute vitesse à travers le ciel. En-dessous d’eux, il vit des nuages blancs flotter. Il prit une profonde inspiration.
« OK, Trudy, » dit-il. « Tu peux nous faire un topo ? »
Trudy leva sa tablette pour que tout le monde puisse la voir. Elle eut un large sourire. « Ils m’ont rendu mon ancienne tablette. Merci, chef. »
Il secoua la tête et eut un petit sourire. « Continue à m’appeler Luke. Maintenant, vas-y, dis-nous ce qu’il y a à savoir. »
« Je vais partir du principe que vous ne savez rien sur le sujet. »
Luke hocha la tête. « Ça me paraît très bien. »
« OK. On est en route pour le laboratoire national de Galveston, au Texas. C’est l’une des quatre installations connues de biosécurité de niveau 4 aux États-Unis. Ce sont des installations de recherche en microbiologie avec le plus haut niveau de sécurité, avec des protocoles de sécurité très poussés pour ceux qui y travaillent. Ces installations manient certains des virus et bactéries les plus infectieux et mortels au monde. »
Swann leva la main depuis son siège. « Tu as dit que c’était l’une des quatre installations connues. Ça veut dire qu’il y en a qui ne sont pas connues ? »
Trudy haussa les épaules. « Certaines sociétés spécialisées dans les sciences de la vie, surtout celles qui sont étroitement surveillées, pourraient avoir des installations BSL-4 sans que le gouvernement ne soit au courant. Oui, c’est possible. »
Swann hocha la tête.
« Le truc qui est différent concernant cette installation à Galveston, c’est que les trois autres installations BSL-4 sont toutes situées au sein d’infrastructures gouvernementales hautement sécurisées. Galveston est la seule qui se trouve sur un campus, un fait qui a fréquemment été mentionné comme pouvant être un potentiel problème de sécurité avant que l’installation soit ouverte en 2006. »
« Et qu’est-ce qu’ils ont fait à ce sujet ? » demanda Ed Newsam.
Trudy sourit à nouveau. « Ils ont promis d’être extrêmement prudents. »
« Super, » dit Ed.
« Passons au cœur du sujet, » dit Luke.
Trudy hocha la tête. « OK. Il y a trois jours, il y a eu une coupure d’électricité le soir. »
Luke écouta distraitement pendant que Trudy expliquait ce que le directeur du laboratoire avait dit la veille au soir devant Susan et son staff. L’histoire du gardien de nuit, de la scientifique et de la fiole d’Ebola. Il entendait ce que Trudy disait mais il l’écoutait à peine.
Il revit Becca et Gunner sur le porche, au moment où il était parti. Il essaya de balayer cette image mais il n’y parvint pas. Pendant un long moment, tout ce qu’il vit, c’était Gunner regardant d’un air triste