Attendre. Блейк Пирс
CHAPITRE VINGT-SEPT
PROLOGUE
Au début, Janet Davis ne ressentait rien hormis la terrible douleur qui secouait son crane comme un millier de castagnettes jouant à n’en plus finir.
Ses yeux étaient fermés. Quand elle essaya de les ouvrir, elle fut aveuglée par une lumière blanche éblouissante, et dut les refermer.
Elle sentait la chaleur de la lumière sur son visage.
Où suis-je ? se demanda-t-elle.
Où étais-je avant… avant que cela n’arrive ?
Alors cela commença à lui revenir…
Elle prenait des photos dans les marécages près du parc Lady Bird Johnson. L’été était trop avancé pour que les millions de jonquilles ne soient encore en fleur, mais les feuilles de cornouillers étaient d’un beau vert profond, surtout à la lumière du coucher de soleil.
Elle était dans la marina, à photographier les bateaux ombragés et le magnifique spectacle du coucher de soleil sur l’eau lorsqu’elle avait entendu des pas s’approcher rapidement d’elle par derrière. Avant même qu’elle ne puisse se retourner pour regarder, elle avait senti une douleur aigüe à l’arrière de sa tête, et son appareil lui était tombé des mains, puis…
J’ai perdu connaissance, j’imagine.
Mais où était-elle à présent ?
Elle était trop étourdie pour se sentir réellement inquiète. Mais elle savait que la peur ne tarderait pas à faire son apparition.
Lentement, elle réalisa qu’elle était étendue sur le dos sur une surface dure.
Elle ne pouvait bouger ni les bras ni les jambes. Ses mains et ses pieds étaient engourdis par des liens serrés autour de ses poignets et de ses chevilles.
Mais la sensation la plus étrange était celle de doigts partout sur son visage, étalant quelque chose de doux et d’humide sur sa peau brûlante.
Elle réussit à croasser quelques mots.
— Où est-ce que je suis ? Qu’est-ce que vous faites ?
En l’absence de réponse, elle tourna la tête, essayant d’échapper au mouvement désagréable des doigts gluants.
Elle entendit une voix masculine chuchoter…
— Ne bouge pas.
Elle n’avait aucunement l’intention de rester immobile. Elle continua à se tordre jusqu’à ce que les doigts s’éloignent d’elle.
Elle entendit un soupir bruyant et désapprobateur. Puis la lumière se déplaça de sorte qu’elle ne soit plus directement braquée sur son visage.
— Ouvre les yeux, dit la voix.
Elle s’exécuta.
Dans un éclat de lumière apparut devant elle la lame aiguisée d’un couteau de boucher. La pointe du couteau s’approchait de plus en plus de son visage, la faisant loucher sur la lame jusqu’à ce qu’elle la voie en double.
Janet haleta, et la voix chuchota à nouveau…
— Ne bouge pas.
Elle se figea, fixant son regard au-dessus d’elle, mais un spasme de terreur traversa son corps.
La voix siffla à nouveau l’ordre.
— Ne bouge pas, j’ai dit.
Elle se força à rester immobile. Ses yeux étaient ouverts, mais la lumière était douloureusement vive et chaude, et elle ne pouvait rien distinguer clairement.
Le couteau disparut, et les doigts recommencèrent à la badigeonner, cette fois autours de ses lèvres. Elle serra les dents, et elle put les entendre grincer sous la terrible pression.
— C’est presque terminé, dit la voix.
Malgré la chaleur, Janet commençait à trembler de peur.
Les doigts commencèrent à presser autours de ses yeux à présent, et elle dut les fermer pour empêcher ce que l’homme étalait d’y pénétrer.
Enfin les doigts disparurent de son visage, et elle put rouvrir les yeux. A présent elle distinguait la silhouette d’une tête de forme grotesque se déplaçant dans la lumière aveuglante.
Elle sentit un sanglot terrifié jaillir de sa gorge.
— Laissez-moi partir, dit-elle. S’il vous plaît, laissez-moi partir.
L’homme ne répondit pas. Elle le sentait à présent tâtonner autour de son bras gauche, attachant quelque chose d’élastique autour de son biceps, puis le serrer douloureusement.
La panique de Janet explosa, et elle essaya de ne pas imaginer ce qui allait se passer.
— Non, dit-elle. Ne faites pas ça.
Elle sentit un doigt palper autour du creux de son bras, puis la douleur perçante d’une aiguille qui pénétrait une artère.
Janet poussa un cri d’horreur et de désespoir.
Puis, alors qu’elle sentait l’aiguille se retirer, une étrange transformation se produisit en elle.
Son cri se transforma soudain en…
Rires !
Elle riait éperdument, de façon incontrôlable, emplie d’une euphorie folle qu’elle n’avait jamais connue auparavant.
Elle se sentait désormais invincible, infiniment forte et puissante.
Mais quand elle réessaya de se libérer des liens attachés à ses poignets et à ses chevilles, ils refusèrent de céder.