De retour à la maison. Блейк Пирс

De retour à la maison - Блейк Пирс


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y vit sa voiture sur le parking, ce qui était bon signe. Mais ça ne l’empêcha pas de continuer à se sentir de plus en plus oppressée. Elle grimpa les escaliers et frappa à la porte de l’appartement.

      Elle attendit quelques secondes mais personne ne vint lui ouvrir. Elle frappa à nouveau, mais un peu plus fort cette fois-ci. Elle se pencha en avant et appuya son visage contre la porte en disant : « Papa, ouvre, c’est moi. »

      Mais personne ne vint lui ouvrir. Elle essaya de tourner la poignée et fut surprise de constater que la porte n’était pas fermée à clé. Mais elle se rendait bien compte que ce n’était pas normal. Elle se sentit de plus en plus anxieuse et préoccupée.

      Elle entra dans l’appartement et referma la porte derrière elle. L’endroit était silencieux et bien rangé. Elle entra dans le salon et regarda autour d’elle d’un air méfiant. Elle cherchait tout indice signalant que quelque chose d’anormal ait pu arriver, mais elle ne remarqua rien de spécial – à part le fait que la porte d’entrée ne soit pas fermée à clé.

      Elle sortit du salon et traversa le petit couloir qui menait à sa chambre à coucher. Tout avait également l’air à sa place. Le lit était fait et il y avait une petite pile de vêtements sales à côté de la commode. Elle avait l’impression de s’immiscer dans la vie privée de son père et ça la mit un peu mal à l’aise. En même temps, elle se rappela le genre d’homme qu’il était… qu’il avait été avec sa mère et qu’il était toujours.

      Elle sortit de la chambre, en regrettant un peu d’avoir décidé de venir. Mais maintenant qu’elle était là, autant qu’elle en profite pour jeter un bon coup d’œil. Elle se dirigea vers la cuisine et, avant même d’y entrer, elle vit tout de suite quelque chose qui lui semblait bizarre.

      La bouilloire était sur le sol. Il n’y avait pas d’eau autour et elle se trouvait à plus de deux mètres de l’endroit où elle aurait dû être posée, sur la cuisinière. Chloé se pencha lentement en avant pour la ramasser. Ses doigts hésitèrent un instant, à quelques centimètres de la poignée.

      Il y avait une tache sur le côté – une sorte de rouge foncé, qui ressortait sur le corps en inox. Ce n’était pas vraiment une éclaboussure, mais plutôt une sorte de grosse goutte. C’était une teinte qu’elle avait très souvent vue au cours de sa formation au FBI, alors elle sut tout de suite de quoi il s’agissait.

      C’était du sang, du sang séché, ce qui voulait dire qu’il se trouvait là depuis au moins huit à dix heures. Peut-être même plus longtemps.

      Elle s’agenouilla près de la bouilloire et essaya d’imaginer ce qui avait pu se passer. Sa première réaction fut de penser que Danielle était venue voir leur père pour une raison ou une autre et qu’il l’avait attaquée – qu’il l’avait même peut-être emmenée loin. Mais ça ne tenait pas la route, vu que la voiture de son père était toujours là. Et si ça avait été une attaque et un enlèvement planifiés, il aurait été plus prudent et il n’aurait pas laissé d’indices derrière lui pouvant l’incriminer. Et cette bouilloire était une sacrée pièce à conviction.

      Alors, si ce n’est pas ce qui s’est passé, qu’est-ce qui est arrivé ?

      Elle n’en était pas sûre. Il y avait trop de possibilités à prendre en compte. Mais une chose dont elle était certaine, c’était qu’avec la porte ouverte, le sang sur la bouilloire et maintenant deux personnes disparues, elle avait une raison valable d’appeler la police.

      Chloé sortit son téléphone et faillit appeler le directeur Johnson. Mais elle savait que ce serait une erreur. Ce genre d’affaire devait d’abord être traitée par la police locale. Même si elle pensait que le FBI pourrait mieux gérer l’enquête vu qu’ils connaissaient les antécédents des deux disparus, c’était l’affaire de la police – pour l’instant.

      Elle appela la police et au moment où elle entendit une femme décrocher à l’autre bout du fil, elle regarda la goutte de sang sur la bouilloire et se demanda si ce sang appartenait à son père ou à sa sœur.

      ***

      Ça faisait vraiment bizarre d’être interrogée. Le détective qui prit sa déclaration en eut l’air très conscient. Prendre la déposition d’un agent du FBI dans le cadre d’un problème familial n’était pas monnaie courante. En même temps, le détective devait probablement savoir que l’agent du FBI qu’il avait en face de lui allait très certainement le jauger.

      Chloé se sentit mal pour lui, vraiment… parce que c’était vrai, elle le jaugeait. Il était très grand et il devait avoir la cinquantaine. Il avait l’air d’avoir l’esprit vif – une qualité qu’elle avait souvent remarquée chez les détectives.

      Il faisait du bon boulot, bien qu’il ait l’air assez dubitatif concernant la situation. Il était venu avec deux policiers, qui étaient encore occupés à inspecter les lieux. Chloé resta polie et évita de leur dire qu’elle avait déjà passé l’endroit au peigne fin.

      « Et vous dites que la porte n’était pas fermée à clé ? » lui demanda le détective.

      Ils étaient assis sur des tabourets dans la cuisine et regardaient l’endroit en y cherchant encore des indices. « Oui, » répondit Chloé.

      « Est-ce que vous savez si c’était dans ses habitudes ? »

      « Non, je ne sais pas. Mais je ne pense pas que ce soit le cas. Ça ne fait qu’un mois qu’il est à Washington. Je doute qu’il se sente déjà aussi à l’aise. »

      « Est-ce qu’il y a une raison pour laquelle votre père aurait pu inviter votre sœur à venir ? »

      Elle n’allait pas mentionner le fait que Danielle était entrée par effraction dans son appartement pour voler le journal de leur mère. Si elle le faisait, elle attirerait l’attention sur Danielle, alors que c’était son père, le mauvais. Elle était bien consciente que ça entraverait l’enquête, mais elle n’avait pas le choix. Elle devait mentir.

      « Il n’y en a aucune qui me vienne à l’esprit, » dit Chloé. « Papa essayait de recoller les morceaux avec nous. On n’est pas une famille très proche, mais Danielle a toujours été un peu plus encline à croire ce qu’il disait. » Et voilà, le mensonge. « Alors peut-être qu’il lui a demandé de passer pour parler. Je ne sais pas. »

      « Mais à en juger par la bouilloire et le sang qui s’y trouve, il se pourrait que ça ne se soit pas aussi bien passé que ça, » dit le détective.

      « C’est ce qui me fait peur. »

      « Le truc qui me dérange, c’est qu’on n’a que la bouilloire, » dit le détective. « Oui, c’est vrai, il y a du sang dessus, mais il n’y a pas une seule trace de lutte. »

      « Je dirais que le sang en est une. »

      « Et vous êtes certaine que c’est votre père qui l’a brandie ? Il est possible que ce soit son sang à lui. »

      « J’en doute fortement, » dit Chloé.

      Mais au moment où il lui posa cette question, elle commença à envisager une autre alternative – une alternative qu’elle n’avait pas envisagée, tellement elle avait été préoccupée pour Danielle. Si la porte n’était pas fermée à clé et qu’il n’y avait aucune trace de lutte… ça avait plutôt tendance à indiquer que c’était Danielle l’assaillante et non pas l’inverse. Elle serait partie de manière précipitée, en oubliant de fermer la porte à clé. Et ça aurait été plus facile pour elle de surprendre son père et de le frapper avec la bouilloire, parce qu’il ne se serait jamais attendu à ce qu’elle l’attaque.

      Mais elle préféra garder ça pour elle. Elle ne voulait pas donner l’impression que Danielle puisse être l’agresseur. Elle remarqua que le détective la scrutait du regard, comme s’il savait ce à quoi elle venait de penser. Après quelques instants, il griffonna


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