Avant Qu’il Ne Faillisse. Блейк Пирс
pensa-t-elle.
Avec cette pensée logée dans un coin de la tête, elle réalisa aussi que l’affaire à cause de laquelle on les avait appelés serait probablement la dernière avant qu’elle soit obligée d’admettre sa grossesse – même si l’idée de continuer à pourchasser des meurtriers avec un gros ventre la faisait aussi sourire.
- J’apprécie que vous soyez venus tous les deux si rapidement, leur dit McGrath. Et je souhaite aussi vous féliciter pour votre mariage. Bien sûr, je n’aime pas l’idée qu’un couple marié travaille ensemble. Mais je voudrais que cette enquête soit bouclée très rapidement, car une vague de panique risque de se répandre sur le campus d’une université si nous n’allons pas au bout des choses au plus vite. Et il est indéniable que vous travaillez bien ensemble, tous les deux, donc nous y voilà.
Ellington la regarda et sourit en entendant la dernière remarque de son supérieur. Mackenzie était presque désarmée par la puissance de ses sentiments pour lui. C’était émouvant mais ça la rendait aussi un peu mal à l’aise.
- La dernière victime est une étudiante en deuxième année de Licence de l’université Queen Nash de Baltimore. Christine Lynch. Elle a été tuée dans sa cuisine très tard dans la nuit. Elle avait la poitrine nue, son T-shirt a été retrouvé par terre. Il est évident qu’elle a été étranglée. D’après ce que je comprends, il n’y avait pas d’empreintes sur son cou, ce qui indique que le tueur portait des gants.
- Donc le meurtre était prémédité et non situationnel, commenta Mackenzie.
McGrath hocha la tête et fit glisser trois photos de la scène de crime devant lui. Christine Lynch était une très jolie blonde et sur les clichés, son visage était tourné vers la droite. Elle était maquillée et, comme McGrath l’avait précisé, elle ne portait pas de T-shirt. On distinguait un petit tatouage sur son épaule. Un moineau, devina Mackenzie. Le moineau semblait regarder en direction de là où les hématomes commençaient autour de son cou ; les bleus étaient évidents, même sur les photos.
- La première victime, continua McGrath, en ouvrant un autre dossier, est une jeune femme de vingt-et-un ans appelée Jo. Une autre étudiante de Queen Nash. Elle a été retrouvée dans sa chambre, allongée sur son lit, complètement nue. Le corps n’a été découvert que trois jours après la mort, lorsque sa mère a appelé pour faire part de ses inquiétudes à la police. Il y avait des signes de strangulation, mais pas aussi vicieuse que dans le cas de Christine Lynch. La police scientifique a trouvé des preuves d’activité sexuelle avant la mort, dont un emballage de préservatif vide.
Il leur fit passer les photos de la scène du crime. Il y avait davantage de photos de Jo Haley, en particulier des hématomes tout autour de son cou, marques de la strangulation qui avait causé la mort. Comme Christine Lynch, elle était sans nul doute attirante. Elle était également très mince, presque au point d’être squelettique.
- Donc l’unique piste réelle que nous tenons est que deux jolies filles de Queen Nash ont été tuées, probablement pendant ou avant un acte sexuel ? demanda Mackenzie.
- Oui, répondit McGrath. D’après les estimations du médecin-légiste quant à la date de la mort de Jo Haley, il semblerait qu’elles aient été tuées à seulement cinq jours d’écart.
- Savons-nous à peu près à quelle heure de la nuit les meurtres ont eu lieu ? demanda Mackenzie.
- Non. Rien de concret, mais nous savons que Christine Lynch était chez son petit-ami jusqu’à une heure du matin mercredi. C’est lui qui a découvert son corps le lendemain, quand il est allé lui rendre visite.
Ellington examina les dernières photos et les rendit à McGrath.
- Monsieur, avec tout le respect que je vous dois, je suis un homme marié maintenant. Je ne peux plus approcher librement les jolies filles sur les campus universitaires.
McGrath leva les yeux au ciel avant de fixer Mackenzie.
- Alors bon courage, dit-il en hochant la tête vers Ellington. Plus sérieusement… Je voudrais que l’affaire soit bouclée le plus rapidement possible. Les vacances d’hiver se terminent la semaine prochaine et je ne veux pas de panique sur le campus à la rentrée des étudiants.
Comme s’il suffisait à Ellington d’appuyer sur un interrupteur pour changer de personnalité, l’Agent prit le dessus sur l’homme.
- Je récupère les dossiers de l’affaire et nous nous y mettons sur le champ.
- Merci. Et vraiment… profitez de cette dernière enquête ensemble. J’estime que le fait que vous travailliez ensemble maintenant que vous êtes mariés n’est pas une bonne idée. Considérez cette affaire comme mon cadeau de mariage.
- En réalité, monsieur, répliqua Mackenzie, incapable de se retenir. J’aurais préféré une cafetière.
Elle eut du mal à en croire ses yeux lorsque l’ombre d’un sourire s’esquissa sur les lèvres de McGrath. Il reprit immédiatement contenance et Mackenzie et Ellington sortirent de son bureau. Il s’agissait de leur première enquête en tant que mari et femme, et, en conséquence, de la dernière sur laquelle ils feraient équipe.
CHAPITRE CINQ
Respectant l’approche de Mackenzie, ils commencèrent par s’intéresser à la scène de crime la plus récente. C’était l’équivalent de jeter un coup d’œil à un corps encore tiède – le corps tiède étant bien plus susceptible de fournir des indices ou des indications qu’un corps froid depuis un moment. Mackenzie avait profité du trajet jusqu’au Maryland pour lire les dossiers à haute voix tandis qu’Ellington conduisait.
Lorsqu’ils arrivèrent devant l’appartement de Christine à Baltimore, un adjoint du service de police local les accueillit. Il s’agissait d’un homme d’âge mûr, probablement à un ou deux ans de la retraite, à qui on assignait le rôle de coordinateur d’enquêtes comme celle-là.
- Ravi de faire votre connaissance, dit-il en leur serrant la main avec un enthousiasme qui semblait forcé et lui donnait l’air exécrable. Adjoint Wheeler. Je supervise cette affaire, en quelque sorte.
- Agents White et Ellington, lança Mackenzie en réalisant encore une fois qu’elle ne savait pas comment se désigner.
Ellington et elle n’en avaient toujours pas parlé, même si son certificat de mariage la désignait officiellement comme Mackenzie Ellington.
- Que pouvez-vous nous dire, depuis votre point de vue ? demanda Ellington alors qu’ils entraient dans l’appartement de Christine Lynch.
- Eh bien, nous sommes arrivés, mon partenaire et moi, et nous avons rencontré le compagnon de la victime avant d’entrer. Elle était là, par terre, dans la cuisine. Elle avait la poitrine nue, son T-shirt était roulé en boule à côté d’elle. Ses yeux étaient encore ouverts. Elle avait très clairement été étranglée et il n’y avait aucun signe de résistance, ni rien dans le genre.
- Il neigeait la nuit du meurtre, dit Ellington. Y avait-il des empreintes mouillées dans le couloir ?
- Non. D’après les informations que nous avons pu réunir, le compagnon de la victime n’est arrivé que l’après-midi suivante. Entre dix et seize heures ont pu s’écouler entre la dernière fois qu’il l’a vue et le moment où elle a été assassinée.
- Donc c’était une scène de crime impeccable.
- Ouais. Pas d’indices, pas d’empreintes de chaussures mouillées ou de traces de neige. Rien qui puisse nous aider.
Mackenzie repensa à ce qu’elle avait lu dans les dossiers liés à l’enquête – en particulier à une note manuscrite du médecin légiste, ajoutée il y avait moins de six heures. Lorsqu’ils avaient préparé le corps pour l’examen, ils avaient trouvé des traces d’excitation sexuelle en retirant