Le Visage de la Mort. Блейк Пирс

Le Visage de la Mort - Блейк Пирс


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quelques mois je suppose. Elle était dans tous ses états à propos de la pension alimentaire. J’ai manqué quelques payements.

      Shelley se hérissa à la façon dont il parla. Il existait des émotions que Zoe trouvait difficiles à lire, des choses compliquées qui n’avaient pas vraiment de nom ou qui venaient de sources auxquelles elle ne pouvait pas s’identifier. Mais la colère était facile. La colère aurait tout aussi bien pu être un panneau clignotant rouge et il brillait de mille feux au-dessus de la tête de Shelley en ce moment.

      — Est-ce que vous considérez toutes les femmes comme des gênes ou seulement celles qui ont divorcé d’avec vous après une agression violente ?

      Les yeux de l’homme lui sortirent presque de la tête.

      — Hé, écoutez, vous ne pouvez pas…

      Shelley l’interrompit avant qu’il ne puisse finir.

      — Vous avez des antécédents de violence envers Linda, n’est-ce pas ? Vous avez plusieurs arrestations suite à diverses plaintes de violence conjugale sur votre casier judiciaire. On dirait que vous avez pris l’habitude de la rouer de coups.

      — Je…

      L’homme secoua la tête, comme s’il essayait de s’éclaircir les idées.

      — Je ne lui ai jamais fait de mal. Je veux dire, jamais rien de grave. Je ne l’aurais pas tuée.

      — Pourquoi pas ? Vous devez sûrement avoir envie de vous débarrasser de cette pension alimentaire ? insista Shelley.

      Zoe se tendit, ses mains formant des poings. Si Shelley continuait plus longtemps, elle avait devoir intervenir. Elle se laissait submerger et sa voix devenait à la fois plus aigüe et plus forte.

      — J’les payais pas de toute façon, fit-il remarquer, les bras croisés sur son torse dans une posture défensive.

      — Alors vous avez peut-être simplement vu rouge une dernière fois, c’est ça ? Vous vouliez lui faire du mal et ça a été plus loin que jamais auparavant ?

      — Arrêtez ! cria-t-il, perdant son sang-froid.

      Il mit soudain ses mains sur son visage puis les laissa retomber pour révéler de l’humidité étalée de ses yeux à ses joues.

      — J’ai arrêté de payé la pension pour qu’elle vienne me voir. Elle me manquait, d’accord ? Je lui mangeais dans la main à cette stupide garce. Je sors me soûler tous les soirs parce que je suis tout seul. C’est ce que vous voulez entendre ? Ça vous plaît ?

      Elles en avaient fini — c’était clair. Shelley remercia quand même durement l’homme, lui tendit une carte et lui demanda de les appeler s’il pensait à quoi que ce soit d’autre. Les choses que Zoe auraient faites si elle avait cru que cela serait utile. La plupart des gens ne rappelaient pas Zoe.

      Cette fois-ci, elle douta fortement que Shelley reçoive un appel non plus.

      Shelley poussa un grand soupir alors qu’elles s’éloignaient.

      — On est toujours au point mort. Sans mauvais jeu de mot, désolée. Je crois son histoire. Qu’est-ce qu’on devrait faire ensuite selon toi ?

      — J’aimerais voir le corps, répondit Zoe. S’il y a d’autres indices à trouver, ils sont avec la victime.

      CHAPITRE CINQ

      Le bureau du médecin légiste était un bâtiment trapu près du commissariat de police, ainsi qu’à peu près tout ce qu’il y avait d’autre dans cette ville minuscule. Il n’y avait qu’une seule route qui la traversait, des magasins et une petite école primaire et tout ce dont une ville avait besoin pour survivre sur la gauche ou sur la droite.

      Cela rendait Zoe mal à l’aise. Cela ressemblait trop à la ville où elle avait grandi.

      Le médecin légiste les attendait au sous-sol, la victime déjà allongée sur la table pour elles comme une présentation sinistre. L’homme, qui était assez âgé, à seulement quelques années de la retraite, et radotait beaucoup d’une voix indistincte, commença une longue explication tortueuse de ses découvertes, mais Zoe l’ignora.

      Elle pouvait voir de ses propres yeux les choses qu’il leur dirait. L’entaille au cou de la victime lui montra le diamètre exact du fil de fer qu’elles cherchaient. La femme pesait un peu plus de soixante-dix-sept kilogrammes malgré sa petit taille, bien qu’une bonne partie eût jailli d’elle avec les presque trois litres de sang qu’elle avait perdus.

      L’angle de l’incision et la force qui y avait été exercée lui dirent deux choses. Premièrement, le tueur faisait entre un mètre soixante-dix-sept et un mètre quatre-vingt-deux. Deuxièmement, il ne comptait pas qu’uniquement sur sa force pour commettre ses crimes. Le poids de la victime n’avait pas pesé sur le fil de fer bien longtemps. Il l’avait laissé tomber quand elle s’était écroulée. Cela, plus le choix du fil de fer comme arme, signifiait qu’il n’était probablement pas très fort.

      Le fait qu’il n’était pas très fort mais aussi assez grand signifiait qu’il n’était probablement ni musclé ni lourd. S’il avait été l’un ou l’autre, le poids de son corps aurait fait contrepoids. Il y avait donc de fortes chances qu’il fût mince, assez conforme à l’image que l’on se faisait en général d’un homme moyen de taille standard.

      Il n’y avait qu’une seule chose qui n’était certainement pas standard chez lui, et c’était le meurtre qu’il avait commis.

      Pour ce qui était du reste, elle n’avait pas grand-chose sur quoi s’appuyer. Sa couleur de cheveux, son nom, la ville dont il venait, la raison pour laquelle il faisait cela — rien de tout cela n’était écrit dans la coquille vide et abandonnée de la chose qui avait été une femme devant eux.

      — Et donc, ce que l’on peut déduire de tout ça, disait lentement le médecin légiste d’une voix plaintive pour conclure son explication interminable. C’est que le tueur est probablement de taille moyenne, peut-être entre un mètre soixante-quinze et un tout petit peu plus d’un mètre quatre-vingt-deux.

      Zoe se retint tout juste de secouer la tête. Son estimation était bien trop large.

      — La famille de la victime vous a-t-elle contacté ? demanda Shelley.

      — Rien depuis que l’ex-mari est venu l’identifier, répondit le médecin légiste en haussant les épaules.

      Shelley saisit un petit pendentif à son cou et tira sur la fine chaîne en or.

      — C’est si triste, soupira-t-elle. Pauvre Linda. Elle méritait mieux que ça.

      — Ils étaient comment quand tu les as interrogés ? demanda Zoe.

      Toute piste était une piste, bien qu’elle fût maintenant fermement sûre que cette Linda n’avait été choisie comme victime que par pur hasard par un inconnu.

      Shelley haussa les épaules d’un air désespéré.

      — Surpris par la nouvelle. Pas dévastés. Je ne pense pas qu’ils étaient proches.

      Zoe s’empêcha de se demander qui se sentirait concerné ou viendrait voir son corps si elle mourrait et remplaça cette pensée par de la frustration. Ce n’était pas difficile. Elles étaient toujours au point mort — littéralement. Linda n’avait plus d’autres secrets à leur dire.

      Rester là à compatir avec une morte était bien gentil, mais cela ne les rapprochait en rien des réponses qu’elles cherchaient.

      Zoe ferma brièvement les yeux et se tourna vers l’autre côté de la pièce et la porte par laquelle elles étaient entrées. Elles devaient partir, mais Shelley conversait toujours avec le médecin légiste d’une voix basse et respectueuse, discutant de qui la femme avait été durant sa vie.

      Rien


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