Cible Principale: L’Entraînement de Luke Stone, tome 1. Джек Марс
savoir immédiatement.
— Eh bien, elle a été différente. Don recrute et il m’a confié un projet aujourd’hui.
— Eh bien, c’est une bonne chose, dit Becca. C’est une bonne nouvelle, n’est-ce pas ? Ça te fait de quoi t’occuper. Je sais que ton travail t’ennuie un peu ces temps-ci et que tes trajets te contrarient.
Luke hocha la tête.
— Oui, c’est une bonne nouvelle. Ça pourrait l’être. C’est une mission de police, pourrait-on dire. Nous sommes le FBI, n’est-ce pas ? C’est ce que nous faisons. L’inconvénient, c’est que, si je prends la mission, et je n’ai pas vraiment le choix puisque c’est mon travail, alors, il faudra que je quitte la ville pendant quelques jours.
Luke entendait qu’il hésitait et il n’aimait pas ça. Quitter la ville ? Il plaisantait, ou quoi ? Don ne l’envoyait pas à Pittsburgh.
Alors, Becca sirota son eau. Ses yeux le regardaient par-dessus le haut du verre. C’étaient des yeux méfiants.
— Où dois-tu aller ?
Et voilà. Autant le dire dès maintenant.
— En Irak.
Les épaules de Rebecca s’effondrèrent.
— Oh, Luke, allez.
Elle soupira lourdement.
— Il veut que tu ailles en Irak ? Tu reviens d’Afghanistan, où tu t’es presque fait tuer. Ne comprend-il pas que nous allons avoir un bébé ? Je veux dire, il le sait, n’est-ce pas ?
Luke hocha la tête.
— Il t’a vue, chérie. Tu te souviens ? Il t’a emmenée me voir.
— Dans ce cas, comment peut-il même l’envisager ? J’espère que tu lui as dit non.
Luke prit une autre gorgée de sa bière. Elle était un peu plus chaude, maintenant, pas aussi délicieuse que le moment d’avant.
— Luke ? Tu lui as dit non, n’est-ce pas ?
— Chérie, c’est mon travail. Il n’y a pas beaucoup de missions de ce type pour moi. Don m’a sauvé la mise. L’Armée allait prétendre que j’avais un syndrome de stress post-traumatique et me virer. Si ça ne s’est pas produit, c’est grâce à Don. Je ne peux pas me permettre de lui dire non pour l’instant. D’ailleurs, en fait, c’est une mission très facile.
— Une mission facile dans une zone de guerre, dit Becca. De quel travail s’agit-il ? Assassiner Oussama ben Laden ?
Luke secoua la tête.
— Non.
— Qu’est-ce que c’est, alors ?
— Là-bas, il y a un contractuel militaire américain qui a dérapé. Il pille les vieilles caches de Saddam Hussein et il vole du liquide, des œuvres d’art, de l’or, des diamants … Moi et un acolyte, ils veulent qu’on l’arrête. Ce n’est pas du tout une opération militaire. C’est une opération policière.
— Qui est ton acolyte ? dit-elle.
Il voyait dans ses yeux qu’elle pensait à ce qui était arrivé à son dernier acolyte.
— Je ne l’ai pas encore rencontré.
— Pourquoi ne demandent-ils pas à la police militaire de s’en charger ?
Luke secoua la tête.
— Cela ne concerne pas l’armée. Comme je l’ai dit, c’est l’affaire de la police. À la base, le contractuel est un civil. Ils veulent que la différence soit claire.
Luke pensa à toutes les choses qu’il ne lui disait pas. La nature instable de la région et les combats acharnés qui s’y déroulaient, les atrocités que Parr avait commises, l’équipe d’agents agressifs et de tueurs implacables qu’il s’était constituée, le désespoir avec lequel ces personnes peu scrupuleuses devaient désirer survivre indemnes avec tout leur butin et sans se faire arrêter par la police. Finalement, il y avait aussi les cadavres de ces hommes qui avaient été décapités, brûlés puis pendus à un pont.
Soudain, Becca se mit à pleurer. Luke posa la bière et alla la rejoindre. Il s’agenouilla à côté d’elle et la prit dans ses bras.
— Oh, mon Dieu, Luke, dis-moi que ça ne va pas recommencer. Je ne crois pas que je pourrais le supporter. Notre fils va naître.
— Je sais, dit-il. Je sais. Ça ne sera pas comme avant. Ce n’est pas un déploiement. Je serai absent trois jours, peut-être quatre. J’arrête cet homme et je le ramène.
— Et si tu meurs ? dit-elle.
— Je ne vais pas mourir. Je vais faire très attention. Je n’aurai probablement même pas à utiliser mon arme.
Il n’arrivait pas à croire à tous les mensonges qu’il lui disait.
À présent, ses larmes la faisaient trembler.
— Je ne veux pas que tu partes, dit-elle.
— Je sais, ma chérie, je sais, mais il le faut. Ce sera très rapide. Je t’appellerai tous les soirs. Tu peux rester avec tes parents. Je reviendrai vite. Ce sera comme si je n’étais jamais parti.
Elle secoua la tête. Maintenant, ses larmes coulaient plus fort.
— Je t’en supplie, dit-elle, je t’en supplie, dis-moi que tout ira bien.
Luke la serra fort en faisant attention au bébé qui grandissait en elle.
— Tout ira bien. Ça va bien se passer. Je le sais.
CHAPITRE HUIT
5 mai
15 h 45, Heure Avancée de l’Est
Base Commune Andrews
Comté du Prince Georges, Maryland
— C’est toi le patron, dit Don.
Don mesurait cinq centimètres de plus que Luke et il était visiblement plus large d’épaules. Face aux cheveux gris de Don, à sa taille, son âge et son expérience, Luke avait toujours un peu l’impression d’être un enfant.
— Ne les laisse pas oublier qui commande. Je viendrais bien avec toi, mais je dois assister à des réunions. Tu es mon représentant. Dans le cadre de ce voyage, tu es moi.
Luke hocha la tête.
— OK, Don.
Ils marchaient dans un couloir long et large qui traversait le terminal. Des quantités de gens, pour la plupart en uniformes de diverses sortes, s’affairaient aux alentours, allant çà et là. Des gens mangeaient debout chez Taco Bell et Subway. Des hommes serraient des femmes dans leurs bras. Des tas de bagages partaient sur des chariots. L’endroit fourmillait d’activité. Il y avait deux guerres en même temps et, dans tous les services de l’armée, des membres du personnel partaient.
— Un nouveau vient se joindre à toi. C’est ton acolyte, mais tu es l’aîné. Il s’appelle Ed Newsam. Je l’apprécie. Il est grand, il est présomptueux à l’extrême et il est jeune. Je l’ai pris dans la Force Delta, même s’il n’y est que depuis un an.
— Un an ? Don …
— En un an, il a déjà fait ses preuves de façon fort admirable. Crois-moi, tu vas être heureux que je l’aie recruté. C’est un vrai mec, un animal, comme toi à son âge.
À trente-deux ans, Luke commençait déjà à se sentir vieux. Il était reparti à la salle de gymnastique pendant les quelques dernières semaines et il avait soudain eu beaucoup de mal à se remettre en forme. La prise de conscience avait été dure. Il s’était négligé pendant son séjour à l’hôpital.