Menace Principale. Джек Марс
le plastique.
Il sourit puis secoua la tête.
— Si nécessaire, utilisez aussi vos couteaux pour vous libérer de ces combinaisons.
Luke jeta un coup d’œil à Ed. Ed fit une grimace, une drôle d’expression faciale que Luke ne l’avait jamais vu faire auparavant. On aurait dit un enfant d’école primaire quand l’instituteur proposait que la classe entonne des chants de Noël.
Les assistants qui se tenaient derrière Ed levèrent son casque, puis le laissèrent s’installer sur sa tête. Le souffle d’Ed embua la visière.
Les assistants qui se tenaient derrière Luke se préparèrent à en faire autant.
— Avez-vous des questions ? dit l’homme devant eux.
Dans quoi s’est-on fourrés ? pensa Luke.
— Bien. Dans ce cas, exécution.
* * *
Murphy était de mauvaise humeur.
— J’en ai marre de cette mission, Swann. Je n’ai jamais aimé les gars de la Marine et, maintenant, je ne les aime vraiment pas.
Ici, les communications fonctionnaient correctement malgré la tempête. Swann lui avait expliqué pourquoi, mais Murphy n’avait pas tout écouté. C’était en partie dû aux antennes intégrées à ces dômes, et aussi aux signaux satellites qui pénétraient la couverture nuageuse qui bougeait vite et les précipitations, plus le cryptage inviolable qui faisait la notoriété de Swann …
Bref.
Il attendait le décalage pendant que le signal allait de relais en relais pour que les terroristes ne puissent pas le repérer et les espionner.
Murphy en avait marre, il était irrité. Il n’était pas plongeur. Stone et Newsam n’étaient pas plongeurs, eux non plus. Les Marines bénéficiaient d’un entraînement avec des équipes de plongeurs d’élite en eau froide de Norvège et de Suède depuis plusieurs années. Entre temps, non préparée, l’EIS avait été ajoutée à cette mission comme une sorte de décoration de capot tape-à-l’œil.
Vu la façon dont ce grand gars avait regardé la chaise vide, puis Murphy, puis à nouveau la chaise, il avait de la chance qu’ils aient été dans la même équipe. Autrement, Murphy lui aurait volontiers refait le portrait avec cette chaise.
— Oui, je dois dire que je ne comprends pas, dit finalement Swann. Ici, au centre de contrôle, ce qu’on fait, c’est surtout de la poudre aux yeux. Personne ne veut que des civils supervisent cette mission. Ils veulent qu’on approuve sans discussion. Ils nous ont installés dans notre propre bureau, loin de tous les autres, avec deux ordinateurs et une machine à café.
Murphy sourit. Il imaginait les Marines endurcis et les officiers du JSOC mater Swann, le grand passionné d’informatique à lunettes dégingandé et aux cheveux longs et la jeune et jolie Trudy Wellington et penser …
Rien. À ce stade-là, les moteurs qui alimentaient le cerveau militaire typique s’arrêteraient laborieusement. Rien que la vue de Swann serait l’équivalent d’un morceau de sucre dans le réservoir à essence.
Mettez-les dans une autre pièce, à l’écart de tout le monde.
— Ces gars vont se faire tuer là-bas. J’ai essayé de le dire à Stone mais, à ce moment-là, un imbécile de Marine m’a jeté dehors parce que le briefing était top-secret.
— Où es-tu maintenant ? dit Swann.
Murphy regarda autour de lui. Il était à l’intérieur d’un dôme vide, assis sur une chaise qui, jusqu’à peu, avait dû accueillir un membre des Marines. Le trou dans la glace dégageait une lueur bleue. Il y avait un dôme de commandement quelque part aux alentours et, quand les Marines étaient partis en mission, les assistants avaient dû s’y rendre pour regarder les points sur les écrans des radars se déplacer sous la calotte glaciaire.
— Je suis en enfer, dit Murphy. Dans un enfer gelé.
Il entendit arriver la voix de Trudy. Elle était mélodieuse, comme si des doigts avaient effleuré les touches d’un piano.
— Que veux-tu faire ? dit-elle.
La réponse à cette question était assez simple. Murphy voulait disparaître. Il voulait quitter ce désert arctique, cette atrocité terroriste absurde quelle qu’elle soit, aller à Grand Cayman, prendre ses deux millions et demi de dollars en liquide et disparaître.
Toutefois, c’était plus facile à dire qu’à faire. Il allait falloir des préparations et du temps pour orchestrer une disparition comme ça. Du temps, il n’en avait pas. Don voulait encore qu’il passe six mois à Leavenworth, après quoi il lui accorderait une libération honorable. Entre temps, Wallace Speck était sous les verrous, hors de portée de Murphy, et il pouvait se mettre à dire des choses gênantes à tout moment.
Le pire, ce serait si Murphy arrivait à Leavenworth au moment même où Speck citait son nom.
Naturellement, ce n’étaient pas des choses dont Murphy pouvait parler avec Mark Swann et Trudy Wellington, mais il y en avait d’autres dont il pouvait parler. Swann et Trudy pouvaient l’aider, non pas à partir d’ici, mais à y entrer encore plus.
Stone avait tort. Murphy avait quelque chose à prouver. Il avait toujours quelque chose à prouver. Peut-être pas à Stone et peut-être pas à cet entraîneur Marine à crâne de Cro-Magnon, mais à lui-même. Cette mission l’avait vexé. Ils avaient traversé le pays tout entier à toute vitesse, mais pour quoi ? Une opération foireuse qui était foutue avant même d’avoir commencé. Qui avait organisé ça ? Bip-Bip et Coyote ? C’était l’opération de sauvetage de l’ambassade iranienne, acte deux, avec, cette fois-ci, de la glace à la place du sable.
Murphy était furieux que cette mission semble avoir été si mal et si hâtivement conçue. Que Stone ait accepté d’y aller l’irritait encore plus et, comme Newsam avait accepté lui aussi, l’irritation de Murphy crevait le plafond.
Enfin, que lui, Murphy, n’ait pas pu se résoudre à se glisser dans cette tenue de plongée confinée et à descendre dans ce trou creusé dans la glace comme une tombe ne faisait qu’accroître son humiliation. Sans parler de la façon dont cette brute sans cervelle avait regardé cette chaise …
Murphy serrait et desserrait les mains. Il avait depuis longtemps accepté que, s’il s’était enrôlé dans l’armée puis dans la Force Delta, c’était en partie pour faire quelque chose de constructif avec sa colère.
Il connaissait l’histoire de son pays. Il avait étudié la biographie des tueurs compétents et prolifiques des guerres du passé. Audie Murphy pendant la Seconde Guerre Mondiale. Bloody Bill Anderson pendant la Guerre de Sécession. Dans l’ensemble, ce qui poussait ces hommes à la violence, c’était la rage.
Il imaginait Audie Murphy à Colmar, debout seul sur un tank qui brûlait et en train de faucher des dizaines d’Allemands avec une mitrailleuse de calibre 50 tout en subissant constamment le feu de l’ennemi.
Murphy, Newsam et Stone avaient tous pris des cachets de Dexedrine avant la mission. Murphy avait été fatigué et en avait pris deux. Ils faisaient vigoureusement effet, maintenant. Il sentait son cœur commencer à battre la chamade et sa respiration s’accélérer. Il lui sembla alors que les objets présents à l’intérieur de ce dôme débordaient de détails exquis. Il réprima son envie de se lever et de faire une série de sauts en étoile.
Il pourrait tuer quelqu’un, maintenant, beaucoup de gens, et les Îles Caïmans étaient loin, hors de portée pour le moment. Stone et Newsam venaient de partir pour une version sous-marine de l’expédition Donner, une mission suicidaire dans le froid qui ne pouvait mener qu’à une catastrophe. De plus, là-bas, il y avait un groupe de terroristes qui avaient déjà tué des innocents. Les hommes qui tenaient cette plate-forme pétrolière étaient