Vitres Teintées. Блейк Пирс

Vitres Teintées - Блейк Пирс


Скачать книгу
parfait état de fonctionnement. Tout semblait à sa place et bien ordonné. Quelques secondes après que Chloé et Rhodes soient entrées dans le bâtiment, un homme musclé de petite taille vint à leur rencontre. Il avait l’air très pressé. Il portait un uniforme et sa chemise était trempée de sueur et lui collait à la peau. Le nom de Cooper était inscrit sur le badge qu’il portait à la poitrine.

      « Vous êtes les agents ? » demanda-t-il.

      « Oui, » dit Rhodes. « Agents Rhodes et Fine. »

      « Super, » dit Cooper. « Venez, suivez-moi. »

      Il les accompagna à travers l’open space, vers un couloir qui donnait sur l’arrière confiné du bâtiment. Il ne prit pas la peine de les amener dans un bureau, mais il les guida directement jusqu’au bout de l’édifice, où se trouvaient une cellule de détention et une salle d’interrogatoire. C’était certainement l’endroit où ils avaient enfermé le suspect.

      « Voici ce qu’on sait, » dit Cooper. « Il y a une heure, on a reçu un appel du bar Rock & Sam. Le barman, Sam, est un bon ami à moi, alors je suis sûr qu’on peut se fier à sa version des faits. Il nous a raconté que ce type, Carol Hughes, un habitué, était entré dans le bar. Il y vient souvent pour déjeuner. Hughes a commandé ce qu’il prend d’habitude et quand il a tendu le bras pour prendre sa bière, Sam a remarqué la montre qu’il portait au poignet. C’était une montre de luxe, pas le genre de montre que porterait normalement ce type. Et Sam avait déjà vu exactement cette même montre auparavant – mais au poignet de Steven Fielding. »

      « Vraiment ? » dit Rhodes. « Il pense avoir vu la même montre au poignet d’un autre type ? »

      « Eh bien, c’est une montre assez unique. Elle est dorée – je ne sais pas si c’est de l’or – et elle est ornée du logo de l’équipe des Volunteers du Tennessee. Sam se rappelle clairement avoir vu ce logo sur la montre que Steven portait au bar il y a quelques semaines. Alors quand il a vu la montre au poignet de Hughes, il s’est rappelé que Steven avait été assassiné quelques jours plus tôt, lors d’une tentative de cambriolage. Il nous a discrètement appelés. C’est moi qui ai répondu à l’appel et je suis allé au bar pour arrêter le type. Il a presque pissé dans son froc quand il a vu arriver la police. Il a résisté mais il n’a rien avoué. »

      « Ça paraît plutôt clair, tout ça, » dit Chloé.

      « Si vous voulez voir la montre, elle fait maintenant partie des pièces à conviction. On a relevé les empreintes et on y a retrouvé celles de deux personnes. Je suis quasiment sûr qu’elles appartiennent à Fielding et à notre suspect. »

      « Ça ne va pas être nécessaire, » dit Chloé. « Je pense que parler au suspect sera suffisant. »

      « Il est tout à vous. Et n’hésitez pas à m’appeler si vous avez besoin de quoi que ce soit. »

      Sur ces mots, Cooper ouvrit la porte de la salle d’interrogatoire, qui se trouvait à côté de la cellule de détention. Il y avait une table au milieu de la pièce, à laquelle le poignet droit de Carol Hughes avait été menotté. Quand Chloé et Rhodes entrèrent dans la pièce, Hughes eut l’air sur le point de bondir de sa chaise.

      C’était un homme à l’allure plutôt banale. Une visite chez le coiffeur ne lui aurait pas fait de mal, car ses favoris étaient broussailleux et de longues mèches de cheveux lui collaient au front. Il écarquilla les yeux en les voyant entrer et un air surpris envahit son visage. Chloé commençait à se demander si on ne l’avait pas mise en équipe avec Rhodes afin d’expérimenter une théorie selon laquelle les suspects seraient souvent pris au dépourvu en voyant que deux petits bouts de femmes comme elles avaient été envoyées pour enquêter. Et le fait d’être déconcerté pouvait faire perdre leurs moyens aux pires criminels. Si le FBI cherchait vraiment à prouver cette théorie, Hughes aurait été un bon sujet d’étude.

      « Qui êtes-vous ? » demanda-t-il.

      Chloé s’approcha de la table et lui montra son badge. Il n’y avait aucune chaise de leur côté, alors elles restèrent debout.

      « Quel est votre lien avec Steven Fielding ? » demanda Chloé.

      « Aucun. Je le voyais parfois au bar. Apparemment, il avait l’air d’avoir de l’argent. »

      « C’est plutôt idiot de porter une montre que vous avez volée chez lui. Surtout après l’avoir tué. Vous ne trouvez pas ? »

      La colère envahit le visage d’Hughes, mais ce ne fut que temporaire. Apparemment, il s’était rendu compte qu’il s’était attiré de sérieux problèmes et il se calma instantanément.

      « Ce n’était pas intentionnel, » dit-il.

      « Qu’est-ce qui n’était pas intentionnel ? » demanda Rhodes.

      Hughes eut l’air de réfléchir pendant un instant. Chloé avait déjà vu ça. Même quand ils se retrouvaient confrontés à leurs crimes et qu’ils savaient parfaitement qu’ils s’étaient fait prendre, il était souvent très dur pour les humains d’admettre qu’ils avaient dépassé les limites.

      « Écoutez, je sais que c’était mal, mais j’avais juste besoin d’un peu d’argent, vous voyez ? J’ai perdu mon boulot il y a trois mois et les factures… eh bien, elles n’arrêtent pas de s’accumuler. Et ma copine… elle ne veut pas se marier avec moi tant que je ne suis pas un peu plus stable… »

      « Et c’est pour ça qu’un cambriolage vous a paru la meilleure chose à faire ? » dit Rhodes.

      Chloé avait pensé exactement la même chose, mais elle ne voyait pas l’intérêt de contrarier un suspect. En général, tout ce que ça amenait, c’était que le suspect fasse traîner encore un peu plus les choses. Franchement, dans le cas d’Hughes, elle s’était également retenue de lui dire que s’il n’avait plus de travail depuis trois mois, traîner dans les bars n’était probablement pas la meilleure idée.

      « Racontez-nous ce qui s’est passé, » dit Chloé.

      « Je le suivais depuis quelques jours et je connaissais son emploi du temps. Je ne pensais pas qu’il serait chez lui. J’allais juste entrer et sortir, c’est tout. » Il s’interrompit un instant et au début, Chloé crut qu’il allait se mettre à pleurer. Mais l’expression de peur qui avait envahi son visage fit bientôt place à l’effroi. Hughes commençait à réaliser la gravité de ce qu’il avait fait.

      « Mais quand je suis entré, il était là, sur le divan. J’avais un pied-de-biche en main parce que je m’attendais à devoir entrer par effraction. Quand il s’est jeté sur moi et qu’on s’est mis à se battre, j’ai… j’ai perdu le contrôle. J’étais surpris et effrayé, et j’ai juste… j’ai commencé à le frapper avec le pied-de-biche. Et je n’arrivais pas à m’arrêter… je n’y arrivais pas… »

      « Qu’est-ce qui a fini par vous faire arrêter ? » demanda Rhodes.

      « J’ai entendu la porte du garage s’ouvrir. C’était sa femme qui rentrait. Et il fallait que je sois parti avant qu’elle rentre à la maison. Je n’ai jamais voulu faire de mal à qui que ce soit, et encore moins commettre un crime… mais j’ai entendu la porte du garage et je me suis arrêté. J’ai vu ce que j’avais fait et… »

      Il s’interrompit. Il ne parvenait toujours pas à le formuler avec des mots.

      « Continuez, » l’encouragea Chloé.

      « Je savais qu’il était mort et il fallait que je prenne quelque chose, n’importe quoi. J’ai pris sa montre et l’argent qu’il avait dans son portefeuille. Quatre-vingt-deux dollars. »

      « Et vous êtes parti ? » demanda Chloé. « Par la porte d’entrée ? »

      Hughes hocha la tête. « J’ai entendu la porte du garage se refermer. Sa femme


Скачать книгу