L’alibi Idéal. Блейк Пирс

L’alibi Idéal - Блейк Пирс


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à l’homme qui était arrivé derrière elle, avait appuyé sur son visage un tissu trempé dans un produit chimique et l’avait jetée, inconsciente, sur le siège arrière d’un véhicule garé à seulement quelques mètres.

      Si ce n’avait été pour le petit garçon qui avait assisté à ces événements pendant que sa mère achetait des tee-shirts bon marché sur un étal en plein air de l’autre côté du Boardwalk, même ces détails seraient restés inconnus. Malheureusement, le garçon, qui n’avait que cinq ans, avait été si choqué qu’il n’avait guère pu décrire la scène, sinon pour dire que l’homme était blanc et la voiture bleue.

      Comme avec le souvenir de la penderie, Morgan essaya de se débarrasser aussi de cette image. Elle avait tout planifié à plusieurs reprises avec le directeur du refuge. Dorénavant, elle emmènerait son déjeuner et elle mangerait au bureau. Quand elle arriverait au parking, elle appellerait la sécurité et le vigile la retrouverait à sa voiture et l’emmènerait à la porte de devant du refuge. Il ferait la même chose dans l’autre sens à la fin de la journée. Morgan garderait la fonction de géolocalisation de son téléphone activée tout le temps et appellerait Ari quand elle arriverait au travail et quand elle repartirait pour rentrer à la maison.

      Elle espérait que, avec l’aide de Kat et de Jessie Hunt, la police attraperait cet homme et qu’elle pourrait reprendre une vie presque normale. Elle savait que trois autres femmes avaient subi la même épreuve qu’elle, dont une qui s’était échappée la veille au soir. Elle ne voulait pas que d’autres femmes connaissent les mêmes souffrances. La réunion de demain serait l’étape suivante qui précipiterait la fin des agissements de leur ravisseur.

      Alors qu’elle posait les ingrédients de son en-cas sur l’îlot de la cuisine, elle entendit un bruit métallique fort résonner à l’extérieur. Tout son corps se figea sous la peur. Elle saisit un couteau de boucher dans le présentoir posé sur l’îlot, éteignit la lumière de la cuisine, se rendit à la porte latérale en traînant les pieds et alluma la lumière du porche.

      Ce qu’elle vit lui fit pousser un soupir de soulagement. Un raton-laveur essayait agressivement de s’introduire dans une de leurs poubelles verrouillées. Il avait réussi à introduire une patte dans l’ouverture minuscule entre la poubelle et son couvercle, mais il n’avait pas vraiment réussi à aller plus loin. Quand la lumière s’alluma, il tourna prestement la tête vers Morgan et elle aurait pu jurer avoir vu un air coupable lui passer brièvement sur le visage avant qu’il descende de la poubelle d’un bond et se précipite dans l’obscurité.

      Elle rit silencieusement. Si un raton-laveur cambrioleur pouvait lui provoquer des palpitations cardiaques, il allait lui falloir un certain temps pour retrouver une vie à peu près normale. À l’intérieur, elle ralluma la lumière et retourna à l’îlot pour préparer son en-cas.

      Cependant, quand elle posa le couteau et tendit le bras vers la dinde, elle remarqua que la tortilla avait disparu.

      J’aurais juré l’avoir sortie.

      Elle se retourna vers le réfrigérateur. À ce moment-là, elle remarqua les empreintes sales de ce qui ressemblait à une botte. Ni Morgan ni Ari ne portaient de chaussures dans la maison. La sensation de peur glaçante qui venait de la quitter revint soudain, comme si un énorme poing gelé lui avait soudain enserré tout le corps. Elle reprit le couteau de boucher. Quand elle jeta un coup d’œil au plan de travail, elle remarqua autre chose. Le petit économe avait disparu du bloc de couteaux.

      Elle commença à appeler Ari, mais l’ombre jaillit du cellier derrière elle et plaqua une main sur sa bouche juste avant qu’elle n’ait pu prononcer le nom. Elle essaya de se libérer, mais l’assaillant eut le temps d’enfoncer quatre fois l’économe dans le bas de son dos avant qu’elle ne pense à se servir de son couteau de boucher contre lui.

      Morgan haleta sous la main qui lui couvrait la bouche. Elle ne sut pas si elle avait touché son ennemi, car la douleur et le choc l’englobaient trop pour qu’autre chose lui parvienne. Elle perdit le compte du nombre de fois qu’il enfonça le petit couteau dans la peau tendre située au-dessus de ses hanches. À un moment, elle s’effondra au sol.

      Elle atterrit durement sur le carrelage de la cuisine et sentit son crâne y rebondir une fois avant de s’immobiliser. Elle était à plat ventre mais, comme elle avait les yeux ouverts, elle vit son agresseur placer délicatement le couteau sur l’îlot avec ses mains gantées. Alors, il se pencha et essuya la lame du couteau de boucher auquel elle s’accrochait encore. Elle ne voyait pas son visage.

      – Repens-toi, lui chuchota-t-il à l’oreille.

      Alors qu’elle perdait rapidement conscience, Morgan reconnut la voix de son ravisseur et frissonna avec horreur. Il se redressa et baissa les yeux vers elle avec peu d’intérêt avant de partir vers la porte latérale.

      Juste avant qu’il sorte et referme la porte derrière lui, elle le vit porter sa tortilla à la bouche et en prendre une grande bouchée. Alors, il ferma la porte et partit. Trois minutes plus tard, Morgan mourut.

      CHAPITRE NEUF

      Jessie était frustrée.

      Elle savait qu’elle devrait probablement aller se coucher. Après tout, il était presque minuit et Ryan était chez lui ce soir. Pourtant, elle n’était pas fatiguée. Elle avait posé les dossiers des quatre affaires sur le lit. Tout en écoutant Hannah rire dans l’autre chambre en regardant un épisode de Top Chef, elle essayait de comprendre l’affaire.

      Même si ces femmes avaient beaucoup de traits communs, il n’y avait pas assez de vraies similitudes et aucun mobile évident ne lui sautait aux yeux. Elles avaient toutes d’un peu moins de trente ans à environ trente-cinq ans. Elles appartenaient toutes au moins à la classe moyenne, parfois cossue, et habitaient dans de beaux quartiers. Cependant, elles n’avaient rien d’autre en commun.

      Aucune d’elles n’habitait dans le même quartier de la ville. Aucune d’elles n’avait été trouvée près de l’endroit où elle avait été enlevée ou près des autres victimes. Trois d’entre elles étaient mariées, mais l’une d’elle, la victime la plus récente, ne l’était pas. Trois d’entre elles étaient blanches, mais la troisième victime, Jayne Castillo, était hispano-américaine. L’une d’elles avait des enfants, mais pas les trois autres. Deux d’entre elles travaillaient dans des bureaux, l’une d’elles avait une entreprise à domicile et la dernière était femme au foyer. Aucune n’avait de casier judiciaire.

      Jessie voulait avoir quelque chose de positif à partager avec Morgan Remar quand elle la retrouverait le lendemain matin mais, pour l’instant, il n’y avait pas grand-chose. Elle espérait qu’une chose que Morgan lui dirait correspondrait peut-être à ce que Brenda Ferguson lui avait dit aujourd’hui.

      Alors qu’elle se demandait si elle allait dire à Hannah qu’il était l’heure de se coucher, son téléphone sonna. C’était Ryan.

      – Je te manque ? demanda-t-elle.

      – Toujours, dit-il, mais ce n’est pas pour ça que je t’appelle. On vient de m’assigner une affaire. Decker veut que tu t’en charges avec moi. Je vais au poste. Est-ce que je peux te récupérer en route ? Je pourrai être là dans quinze minutes.

      – Bien sûr, dit-elle en commençant déjà à ranger les dossiers de toutes les victimes. C’est quelle affaire ?

      – Je ne sais pas encore grand-chose, juste qu’un homme a trouvé sa femme morte dans leur cuisine il y a moins d’une heure. Ils habitent à West Adams. Elle avait presque trente ans. Elle a été poignardée plusieurs fois dans le dos avant de mourir d’hémorragie externe.

      – OK, dit Jessie. Je te retrouve devant dans quinze minutes. Ça me laissera le temps de prier Hannah d’aller dormir.

      – Bonne chance.

      – Merci. Comme elle regarde une émission de cuisine, je vais en avoir besoin.

*

      Ils arrivèrent à la maison à minuit


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