L’alibi Idéal. Блейк Пирс
de la voiture garée à côté de la sienne. Quand il l’y avait poussée avant de le refermer bruyamment, elle avait eu une dernière idée avant de s’endormir.
Il s’est garé juste à côté de moi. Il a tout prévu.
Quand elle s’était réveillée, elle s’était retrouvée dans la cage, vêtue de seulement quelques sous-vêtements, les mains attachées devant par une corde élastique fine et serrée. Elle avait examiné ses alentours et rapidement déterminé qu’elle était détenue dans une sorte de bâtiment délabré. Des fils métalliques pendaient librement du plafond et quelques fenêtres étaient cassées. Il n’y avait pas d’éclairage intérieur et, comme le soleil semblait être en train de se coucher, sa capture devait remonter à plusieurs heures.
Presque comme si elle l’avait appelé, l’homme était entré par une porte épaisse en métal. Son cœur avait commencé à battre la chamade de manière presque audible. Elle avait senti l’odeur de sa propre peur. Elle avait essayé de ne plus y penser et de se concentrer sur son ravisseur.
Quand il s’était approché, elle avait remarqué plusieurs choses qui lui avaient échappé lors de cette première rencontre brève sur le parking. Il portait visiblement une perruque. Ses cheveux foncés épais faisaient penser Caroline à un musicien de heavy metal des années 1980. Sa barbe fournie était visiblement fausse, elle aussi, et le gros nez en mastic qu’il portait ne l’était pas moins. Elle avait même douté qu’il ait réellement besoin des lunettes teintées à monture épaisse qu’il avait sur le nez.
Quand il s’était approché, il avait souri et elle avait vu qu’il portait également des fausses dents. Son déguisement était tellement grotesque qu’elle avait soupçonné cet homme d’avoir voulu être ridicule.
– Bonjour, Caroline, avait-il dit avec un léger zézaiement dont elle avait attribué la cause aux fausses dents. C’est la seule fois que tu me verras. Dorénavant, tu auras les yeux bandés. Je ne t’ai pas bâillonnée, mais je le ferai si nécessaire. Si tu essaies de retirer ton bandeau à quelque moment que ce soit, je t’attacherai les mains derrière le dos au lieu de devant. Si tu essaies de t’évader, il faudra que je te … fasse du mal. Je préférerais l’éviter.
– Pourquoi faites-vous ça ? avait-elle demandé en essayant que sa voix ne trahisse pas sa terreur.
– Tu ne comprendrais pas. Les femmes comme toi, ça ne comprend jamais.
Alors, il avait sorti quelque chose de derrière son dos. C’était une sorte de pistolet à flèches.
– Je vous en supplie, avait-elle supplié, la voix cassée. Rien ne vous force à faire ça.
– Souviens-toi des règles, lui avait-il dit impassiblement. Si tu les respectes, tout ira beaucoup mieux pour toi.
Sans prononcer un autre mot, il avait tiré. Caroline avait senti une forte piqûre à la cuisse gauche. Alors, tout lui avait paru lourd. Ses yeux s’étaient fermés et le monde était redevenu noir.
Quand elle s’était réveillée la fois suivante, elle avait eu les yeux bandés, comme il l’avait promis. La vague initiale de panique qu’elle avait ressentie pendant ces premières heures avait fini par céder la place à l’espoir quand elle avait tenté de rassembler toutes les informations qu’elle avait pu. Elle avait mesuré le temps en se basant sur les moments où il lui avait apporté à manger, sur la chaleur relative qui régnait dans le bâtiment et sur les faibles éclats de lumière qui passaient par le bandeau.
À intervalles réguliers, il revenait. Ses chaussures résonnaient sur le sol en béton de la pièce vide. Malgré tous les efforts de Caroline, ce son lui provoquait de l’hyperventilation. Elle l’entendait déverrouiller le cadenas de la cage, faire glisser les barres de confinement, ouvrir la chatière en métal et poser deux bols par terre. Parce qu’elle avait les poignets attachés, Caroline était réduite à laper la nourriture et l’eau comme un vrai chien.
Il ne la laissait jamais aller vraiment aux toilettes. Pour faire ses besoins, elle devait retirer sa culotte et aller dans un coin de la cage. Parfois, il entrait dans la cage et les aspergeait, elle la cage, avec un jet d’eau, puis il repartait. Après le premier jour, elle avait compris qu’il valait mieux qu’elle enfonce ses sous-vêtements et sa couverture dans les trous de la cage au-dessus d’elle pour qu’ils se mouillent moins quand le jet d’eau la frapperait.
La routine devint si régulière que le moindre changement l’inquiétait. Lors d’un repas, il ne lui apporta qu’un bol et dit que, comme c’était du ragoût, ça satisferait tous ses besoins. Une autre fois, elle se réveilla, certaine qu’on était le matin, mais il n’était venu qu’à midi et elle avait craint qu’il ne l’ait complètement abandonnée.
Parfois, elle se demandait si les autres l’avaient abandonnée, eux aussi. Est-ce que ses amis et sa famille avaient remarqué sa disparition ? Si oui, avaient-ils averti la police ? Est-ce que quelqu’un la recherchait ?
Cependant, ce fut par cette nuit fraîche de fin de printemps, alors qu’elle essayait d’empêcher sa pitoyable couverture de glisser sur son dos en s’appuyant sur la paroi de la cage et qu’elle appuyait l’intérieur de ses cuisses contre ses bras pour arrêter de trembler, qu’elle remarqua un autre changement dans la routine.
Quand l’homme la quitta après avoir emporté les restes de l’eau et des haricots noirs en boîte qui avaient constitué son dîner, elle ne l’entendit pas verrouiller la cage avant de partir comme d’habitude. Il remit les barres de confinement en place mais reçut un appel sur son téléphone portable juste après ça. En s’éloignant pour y répondre, il laissa la porte de la cage déverrouillée.
Caroline attendit en pensant qu’il allait revenir terminer ce qu’il avait commencé mais, au bout de ce qu’elle estima être une heure, il lui parut clair qu’il ne le ferait pas. Comme elle était certaine qu’il la filmait avec une caméra de surveillance, ce fut avec une prudence extrême qu’elle baissa très légèrement son bandeau pour jeter un coup d’œil.
Il faisait sombre. La seule lumière venait de la demi-lune dont les rayons passaient par les fenêtres cassées. Dans l’obscurité, elle ne voyait pas d’équipement de surveillance, mais cela ne signifiait pas qu’il n’y en avait pas.
Aussi discrètement que possible, elle observa l’endroit de la barre de confinement d’en haut où le cadenas aurait dû être. Il s’y trouvait mais, comme elle l’avait supposé, il n’avait pas été verrouillé et pendait à la barre. Pour autant qu’elle puisse dire, pour sortir de la cage, elle n’aurait qu’à dégager le cadenas et faire glisser la barre de côté.
Caroline resta assise en silence et se demanda comment elle allait procéder. Si elle devait s’évader un jour, ce moment était le meilleur. Vu la façon dont s’étaient déroulées ses nuits précédentes, l’homme ne reviendrait pas avant le matin, au plus tôt. Cela lui laissait des heures pour essayer de s’éloigner et, espérait-elle, trouver de l’aide. Si elle voulait passer à l’action, c’était maintenant qu’il fallait qu’elle le fasse.
Elle pensa au sort qu’elle subirait si elle ne faisait rien. L’homme qui la détenait comptait clairement la tuer. Ce n’était qu’une affaire de temps. Combien de jours la garderait-il encore dans une cage, la nourrirait-il avec une gamelle de chien et la laverait-il au jet d’eau avant de perdre patience et de passer à une chose plus excitante ? Allait-elle vraiment rester roulée en boule en attendant que cela se produise ?
Avant même qu’elle ait consciemment pris sa décision, elle plongea les doigts entre les fils de la cage pour chien et s’efforça d’atteindre et de retirer le cadenas. Elle avait les doigts engourdis parce qu’elle ne les avait pas utilisés depuis longtemps et à cause des cordes élastiques qui lui serraient les poignets, mais elle finit par attraper et retirer le cadenas. Alors, elle saisit la barre de confinement du haut et la fit glisser vers la droite. Elle fit de même avec celle du bas. Alors, elle poussa. La porte s’ouvrit en grinçant. Pendant une seconde, elle resta assise là, figée,