Une Lueur Au Cœur Des Ténèbres. Amy Blankenship

Une Lueur Au Cœur Des Ténèbres - Amy Blankenship


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      Passant la main dans ses cheveux indomptés, il se retira à une distance plus sûre essayant sincèrement d'ignorer la secousse dans le creux de son estomac… pourquoi était-il revenu ici ?… C'était important.

      Il sentit son instinct protecteur se réveiller, il se rappela des alertes récentes qu'il avait reçues.

      — Vas-tu passer la soirée avec moi ?

      La question à consonance innocente cachait un double sens, car il prenait le goût du désir.

      Kyoko ralentit à nouveau sa respiration, prête à combattre ses sentiments. Elle fronça les sourcils sachant que ce serait trop dangereux d'être seule avec lui. Soudain, elle aurait voulu remercier Suki de l'avoir menée à la baguette.

      La voyant froncer les sourcils, Kotaro ajouta rapidement :

      — On pourra faire tout ce que tu veux. Louer un film et rester ici… ou sortir.

      — Louer un film et rester à la maison ... répéta Kyoko en pensant que c'était exactement ce qu'elle voulait faire.

      Puis, remarquant que les yeux de Kotaro s'éclairent, elle rectifia rapidement :

      — C'est du moins ce que je voulais faire et si je n'avais pas été entraînée dans les projets de quelqu'un d'autre. J'aurais adoré rester à regarder des films avec toi. Mais je suis désolée Kotaro. Je ne peux pas.

      Elle lui lança un sourire d'excuse en tapant mentalement du pied à l'idée de rater une soirée très chaleureuse avec le bel agent de sécurité.

      Les épaules de Kotaro s'abaissèrent d'un centimètre mais il sourit quand même sachant qu'elle n'essayait pas de le blesser. Il voyait même qu'elle voulait qu'il reste et il se demanda à quel point elle le désirait… était-ce la même chose que ses désirs à lui ? Pour lui, Kyoko était le joyau le plus précieux sur terre et il ferait tout ce qu'il pouvait pour la faire sourire et la garder en sécurité en même temps.

      Après tout, il avait attendu plus de mille ans juste pour la revoir. Ayant besoin de s'assurer qu'elle était protégée et hors de danger, il lui demanda :

      — Alors, quels sont tes projets, je peux peut-être participer aux réjouissances ?

      Il lui fit son sourire le plus espiègle en espérant que ça marcherait. Sinon, il pourrait recourir à la traque… les coins de ses lèvres parfaites se penchaient en un sourire secret.

      Kyoko savait que Suki n'accepterai jamais ça. La soirée entre filles signifiait une soirée entre filles. Elle savait aussi que si Kotaro découvrait qu'elle n'était qu'avec Suki… il la suivrait, débarquant près d'elles comme par accident. Elle l'avait vu le faire plusieurs fois.

      Là où Toya était insistant, Kotaro avait toujours essayé d'être subtil, même si lorsque les deux étaient dans la même pièce, ils semblaient se comporter de manière très similaire et s'ennuyaient constamment l'un l'autre. Les deux gars avaient un cœur d’or et elle le savait. D’une certaine manière, elle les aimait tous les deux... tellement que c’en était douloureux, c’est pourquoi elle avait choisit de ne pas choisir et juste rester célibataire pour l’instant. Honnêtement, elle ne voulait blesser ni l’un ni l’autre.

      Une chose dont Kyoko était certaine c'était que Kotaro ne se donnerait pas la peine de la suivre s'il pensait qu'elle devait sortir avec Toya ce soir. Du moins, c'est ce qu'elle espérait.

      — Je suis désolée, Kotaro, j'ai déjà prévu de sortir avec Toya mais on pourra louer des films ou faire autre chose une autre fois, promis !

      Kyoko baissa les yeux car elle n'aimait pas lui mentir mais c'était le seul moyen de lui faire lâcher prise.

      Les yeux au sol, elle remarqua qu'il avait avancé d'un pas et immédiatement elle fit un pas en arrière en se mordant la lèvre inférieure lorsqu'elle sentit la table derrière elle.

      Kotaro sentit vibrer en lui la jalousie mais il en gardait le contrôle. Son unique réconfort était que la savoir avec Toya cette nuit garantissait qu'elle ne viendrait pas grossir le rang des filles portées disparues.De plus, il savait que Kyoko et Toya étaient tous deux en secret sous la surveillance de Kamui.Il devait s'avouer mentalement que Toya avait tendance à la surprotéger et saurait la garder en sécurité. Il voulait être celui qui passerait la nuit avec Kyoko, celui qui la protégerait.Même si ça ne lui plaisait pas, Toya ne laisserait rien lui arriver.

      Il la regarda lentement relever les yeux vers les siens et il put voir l'inquiétude dans son regard, la crainte qu'il ne tente de l'arrêter... Il aurait voulu la retenir mais il n'en ferai rien. Le moment venu, elle ferait son propre choix.

      Hochant la tête en signe d'acceptation avec réticence, Kotaro tendit la main vers la sienne qu'il garda pendant un moment, le regard bleu glacier verrouillé sur un regard orageux vert émeraude. Il pouvait voir dans ses yeux qu'elle avait eu une rude journée. Il arrivait toujours à savoir ce qu'elle ressentait rien qu'à la couleur de ses yeux... Il avait appris à faire ça il y avait plus de cent ans. Il aurait seulement voulu qu'elle s'en souvienne.

      — Ça marche, Kyoko. Je viendrai prendre de tes nouvelles demain. Prend garde à toi, ma belle.

      Se penchant vers elle, il effleura son front d'un baiser puis lâcha sa main, se détournant, prêt à partir. Kyoko sourit.

      — Merci, Kotaro.

      Elle ressentait encore un picotement sur son front, à l'endroit que ses lèvres chaudes avaient touché. Elle était heureuse qu'il soit plus facile à gérer que ne l'était Toya. Il l'embrassait souvent sur la joue, sur le front ou sur la main, laissant à cet endroit une zone chaude pleine de fourmillements.

      Elle se demanda ce qu'il penserait s'il savait qu'elle n'avait jamais été embrassée sur les lèvres. Nul ne voudrait jamais croire qu'à dix-huit ans, elle soit aussi pure qu'elle l'était... Enfin, physiquement pure. Elle rougit de nouveau, consciente du fait que ses pensées n’étaient pas réellement sans tâche.

      Elle voulait en tenir pour responsable le traître qui vivait dans sa poitrine et qui allait plus vite chaque fois qu'elle avait une pensée pour lui.

      Kotaro ouvrit la porte pour se glisser à l'extérieur, non sans lui avoir jeté un sourire par dessus l'épaule en ajoutant :

      — Rappelle toi juste une chose, tu es encore ma femme.

      Il partit rapidement, refermant la porte derrière lui, un sourire carnassier sur les lèvres à cause de son dernier commentaire.

      Il savait qu'elle ne franchirait pas les limites avec Toya et il n'était pas inquiet. Même par le passé, alors que Toya et lui s'affrontaient, elle se rangeait toujours de son côté et non du côté de Toya. Elle avait toujours aimé Toya mais Kotaro savait que c'était de lui qu'elle était réellement éprise.

      La vitesse à laquelle son cœur battait en sa présence avait toujours trahit la réalité de ses sentiments... Dans cette vie comme par le passé. Il ne lui restait plus qu'à attendre qu'elle en prenne de nouveau conscience. Kotaro inhala doucement son parfum, le savourant. Même à cet instant, il pouvait sentir sa pureté et il savait qu'elle n'était pas de celles qui prennent ce genre de choses à la légère. Elle était si innocente des manières de ce monde. Cette pensée fit s'évanouir le sourire de Kotaro.

      Il n'était pas si sûr de vouloir qu'elle apprenne jamais l'existence du côté obscur de ce monde... Il ne voulait pas risquer de détruire son bonheur. Lui-même n'était pas ce qu'elle croyait. Il savait qu'elle l'accepterai quoi qu'il en soit mais le souvenir de l'avoir enterrée lui fit garder le silence sur le passé.

      Il y avait des choses dont il valait mieux ne pas se rappeler. Alors que Kotaro sortait du bâtiment et se retrouvait sur le trottoir, il leva les yeux vers sa fenêtre depuis la cour, en bas, en se demandant


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