Un Cri D’ Honneur. Morgan Rice

Un Cri D’ Honneur - Morgan Rice


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c'était une maison de passe, ces femmes étaient à louer et l'homme qui était assis dans le coin était le baron, l'homme qui avait enlevé Alistair et qui avait probablement aussi enlevé toutes ces femmes. Erec se rendit compte qu'Alistair pouvait se trouver dans cette pièce à l'instant même.

      Il passa brusquement à l'action, se rua frénétiquement dans les rangées de femmes et regarda le visage de chacune d'entre elles. Il y avait plusieurs dizaines de femmes dans cette pièce. Certaines étaient inconscientes et la pièce était tellement sombre qu'il était difficile de les identifier rapidement. Il regarda visage après visage, passa de rangée en rangée quand, soudain, une grande main le frappa à la poitrine.

      “T'as payé ?” demanda une voix bourrue.

      Erec leva les yeux et vit un homme immense qui se tenait au-dessus de lui en le regardant d'un air renfrogné.

      “Tu veux regarder les femmes, tu paies”, tonitrua l'homme de sa voix grave. “C'est la règle.”

      Erec regarda l'homme avec mépris. Il sentit la haine naître en lui et, en moins d'un clin d’œil, il leva le bras et le frappa du revers de la paume, droit à l'œsophage.

      L'homme eut le souffle coupé, les yeux écarquillés, puis tomba à genoux en se saisissant la gorge. Erec leva le bras et lui envoya un coup de coude aux tempes. L'homme tomba à plat sur le visage.

      Erec parcourut rapidement les rangées, chercha désespérément Alistair mais elle n'était visible nulle part. Elle n'était pas ici.

      Le cœur d'Erec battait la chamade. Il se précipita à l'autre bout de la pièce, vers l'homme plus âgé qui était assis dans le coin et surveillait tout.

      “As-tu trouvé quelque chose à ton goût ?” demanda l'homme. “Une chose sur laquelle tu veux faire une offre ?”

      “Je recherche une femme”, commença Erec d'un ton glacial en essayant de rester calme, “et je ne le dirai qu'une fois. Elle est grande, a les cheveux longs et blonds et les yeux verts-bleus. Elle s'appelle Alistair. Elle a été enlevée à Savaria il y a seulement un jour ou deux. On m'a dit qu'on l'avait emmenée ici. Est-ce vrai ?”

      L'homme secoua lentement la tête en souriant.

      “J'ai bien peur que le bien que tu recherches ait déjà été vendu”, dit l'homme. “Un beau spécimen, cela dit. Tu as vraiment bon goût. Choisis-en une autre et je te ferai une ristourne.”

      Erec lui lança un regard noir, sentant monter en lui une rage qui dépassait tout ce qu'il avait jamais ressenti.

      “Qui l'a emmenée ?” grogna Erec.

      L'homme sourit.

      “Eh bien, tu as l'air obsédé par cette esclave-là.”

      “Ce n'est pas une esclave”, grogna Erec. “C'est mon épouse.”

      L'homme le regarda, étonné, puis, soudain, il pencha la tête en arrière et éclata de rire.

      “Ton épouse ! Elle est bien bonne, celle-là. Plus maintenant, mon ami. Maintenant, elle est le jouet de quelqu'un d'autre.” A ce moment, le visage de l'aubergiste s'assombrit. Il regarda Erec d'un air mauvais et renfrogné, fit un geste à ses hommes de main et ajouta: “Maintenant, débarrassez-moi de cette ordure.”

      Les deux hommes musclés s'avancèrent et, avec une vitesse qui surprit Erec, se jetèrent sur lui tous les deux en même temps, tendant les bras pour l'attraper par la poitrine.

      Cependant, ils ne savaient pas qui ils attaquaient. Erec était plus rapide qu'eux deux. Il fit un pas de côté pour les éviter, saisit le poignet de l'un d'entre eux et le plia en arrière jusqu'à ce que l'homme tombe à plat sur le dos. En même temps, il donna aussi à l'autre un coup de coude dans la gorge. Erec s'avança et écrasa la trachée de l'homme à terre, ce qui lui fit perdre conscience, puis se pencha en avant et donna un coup de tête à l'autre, qui se tenait la gorge, et l’assomma, lui aussi.

      Les deux hommes étaient allongés par terre, inconscients, et Erec les enjamba pour se diriger vers l'aubergiste, qui tremblait maintenant dans sa chaise, les yeux écarquillés de peur.

      Erec tendit la main, saisit l'homme par les cheveux, lui tira violemment la tête en arrière et mit un poignard contre la gorge de l'homme.

      “Dis-moi où elle est et je te laisserai peut-être en vie”, grogna Erec.

      L'homme bafouilla.

      “Je vais te le dire mais tu perds ton temps,” répondit-il. “Je l'ai vendue à un seigneur. Il a sa propre troupe de chevaliers et habite dans son propre château. C'est un homme très puissant. Personne ne s'est jamais introduit de force dans son château. Et en plus de ça, il a une armée entière en réserve. C'est un homme très riche. Il a une armée de mercenaires qui fait tout ce qu'il ordonne n'importe quand. Il garde toutes les filles qu'il achète. Jamais tu ne pourras la libérer. Par conséquent, repars d'où tu viens. Elle a disparu.”

      Erec rapprocha la lame de la gorge de l'homme jusqu'à ce que le sang commence à couler. L'homme poussa un cri.

      “Où est ce seigneur ?” grogna Erec en perdant patience.

      “Son château est à l'ouest de la ville. Prends la porte Ouest de la cité et va jusqu'au bout de la route. Tu verras son château. Cependant, c'est une perte de temps. Il a payé cher pour elle, plus que ce qu'elle valait.”

      Erec en avait assez. Sans attendre, il trancha la gorge à ce proxénète et le tua. Le sang coula partout quand l'homme s'effondra sur son siège, mort.

      Erec baissa les yeux vers le cadavre, vers les hommes de main inconscients, et se sentit dégoûté par l'endroit tout entier. Il n'arrivait pas à croire qu'il puisse exister.

      Erec parcourut la pièce et commença à couper les cordes épaisses qui reliaient toutes les femmes, les libérant une à la fois. Plusieurs se levèrent d'un bond et coururent vers la porte. Bientôt, toute la pièce fut libérée et elles se ruèrent toutes vers la porte. Certaines étaient trop droguées pour bouger et d'autres les aidèrent.

      “Qui que tu sois”, dit une femme à Erec en s'arrêtant à la porte, “sois béni. Et où que tu ailles, puisse Dieu te venir en aide.”

      Erec apprécia la gratitude et la bénédiction. Avec un sentiment de désespoir, il se dit que, là où il allait, il en aurait besoin.

      CHAPITRE DIX

      L'aube se leva et la lumière entra par les petites fenêtres de la maison d'Illepra, éclaira les yeux fermés de Gwendolyn et la réveilla lentement. Le premier soleil, orange doux, la caressa et la réveilla dans le proche silence de l'aube. Elle cligna des yeux plusieurs fois, d'abord désorientée, en se demandant où elle était, puis se souvint.

      Godfrey.

      Gwen s'était endormie dans la maison, par terre, sur un lit de paille près du chevet de son frère. Illepra dormait juste à côté de Godfrey et cela avait été une longue nuit pour tous les trois. Godfrey avait gémi tout au long de la nuit, s'était retourné dans tous les sens et Illepra l'avait soigné sans arrêt. Gwen avait été là pour aider de toutes les façons qu'elle avait pu. Elle avait emmené des chiffons humides, les avait essorés et placés sur le front de Godfrey. Elle avait tendu à Illepra les plantes aromatiques et les baumes qu'elle n'avait cessé de demander. La nuit avait eu l'air sans fin; à de nombreuses reprises, Godfrey avait crié et elle avait été sûre qu'il mourait. Plus d'une fois, il avait appelé leur père et ça avait fait frissonner Gwen. Elle sentait la présence de son père, qui planait fortement au-dessus d'eux. Elle ne savait pas si son père voulait que son fils vive ou meure, car leur relation avait toujours été pleine de tension.

      Gwen avait aussi dormi dans la maison parce qu'elle ne savait pas où aller autrement. Elle ne se serait pas sentie en sécurité si elle était revenue au château, sous le même toit que son frère; elle se sentait en sécurité ici, prise en charge par Illepra, avec Akorth et Fulton qui montaient la garde de l'autre côté de la porte. Elle sentait que personne ne savait où elle était et elle voulait que ça continue.


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