Œuvres complètes de lord Byron, Tome 10. George Gordon Byron

Œuvres complètes de lord Byron, Tome 10 - George Gordon  Byron


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fait partie de la bibliothèque de lord Oxford: il faut qu'il ait été dédaigné par les collecteurs de la Bibliothèque des manuscrits harleïens, ou qu'ils n'en aient pas eu connaissance. Le tout est écrit de la main de lord Brooke, excepté la fin. C'est un poème très-long, en stances de six vers. Il ne m'appartient pas de hasarder une opinion sur son mérite; mais si ce n'était trop de liberté, je serais charmé de le soumettre au jugement de M. Gifford, qui, d'après son excellente édition de Massinger, doit être aussi décisif sur les ouvrages de cette époque, que sur ceux de la nôtre.

      »Passons maintenant à un sujet moins important et moins agréable. Comment M. Mac-Millan s'est-il permis, sans vous consulter non plus que moi, de mettre le mien en tête de son volume des Adresses rejetées? Cela ne ressemble-t-il pas à un vol? Il me semble qu'il eût pu avoir la politesse de demander permission; bien que je n'eusse pas intention de m'y opposer, et que je laisse volontiers les cent onze se fatiguer de ces basses comparaisons. Je crois que le public est passablement ennuyé de tout cela; je ne m'en suis pas mêlé et ne m'en mêlerai certainement pas, à part les parodies; encore les aurais-je fait disparaître si j'avais su que le docteur Busby avait publié sa lettre apologétique et son post-scriptum: mais j'avoue que sa conduite m'avait d'abord paru toute autre. Quelque charlatan a emprunté le nom de l'alderman Birch pour vilipender le docteur Busby, il eût mieux fait de se tenir tranquille.

      »Mettez de côté, pour moi, un exemplaire des Nouvelles Lettres de Junius de Woodfall, et croyez-moi toujours, etc.»

      LETTRE CXVII

À M. WILLIAM BANKES

      26 décembre 1812.

      «La multitude de vos recommandations rend à peu près inutile ma bonne volonté de vous en procurer. Les plus notables de mes amis sont de retour: Leake de Janina, Canning et Adair de la ville des croyans. À Smyrne, il n'y a pas besoin de lettres; les consuls sont toujours empressés à rendre service aux personnes honorables. À tout hasard, je vous ai envoyé trois lettres, dont l'une, pour Gibraltar, bien qu'elle ne soit pas nécessaire, vous ouvrira un accès plus facile, et vous donnera de suite une sorte d'intimité dans une famille aimable. Vous verrez bientôt qu'un homme de quelque importance n'a guère besoin de lettres, si ce n'est pour des ministres et des banquiers, et je ne doute pas que vous n'en ayez déjà suffisamment de cette nature.

      »Il n'y a rien d'impossible que je vous voie en Orient au printems; si donc vous voulez m'indiquer quelque rendez-vous pour le mois d'août, je vous écrirai, ou bien je m'y trouverai personnellement. Une fois en Albanie, je désirerais que vous vous informassiez du dervis Tahiri, et de Vascilie ou Basile, et que vous présentiez mes complimens aux visirs d'Albanie et de Morée. Si vous vous recommandez de moi près de Soleyman de Thèbes, je crois qu'il s'emploiera pour vous. Si j'avais mon drogman, ou que j'écrivisse le turc, je vous aurais donné des lettres réellement utiles; mais il n'y en a pas besoin pour les Anglais, et les Grecs ne peuvent rien par eux-mêmes. Vous connaissez déjà Liston; moi je ne le connais pas, parce qu'il n'était point ministre de mon tems. N'oubliez pas de visiter Éphèse ainsi que la Troade, et donnez-moi de vos nouvelles. Je crois que G. Foresti est maintenant à Janina; mais, dans le cas contraire, celui qui s'y trouvera se fera certainement un plaisir de vous être agréable. Prenez garde aux firmans; ne vous laissez jamais tromper; l'étranger est mieux protégé en Turquie qu'en quelque lieu que ce soit; ne vous fiez pas aux Grecs, et emportez quelques présens pour les beys et les bachas, tels que montres, pistolets, etc.

      »Si vous rencontrez à Athènes, ou ailleurs, un certain Démétrius, je vous le recommande comme un bon drogman. J'espère vous répondre bientôt; dans tous les cas, vous trouverez des essaims d'Anglais maintenant dans le Levant.

      »Croyez-moi, etc.»

      LETTRE CXVIII

À M. MURRAY

      20 février 1813.

«À part le petit compliment que l'auteur veut bien m'adresser 31, je trouve, dans Horace à Londres, quelques stances sur lord Elgin que j'approuve tout-à-fait. Je voudrais avoir l'avantage de connaître M. Smith, je lui communiquerais la curieuse anecdote que vous avez lue dans la lettre de M. T***s: s'il le désire, je pourrai lui en donner la substance pour sa seconde édition; sinon, nous l'ajouterons à la nôtre, quoique nous nous soyons, je crois, assez occupés de lord Elgin.

Note 31: (retour) Dans l'ode intitulée le Parthénon, Minerve parle ainsi:

      «Tous ceux qui verront mon temple mutilé poursuivront d'une rage classique le barbare qui l'a ravagé; bientôt un noble poète des îles britanniques captivera les suffrages et l'admiration de la patrie, et enflammera son siècle par le récit des malheurs d'Athènes.»

      »Ce que j'ai lu de cet ouvrage me semble admirablement fait. Mes éloges ne valent guère la peine d'être répétés à l'auteur; présentez-lui toujours mes remerciemens pour ceux qu'il a bien voulu m'accorder. L'idée est neuve; nous avons d'excellentes imitations des satires, etc., par Pope; je ne me rappelle qu'une seule ode qu'il ait imitée, et je ne crois pas qu'un autre l'ait essayé que lui.

      »Tout à vous, etc.»

      Nous avons déjà dit que les sommes dont il avait eu besoin à l'époque de sa majorité, il se les était procurées à un intérêt ruineux. La lettre suivante a rapport à quelques transactions relatives à ce sujet.

      LETTRE CXIX

À M. ROGERS

      25 mars 1813.

      «Ci-joint vous trouverez un bon pour l'intérêt usuraire dû au protégé de lord ***; je voudrais que vous vissiez aussi pour moi sa seigneurie. Quoique la transaction montre d'elle-même la folie de l'emprunteur et la friponnerie du prêteur, je n'ai jamais eu l'intention de nier la dette, comme je l'aurais pu légalement, ni de refuser le paiement du principal, pas même peut-être des intérêts tout illégaux qu'ils soient. Vous savez qu'elle était ma position, ce qu'elle est encore. Je me suis défait d'un domaine qui était dans ma famille depuis près de trois cents ans, et n'avait jamais, pendant tout ce tems, eu la honte de tomber aux mains d'un homme de loi, d'un homme d'église, ou d'une femme. Je me suis décidé à ce sacrifice pour payer cette dette et d'autres de même nature. Maintenant je ne puis toucher le prix de cette vente, et je ne le pourrai peut-être de quelques années. Je me trouve donc dans la nécessité de faire attendre des personnes qui, eu égard aux intérêts qu'elles reçoivent, ne doivent pas en être trop fâchées; c'est moi seul qui y perds.

      »Quand j'arrivai à l'âge de majorité, en 1809, j'offris ma propre garantie à condition d'un intérêt légal; je fus refusé. Maintenant je ne veux plus en passer par où ces gens-là veulent. Il est possible que j'aie vu cet homme; mais je ne me souviens des noms d'aucunes des parties: je n'ai connu que les agens et mes garans. J'ai certainement la volonté de payer mes dettes, dès que je pourrai. La position de cette personne peut être fâcheuse; la mienne ne l'est-elle pas aussi à tous égards? Je ne pouvais prévoir que mon acheteur ne me paierait pas mon domaine de suite. Je suis charmé de pouvoir encore faire quelque chose pour mon Israélite, et je voudrais en dire autant du reste des douze tribus.

      »Tout à vous, cher Rogers,»

      BYRON.

Au commencement de cette année, M. Murray désirant publier une édition des deux chants de Childe-Harold, avec des gravures, le noble auteur entra avec beaucoup d'empressement dans son idée. Il dit, à ce sujet, dans un billet à M. Murray: «Westall est, je crois, convenu de fournir des gravures pour votre livre; l'une d'elles sera, j'imagine, la jolie petite fille que vous avez vue l'autre jour 32, mais sans nom, et simplement comme un modèle d'esquisses relatives au sujet. Je voudrais aussi avoir le portrait que je vous ai montré, de l'ami dont il est question dans le texte à la fin du chant premier et dans les notes, ce qui suffit pour justifier l'addition de ces gravures.»

Note 32: (retour) Lady Charlotte Harley, à laquelle il adressa dans la suite, sous le nom d'Ianthé, les vers


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