Nouvel atlas de poche des champignons Comestibles et Vénéneux les plus répandus. Série I (Troisième édition). Dumée Paul
bois, où ils forment souvent des cercles de sorcières. Voir, pour cette expression, le chapitre II.
– Planche 12. –
Chemins verts, haies. – Printemps.
Tricholome de la Saint-Georges. – Tricholoma Georgii.
– Comestible excellent. —
Tricholome nu. – Tricholoma nudum
Champignon d'un violet plus ou moins roux. Chapeau d'abord arrondi puis convexe et enfin plan, doux au toucher; marge d'abord repliée en dessous, puis plus ou moins relevée, mince. Diamètre 4 à 8 centimètres.
Feuillets nombreux inégaux, minces, aigus vers la marge et de la couleur du chapeau, mais conservant plus longtemps leur belle couleur violette. Pied plein, ferme, droit, régulier, un peu renflé à la base, de la couleur du chapeau, mais plus pâle et légèrement farineux au sommet. Lorsque ce champignon pousse dans les bois de conifères, il arrive souvent que son pied est revêtu à la base d'une sorte de coton bleuâtre qui englobe les aiguilles qui jonchent le sol.
Chair peu épaisse d'un blanc violacé, ayant une faible odeur et une saveur un peu acidulée.
Ce champignon, qui est très délicat, pousse en été, automne et hiver, surtout dans les bois de sapins.
On peut rapprocher de ce champignon les Tricholoma personatum, sordidum et sævum qui sont également de couleur violette et comestibles.
– Planche 13. –
Bois, surtout de conifères. – Été, automne.
Tricholome nu. – Tricholoma nudum.
– Comestible. —
Tricholome ruiné. – Tricholoma pessundatum
Chapeau charnu, compact, très ferme, d'abord arrondi puis convexe et plan, à bords relevés irrégulièrement, brun-rouge ou roux pâle, plus clair à la circonférence, finement tacheté, visqueux en temps humide.
Feuillets nombreux, étroits, d'un blanc sale, souvent tachés de roux.
Pied épais, souvent très court (notre planche le montre sorti de terre), ferme, irrégulier, un peu écailleux, renflé à la base, surtout lorsque le champignon est jeune, blanc ou blanc roussâtre.
Chair blanche, se teintant de roux, odeur de farine, saveur douce.
On trouve ce champignon, en automne, surtout au voisinage des peupliers languissants, dont il paraît suivre le trajet des racines, où parfois il se presse en si grand nombre qu'il en est complètement déformé. Ce champignon, quoiqu'un peu coriace, est très bon à manger et mériterait d'être plus connu. Vient tard en saison.
Lorsqu'on a la chance de tomber sur une localité riche, il est préférable de recueillir seulement les chapeaux, car le pied est filandreux, coriace.
– Planche 14. –
Voisinage des peupliers. – Automne.
Tricholome ruiné. – Tricholoma pessundatum.
– Comestible. —
Tricholome équestre. – Tricholoma equestre
Champignon trapu, ferme, à chapeau convexe, puis plan, irrégulier, à bords amincis, flexueux, relevés à la fin. Le chapeau est jaune, un peu verdâtre, couvert sur le milieu de nombreuses écailles couleur de rouille qui lui donnent une teinte rousse. Il est un peu visqueux en temps humide et large de 8 à 12 centimètres.
Feuillets jaune soufre vif, nombreux, presque détachés du pied et aigus vers la marge du chapeau.
Pied épais, plein, moins long que le diamètre du chapeau dont il a la couleur jaune mais un peu plus pâle. Chair blanchâtre, mince sur les bords, odeur nulle, saveur fade.
Se trouve en automne surtout dans les bois de conifères. Afin de faire ressortir les caractères du Tricholome équestre, nous l'avons fait représenter complètement débarrassé des multiples débris qui jonchent le sol: il ne faudra donc pas s'étonner de le trouver souvent quelque peu tapi sur terre.
Comestible assez recherché.
– Planche 15. –
Bois, surtout de conifères. – Automne.
Tricholome équestre. – Tricholoma equestre.
– Comestible. —
Tricholome terreux. – Tricholoma terreum
Chapeau peu charnu, d'abord conique, puis en cloche et enfin étalé, mais conservant au centre une sorte de mamelon; il est grisâtre plus ou moins foncé, et couvert de petites écailles floconneuses de la même couleur, fragile, irrégulier; diamètre 3 à 6 centimètres.
Feuillets peu nombreux, d'abord blancs puis un peu cendrés, crénelés sur la tranche. Pied blanc ou blanc grisâtre, fragile, fibreux, à peu près égal et plein. Chair grise, molle, d'odeur peu agréable, saveur douce.
Ce champignon, qui pousse en abondance en été, automne, surtout dans les bois de pins, est comestible, mais peu recherché; il est très fragile dans toutes ses parties, et très fréquemment piqué des vers.
Il varie beaucoup comme intensité de couleur, et plusieurs espèces voisines pourraient très bien n'en être que des variétés.
Il y a des années où ce champignon est si abondant, qu'on ne peut faire un pas dans les bois où il pousse, sans en écraser plusieurs.
– Planche 16. –
Bois résineux. – Été, automne.
Tricholome terreux. – Tricholoma terreum.
– Comestible. —
Tricholome russule. – Tricholoma russula
Chapeau charnu, ferme, d'abord arrondi, puis plan et même un peu déprimé, bords repliés en dessous; il est blanc rosé ou rouge carmin, inégal dans sa coloration, un peu visqueux en temps humide; diamètre 6 à 10 centimètres.
Feuillets peu nombreux, inégaux, épais, blancs rougeâtres ou se tachant de rouge quand on les froisse. Pied blanc un peu rosé, écailleux en haut, épais, à peine aussi long que le diamètre du chapeau.
Chair ferme blanche ou rosée, à saveur agréable, odeur peu prononcée.
On peut recommander l'usage de ce champignon que l'on trouve en automne dans les taillis de chênes où il forme souvent des traînées de nombreux individus plus ou moins dissimulés sous les feuilles. Il faut éviter de confondre ce champignon avec certaines russules, notamment la Russule émétique (pl. 22), mais cette dernière a la chair très âcre. Dans notre espèce, la coloration du champignon est inégale et souvent comme tachetée, tandis qu'elle est uniforme et plus intense dans les russules; de plus, ces dernières ont généralement des feuillets égaux.
On trouve quelquefois le Tricholome russule d'une teinte plus claire, et comme maculé de rose sur blanc, mais les spécimens fournis à notre dessinateur étaient