Французский с Эмилем Золя. Ради ночи любви / Emile Zola. Pour une nuit d'amour. Эмиль Золя

Французский с Эмилем Золя. Ради ночи любви / Emile Zola. Pour une nuit d'amour - Эмиль Золя


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portes et fenêtres closes, très doucement pour qu’on ne l’entendît pas, il avait épelé pendant deux années une vieille méthode, trouvée chez un petit libraire. Depuis six mois seulement, il se risquait à jouer, les croisées ouvertes. Il ne savait que des airs anciens, lents et simples, des romances du siècle dernier, qui prenaient une tendresse infinie, lorsqu’il les bégayait avec la maladresse d’un élève plein d’émotion.

      Dans les soirées tièdes (теплыми вечерами; soirée, f – вечер, вечернее время), quand le quartier dormait (когда квартал спал; dormir), et que ce chant léger sortait de la grande pièce éclairée d’une bougie (и когда это легкое пение вылетало из большой комнаты, освещенной одной свечой; sortir – выходить; истекать из…; вылетать), on aurait dit une voix d’amour, tremblante et basse (могло показаться, что это голос любви, дрожащий и тихий; dire – говорить; сказать; on dirait – как будто, словно; можно подумать; может показаться; amour, m – любовь), qui confiait à la solitude et à la nuit ce qu’elle n’aurait jamais dit au plein jour (поверяет одиночеству и ночи то, что никогда не сказал бы при свете дня: «который поверял…»; plein – полный; en plein jour – среди бела дня).

      Souvent même (зачастую даже), comme il savait les airs de mémoire (поскольку он знал мелодии на память; savoir; mémoire, f – память; de mémoire – на память, по памяти), Julien soufflait sa lumière (Жюльен задувал огонь), par économie (из экономии; économie, f).

      Du reste, il aimait l’obscurité (впрочем, он любил темноту; reste, m – остальное, оставшаяся часть; du reste – впрочем, что до остального; obscurité, f – темнота, мрак).

      

Dans les soirées tièdes, quand le quartier dormait, et que ce chant léger sortait de la grande pièce éclairée d’une bougie, on aurait dit une voix d’amour, tremblante et basse, qui confiait à la solitude et à la nuit ce qu’elle n’aurait jamais dit au plein jour.

      Souvent même, comme il savait les airs de mémoire, Julien soufflait sa lumière, par économie.

      Du reste, il aimait l’obscurité.

      Alors, assis devant une fenêtre (тогда, сидя у окна; s’asseoir – садиться; assis – сидящий; devant – около, возле, перед), en face du ciel (напротив неба = подняв лицо к небу; face, f – лицо; en face de… – напротив), il jouait dans le noir (он играл в темноте; noir – черный; noir, m – чернота, темнота). Des passants levaient la tête (прохожие поднимали головы), cherchaient d’où venait cette musique si frêle et si jolie (искали, откуда исходит эта музыка, такая хрупкая и такая красивая; venir – приходить; приезжать; происходить из…, проистекать; frêle – хрупкий; слабый; легкий), pareille aux roulades lointaines d’un rossignol (подобная далеким руладам соловья; roulade, f). La vieille flûte de bois jaune était un peu fêlée (старая флейта из желтого дерева была слегка надтреснута; un peu – немного; fêler – сделать трещину; fêlé – надтреснутый; потрескавшийся), ce qui lui donnait un son voilé (что придавало ей приглушенный звук; voile, m – вуаль; voilé – покрытый вуалью; глухой, приглушенный /о звуке/), le filet de voix adorable d’une marquise d’autrefois (прелестный тонкий голосок старой маркизы: «маркизы прошлых времен»; filet, m – ниточка; струйка; filet de voix – слабый, тонкий голосок; autrefois – прежде, некогда, давно; d’autrefois – прежний), chantant encore très purement les menuets de sa jeunesse (поющей еще очень чисто менуэты своей молодости; menuet, m).

      

Alors, assis devant une fenêtre, en face du ciel, il jouait dans le noir. Des passants levaient la tête, cherchaient d’où venait cette musique si frêle et si jolie, pareille aux roulades lointaines d’un rossignol. La vieille flûte de bois jaune était un peu fêlée, ce qui lui donnait un son voilé, le filet de voix adorable d’une marquise d’autrefois, chantant encore très purement les menuets de sa jeunesse.

      Une à une (по одной = одна за другой), les notes s’envolaient avec leur petit bruit d’ailes (ноты взлетали со своим тихим: «маленьким» шумом крыльев; note, f – нота; aile, f – крыло). Il semblait que le chant vînt de la nuit elle-même (казалось, что пение исходит из самой ночи), tant il se mêlait aux souffles discrets de l’ombre (настолько оно смешивалось со сдержанным дыханием мрака; souffle, m – дыхание; выдох; discret – сдержанный, скромный; тихий; ombre, f – тень; темнота, мрак).

      Julien avait grande-peur qu’on se plaignît dans le quartier (Жюльен очень боялся: «имел большой страх», что в квартале станут жаловаться; peur, f – страх; avoir peur – бояться, страшиться; se plaindre – жаловаться). Mais on a le sommeil dur, en province (но в провинции люди спят крепко: «но /люди/ имеют крепкий


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