Tableau du climat et du sol des États-Unis d'Amérique. Constantin-François Volney

Tableau du climat et du sol des États-Unis d'Amérique - Constantin-François Volney


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trois morceaux de fossiles que vous m’avez confiés, et que vous avez recueillis dans l’Amérique septentrionale.

«J’ai vu très-clairement, dans chacun d’eux, des térébratules fossiles{*} entassées et sans ordre. Ces térébratules sont presque toutes de la division de celles qui sont cannelées longitudinalement en-dessus et en dessous, comme la térébratule que Linnée a désignée sous le nom d’Anomiadorsata.

{*} Nouveau genre établi dans mon Système des animaux sans vertèbres,

page 138, avec un démembrement du genre anomia de Linnée.

«On ne voit, de la part de ces coquilles fossiles, que le moule intérieur, c’est-à-dire que la matière pierreuse, dont leur intérieur s’est rempli pendant le long séjour de ces coquilles dans le sein de la terre. Cependant, sur plusieurs d’entre elles, on retrouve encore des portions minces et blanchâtres de la coquille même.

«—Dans le morceau qui vient de Cincinnati, on voit distinctement trois sortes de coquilles fossiles: savoir, une espèce de térébratule à grosses cannelures, et qui approche de celle figurée dans la nouvelle Encyclopédie, pl. 241, fol. 3; une autre espèce de térébratule non cannelée, mais pointillée, nacrée et à oreillettes; enfin, une coquille bivalve à épines rares, dont je ne puis reconnaître le genre, n’en pouvant examiner la charnière.

«—Dans le morceau pris dans le Kentucky, à cents pieds au-dessus du lit des eaux, je remarque des individus de différents âges, d’une espèce de térébratule cannelée, qui paraît se rapprocher de celle figurée dans la nouvelle Encyclopédie, pl. 242, fol. 1, ayant ses cannelures plus fines et plus nombreuses que dans la térébratule cannelée du morceau précédent, et sa valve supérieure ou la plus petite, aplatie. Ce même morceau contient un fragment de belemnite.

«—Enfin, dans le troisième morceau, pris sur les hauteurs ouest d’Onondago, je vois de nombreux débris de deux térébratules cannelées, différentes encore de celles des deux morceaux précédents; l’une d’elles, un peu trigone, offre une gouttière sur le dos de la grande valve, et s’approche beaucoup de celle qui est représentée dans la pl. 244, fol. 7, de la nouvelle Encyclopédie. L’autre térébratule du même morceau est grande, aplatie presque comme un peigne; mais elle présente des fragments trop incomplets, pour qu’il soit possible de la caractériser, et d’en déterminer les rapports avec d’autres espèces.

«Nota. D’après la considération de ces trois morceaux, il me paraît évident que les régions de l’Amérique septentrionale, où ces morceaux ont été recueillis, ont fait autrefois partie du fond des mers{*}, ou du moins qu’elles montrent actuellement à découvert la portion de leur sol qui a fait partie du fond des mers et non de ses rives; car les fossiles qu’on y trouve maintenant sont des coquillages pélagiens (voyez mon Hydrogéologie, pages 64, 70 et 71), qui, comme les gryphytes, les ammonites (les cornes d’Ammon), les orthocératistes, les bélemnites, les encrinites (les palmiers marins), etc., vivent constamment dans les grandes profondeurs des mers, et jamais sur les rivages. Aussi la plupart de ces coquillages et de ces polypiers ne sont-ils connus que dans l’état fossile.

{*} A l’appui de cette opinion, viennent encore les nombreuses salines, dont

est rempli tout le pays d’ouest. On les y désigne sous le nom de licks, que

l’on voit à chaque instant sur les cartes du Kentucky. La source la plus riche

est près du lac Oneïda; elle contient un dix-huitième de sel de son poids. Les

mers du Nord n’en contiennent que 1/32, et celles des tropiques 1/12 environ;

il est remarquable que ces sources salées sont rares sur la côte Atlantique.

(Note de l’Auteur).

«Vos observations, monsieur, déterminent la nature des fossiles que l’intérieur d’Amérique septentrionale laisse maintenant à découvert, et il y a apparence que parmi ces fossiles l’on y chercherait vainement des coquilles littorales.

«Lamarck.»

51

Voyage de Liancourt, tome II.

52

Le voyageur suédois Peter Kalm l’appelle glimmer.

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On remarque que cet isinglass contient plus de parties de mica dans les pays du sud, et plus de schorl dans les pays du nord de cette côte.

54

Voyage de Liancourt, tome IV, page 189.

55

Faute d’instruments et de temps, mon moyen de mesurage fut de choisir, vers le pied du sillon, plusieurs arbres d’une hauteur à peu près connue de 25 mètres, et d’en répéter, d’échelon en échelon, la mesure comparative, ayant égard à la réduction de perspective.

56

La témérité des navigateurs américains rend ces accidents fréquents dans leurs fleuves comme sur l’Océan.

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Cette banquette et les talus sur tout le cours de l’Ohio, sont couverts de l’odieuse plante stramonium, que l’on m’a dit y avoir été importée de Virginie, mêlée par accident à d’autres graines; elle s’est tellement multipliée, que l’on ne peut se promener sur les banquettes sans être infecté de son odeur narcotique et nauséabonde.

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Elle est composée d’environ 400 maisons de bois, en planches et en troncs, que l’on a commencée d’y construire à l’époque de la guerre des Sauvages, vers 1791: ce n’était qu’un camp de réserve et parc d’artillerie.

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Ruisseau d’argent.

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Un colon du Tennessee m’a fait observer que toutes les rivières de ce pays, qui versent immédiatement dans le Mississipi, ont également des banquettes; ce qu’on attribue, a-t-il ajouté, à ce que chaque année, dans le cours du mois de mai, le Mississipi a une crue d’environ 25 pieds anglais, laquelle force tous ses affluens de déborder et de se faire un plus large lit. Mais cette crue fait pour ces rivières office de digue temporaire, et confirme, en ce point, la théorie que j’ai présentée pour d’autres cas. Au reste, je ferai observer à mon tour, que sur sa rive gauche, du côté d’est, le Mississipi est constamment restreint par une chaîne de hauteurs qui lui laissent rarement quatre ou cinq milles de terrain plat pour se déployer, tandis que sur la rive droite, du côté d’ouest, lorsqu’il a franchi sa berge, il perd ses eaux sur un sol plat de plus de 20 lieues de largeur.

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Hutchins suppose près de 700 milles; mais il faut remarquer que ce géographe n’eut aucun moyen exact et géométrique de mesurer l’Ohio: il le descendit en bateau, dans un temps de guerre avec les sauvages, calculant sa marche par le courant, sans faire de relevé à terre, dans la crainte de surprises toujours menaçantes: depuis quelques années, la navigation plus libre du fleuve a établi des calculs plus justes, et prouvé que ceux de Hutchins pèchent tous par excès; ainsi, du petit Miami aux rapides, l’on compte 145 milles, au lieu de 184 qu’il portait. Du grand Kanhawa au petit Miami, 207, au lieu de 231; en général, on le réduit d’un septième.

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Il y a trois Miamis, le petit, au-dessus de Cincinnati; le second ou grand Miami, au-dessous de ce même poste, tous deux versant dans l’Ohio, et le troisième versant dans le lac Érié.

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Portage est l’espace de terre qui se trouve entre deux eaux navigables, parce que l’on est obligé de porter le canot pour passer de l’une à l’autre; c’est ce que les anglais appellent carrying place.

64

Voyage dans les États-Unis d’Amérique, par Larochefoucauld-Liancourt, tome II.

Voyage dans le Haut-Canada, par Isaac Weld, tome II.

Ces deux livres peuvent passer pour une bibliothèque portative des États-Unis.

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A un mille et demi de New-Geneva, venant de Canandarké, je me trouvai au bord d’un amphithéâtre d’une pente plus douce et plus longue que celle dont je parlerai bientôt; mais d’une vue encore plus magnifique, car l’on y découvre, sans obstacle et d’un seul coup d’œil, un immense bassin parfaitement plane, composé, au nord-est, du lac Ontario, et à l’est, d’une véritable mer de forêts, parsemée de quelques f


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