Au Cœur Du Temps. Amy Blankenship

Au Cœur Du Temps - Amy Blankenship


Скачать книгу
qu'elle le fixait.

      Shinbe tentait de dissimuler son froncement de sourcils curieux... Lorsqu'il avait lié son esprit au sien à ce moment même... cela lui avait demandé toute sa concentration, rien que pour mettre un terme à la connexion. C'était comme si son pouvoir voulait rester avec elle. Il poursuivit, essayant de se débarrasser de cette impression :

      - Je peux aussi jeter des sorts et je descends d'une longue lignée de moines.

      Il s'arrêta lorsque Kyoko éclata de rire. Suki se glissa derrière Kyoko sans perdre une miette de la discussion.

      - Je sais que c'est difficile à croire, mais il descend vraiment d'une lignée de moines.

      Elle sourit, puis son air redevint sérieux,

      - Je l'ai vu jeter des choses sans même les toucher, et il est bon dans toutes sortes d'arts martiaux.

      - Peut-être que l'on devrait informer la charmante Kyoko de tous mes talents, dit Shinbe d'une manière suggestive.

      Suki se tourna et lança un regard furieux à Shinbe.

      - Non, je ne lui dirai pas que tu es doué pour ÇA !

      Elle lui donna une tape sur la tête pour faire bonne mesure.

      - Et pourtant, il agit comme un simple être humain.

      Une voix sarcastique arriva de nulle part et Shinbe se redressa, se décalant pour laisser de la place à la voix.

      Kyoko jeta un coup d’œil et ses yeux entrèrent en contact avec des yeux d'un doré profond. Elle n'avait jamais vu quelqu'un d'aussi beau que le propriétaire de cette voix. Il avait de longs cheveux noirs avec des reflets argentés en longues couches superposées. Sa peau dorée semblait briller d'un bel éclat et son corps était à tomber. Toutefois, ses yeux semblaient la tenir en otage même s'il ne la regardait pas directement.

      Suki soupira et croisa ses bras sur sa poitrine en lançant un regard très énervé au nouveau venu. - Super, tu es tout ce qui pourrait la faire fuir.

      Shinbe sourit à Suki, puis jeta un coup d’œil à Kyoko pour faire les présentations.

      - Voici Toya, Toya, je te présente Kyoko. C'est son premier jour ici.

      Toya se tourna pour observer Kyoko, et pour une raison inexpliquée, sa façon de la regarder comme s'il la jaugeait agaça Kyoko. Elle plissa ses yeux en le regardant, la première impression qu'elle avait eu de lui s'effondrait.

      - Alors, c'est toi la prêtresse ? Soupira Toya puis tourna sa tête comme s'il la congédiait en s'asseyant.

      Les yeux de Kyoko s'arrondirent et elle haleta. Personne ici ne savait qu'elle était une prêtresse. D'ailleurs, seuls les membres de sa famille proche le savaient.

      - Comment diable es-tu au courant ? lui cria-t-elle dessus, tout à coup furieuse.

      Toya tressaillit en sentant son sang faire un pic.

      - Bon sang, ne crie pas comme une foutue maniaque. Je t'entends très bien, ronchonna-t-il contre elle.

      Suki et Shinbe grimaçaient tous les deux et se reculaient sur leur chaise tandis que Kyoko et Toya se poignardaient du regard.

      Les sens de Toya commencèrent à capter le pouvoir en cascade qui émanait de la colère de Kyoko, et il se crispa en se disant qu'elle avait peut-être un peu de pouvoir dans ce joli petit corps, même s'il serait maudit s'il le lui disait.

      Il évalua silencieusement son apparence. Ses cheveux auburn miroitaient à la lumière autour d'un beau visage en forme de cœur. Elle avait des yeux d'un vert vibrant qui le fixaient à présent avec colère, ce qui réchauffa légèrement son sang. Il aimait les femmes avec du cran et elle en avait clairement, mais pour une raison mystérieuse, cela le mettait à vif. Ce qu'il n'aimait pas, c'était la façon dont elle le regardait... Il arrangerait cela très rapidement.

      Il lui lança un regard encore plus furieux, essayant de l'intimider.

      - Tu as une bourse, n'est-ce pas... et IL a dit que tu étais une PRÊTRESSE !

      Toya grogna devant son visage, s'approchant un peu plus à chaque mot prononcé jusqu'à ce qu'ils soient nez à nez. Il remit ses manches amples sur ses bras et lui soupira :

      - Je parie que tu ne sais même pas ce que c'est qu'un démon.

      Il grommela, réalisant soudainement qu'elle devenait de plus en plus mignonne à chaque seconde, et cela l'agaçait.

      Kyoko tressaillit, sa colère montant en flèche. Elle savait ce qu'étaient des démons. Elle les avait étudiés toute sa vie, et si sa famille avait raison, elle en avait même rencontré... mais elle n'arrivait pas à s'en souvenir. Malgré tout, elle n'aimait pas l'attitude hautaine et imposante de Toya, alors elle haussa simplement les sourcils comme si elle lui demandait silencieusement s'il voulait parier là-dessus.

      Suki avait l'air de vouloir prendre la défense de Kyoko.

      - Toya, est-ce que tu peux être civilisé rien qu'une minute ? Elle n'est là que depuis quelques heures, et avant que tu la fasses fuir, j'aimerais la convaincre de rester.

      Elle avait presque l'air triste à l'idée de perdre Kyoko si vite. Toya sourcilla d'un air agacé en jetant un coup d’œil à Suki.

      - Eh bien, elle n'a même pas répondu à ma question. Tu penses qu'elle peut le supporter ?

      Il tourna à nouveau son regard furieux vers Kyoko.

      - Je peux supporter tout ce que tu comptes m'envoyer à la figure, petit con, l'informa Kyoko, ses mots commençant à se glacer.

      Suki et Shinbe se jetèrent un coup d’œil mutuellement. Ils n'avaient jamais entendu qui que ce soit, à part eux-mêmes et le propriétaire de l'université, tenir tête à Toya comme cela, peut-être à l'exception de Kotaro. Puis, ils sourirent tous les deux en coin, sachant qu'ils allaient vraiment aimer cette fille nommée Kyoko.

      Un serveur vint à leur table avec un plateau-repas, et Kyoko porta son attention sur lui. L'individu fixait Kyoko un peu trop longtemps, et ses sens commencèrent à picoter, l'avertissant qu'il se passait quelque chose. Elle regarda ses yeux noirs qui ne semblaient pas aller avec le visage juvénile du jeune homme.

      Quelque chose en lui attirait Kyoko... même si elle ne savait pas si elle aimait vraiment ce sentiment. Certes, il était mignon à regarder, mais quelque chose en lui la rendait légèrement inquiète. Elle cligna des yeux en cherchant à se débarrasser du sort que le jeune homme semblait émettre sans même essayer. En fin de compte, l'ambiance se brisa lorsqu'elle entendit un faible grognement derrière elle.

      Toya sentit la froideur ramper dans sa peau et grogna sur l'individu, cherchant à le sortir de son état d'hébétude. Alors que les yeux du garçon se focalisèrent à nouveau sur ceux de Toya, ils avaient l'air de chatoyer du noir de jais au bleu argenté tandis qu'il se tournait et quittait la table.

      Kyoko regarda Suki d'un air confus, mais celle-ci l'ignora en prenant une bouchée de sa propre nourriture. À côté d'elle, Shinbe toussa dans sa main en essayant de cacher son étrange sens de l'humour alors qu'il observait l'individu foncer à travers la pièce. Kyoko ressentait des ondes vraiment bizarres avec ce type nommé Toya, et elle n'allait pas avoir l'esprit tranquille avant de comprendre son problème. Elle se pencha en arrière sur sa chaise et l'étudia un instant.

      Ses longs cheveux étaient de couleur bleu nuit, le plus étrange des bleu nuit, des reflets argentés et épais parcouraient sa chevelure d'une manière extravagante, et ses yeux étaient beaux... IL était


Скачать книгу