Une Forge de Bravoure . Морган Райс

Une Forge de Bravoure  - Морган Райс


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par notre grande représentation, nous passerons à l'action et nous trouverons un moyen de libérer ton père.”

      Les hommes poussèrent des cris de joie et Aidan sentit se réchauffer son cœur, se sentit à nouveau optimiste pour la première fois.

      “Crois-tu vraiment que ça va marcher ?” demanda Aidan.

      Motley sourit.

      “On a vu se produire des choses plus folles que ça, mon garçon”, dit-il.

      CHAPITRE HUIT

      Alors qu'il passait par des états de veille et de sommeil, Duncan essayait d'occulter sa douleur. Allongé contre le mur de pierre, il avait les chaînes qui lui tailladaient les poignets et les chevilles et l'empêchaient de s'endormir. Plus que tout, il mourait de soif. Il avait la gorge si desséchée qu'il n'arrivait pas à déglutir et si rugueuse que chaque souffle lui faisait mal. Il n'arrivait pas à se souvenir de combien de jours it avait passé sans boire et la faim l’affaiblissait tellement qu'il pouvait à peine bouger. Il savait qu'il dépérissait en ce lieu et que, si le bourreau ne venait pas bientôt le chercher, alors, c'était la faim qui l'emporterait.

      Duncan passait par des états de veille et de sommeil depuis des jours, accablé par la douleur, qui devenait une partie de son être. Il avait des souvenirs soudains de sa jeunesse, des moments qu'il avait passés dans des champs ouverts, sur des terrains d'entraînement, sur le champ de bataille. Il se souvenait de ses premières batailles, des jours passés où Escalon était libre et en plein essor. Cependant, ces souvenirs étaient toujours interrompus par le visage de ses deux garçons morts qui s'élevaient devant lui et le hantaient. Il était déchiré par l'agonie et secouait la tête en essayant sans succès de se débarrasser de ces pensées.

      Duncan pensa au dernier fils qui lui restait, Aidan, et il espéra désespérément qu'il était en sécurité à Volis, que les Pandésiens n'avaient pas encore atteint cet endroit. Ensuite, il repensa à Kyra. Il se souvint d'elle jeune fille, se souvint de la fierté avec laquelle il l'avait toujours élevée. Il pensa à sa traversée d'Escalon et se demanda si elle avait atteint Ur, si elle avait rencontré son oncle, si elle était maintenant en sécurité. Elle faisait partie de lui-même, c'était la seule partie de lui-même qui comptait à présent et sa sécurité comptait plus pour lui que sa propre vie. Est-ce qu'il la reverrait un jour ? se demanda-t-il. Il désirait fortement la voir mais il voulait aussi qu'elle reste loin d'ici et hors d'atteinte de tout ça.

      La porte de la cellule s'ouvrit avec un claquement et Duncan leva les yeux, étonné, en scrutant l'obscurité. Des bottes entrèrent dans l'obscurité et, en écoutant la démarche, Duncan comprit que ce n'étaient pas les bottes d'Enis. Dans l'obscurité, son ouïe s'était affinée.

      Alors que le soldat approchait, Duncan supposa qu'il venait le torturer ou le tuer. Duncan était prêt. Ils pouvaient faire de lui ce qu'ils voulaient : en son for intérieur, il était déjà mort.

      Duncan ouvrit les yeux malgré la lourdeur de ses paupières et leva le regard avec toute la dignité qu'il lui restait pour voir qui venait. Il fut choqué de voir le visage de l'homme qu'il méprisait le plus : Bant de Barris. Le traître. L'homme qui avait tué ses deux fils.

      Un sourire satisfait au visage, Bant s'avança et s'agenouilla devant Duncan, qui le regarda d'un air mauvais et se demanda ce que cette créature pouvait bien faire ici.

      “Te voilà moins puissant, hein, Duncan ?” demanda Bant qui se tenait à un ou deux mètres, les mains sur les hanches, petit, trapu, les lèvres étroites, les yeux perçants et le visage vérolé.

      Duncan essaya de se jeter en avant pour le tailler en pièces mais ses chaînes le retenaient.

      “Tu paieras pour mes garçons”, dit Duncan la gorge serrée et si sèche qu'il ne pouvait pas dire les mots avec tout le venin qu'il aurait voulu.

      Bant rit. C'était un son bref et cru.

      “Ah bon ?” dit-il d'un ton moqueur. “C'est ici que tu vas rendre l'âme. J'ai tué tes fils et je peux te tuer toi aussi, si l'envie m'en prend. Je suis soutenu par Pandésia, maintenant, après la loyauté dont j'ai fait preuve. Cela dit, je ne te tuerai pas. Ce serait trop gentil. Je préfère que tu dépérisses.”

      Duncan sentit une rage froide s'élever en lui.

      “Dans ce cas, pourquoi tu es venu ?”

      Bant s'assombrit.

      “Je peux venir pour la raison que je veux”, dit-il en le regardant d'un air renfrogné, “ou sans aucune raison. Je peux venir rien que pour te regarder. Pour te regarder bouche bée. Pour voir les fruits de ma victoire.”

      Il poussa un soupir.

      “Et pourtant, il se trouve que j'ai une raison de te rendre visite. Il y a une chose que je veux que tu fasses pour moi et il y a une chose que je vais te donner.”

      Duncan le regarda d'un air sceptique.

      “Ta liberté”, ajouta Bant.

      Duncan le regarda en s'interrogeant.

      “Et pourquoi ferais-tu ça ?” demanda-t-il.

      Bant poussa un soupir.

      “Tu vois, Duncan”, dit-il, “toi et moi, on n'est pas si différents que ça. On est guerriers tous les deux. En fait, tu es un homme que j'ai toujours respecté. Tes fils méritaient la mort car c'étaient des vantards irréfléchis. Mais toi”, dit-il, “je t'ai toujours respecté. Tu ne devrais pas être ici.”

      Il se tut un instant en le regardant.

      “Donc, voici ce que je vais faire”, poursuivit-il. “Tu vas reconnaître publiquement tes crimes contre notre nation et tu vas exhorter tous les citoyens d'Andros à admettre la domination pandésienne. Si tu fais ça, alors, je m'arrangerai à ce que Pandésia te libère.”

      Duncan resta immobile, si furieux qu'il ne savait pas quoi dire.

      “Tu es la marionnette des Pandésiens, maintenant ?” demanda finalement Duncan, furieux. “Tu essaies de les impressionner ? De leur montrer que tu peux me délivrer ?”

      Bant ricana.

      “Fais-le, Duncan”, répondit-il. “Tu n'es utile à personne ici, surtout pas à toi-même. Dis au Suprême Ra ce qu'il veut entendre, confesse ce que tu as fait et offre la paix à cette cité. Notre capitale a besoin de paix, maintenant, et tu es le seul qui puisse la lui offrir.”

      Duncan inspira profondément plusieurs fois, jusqu'à finalement trouver la force de parler.

      “Jamais”, répondit-il.

      Bant lui lança un regard mauvais.

      “Ni pour ma liberté”, poursuivit Duncan, “ni pour ma vie, ni pour de l'argent quelle que soit la somme.”

      Duncan le regarda fixement et sourit de satisfaction quand il vit Bant rougir. Ensuite, il finit par ajouter : “Mais sois sûr d'une chose: si jamais je m’échappe d'ici, mon épée trouvera le chemin de ton cœur.”

      Après un long silence, Bant, stupéfait, se releva d'un air renfrogné, regarda fixement Duncan et secoua la tête.

      “Vis quelques jours de plus pour moi”, dit-il, “que je puisse assister à ton exécution.”

      CHAPITRE NEUF

      Dierdre ramait de toutes ses forces avec l'aide de Marco et ils traversaient tous deux  le canal en retournant rapidement vers la mer, où elle avait vu son père la dernière fois. Son cœur était déchiré par l'angoisse quand elle se souvenait de la dernière fois où elle avait vu son père, se souvenait du courage avec lequel il attaquait l'armée pandésienne, même en forte infériorité numérique. Elle ferma les yeux et chassa l'image en ramant encore plus vite, en priant pour qu'il ne soit pas encore mort. Tout ce qu'elle voulait, c'était revenir à temps pour le sauver, ou, si elle n'arrivait pas à le sauver, avoir au moins une chance de mourir à ses côtés.

      A côté d'elle, Marco ramait tout aussi vite et elle le regarda avec gratitude et surprise.

      “Pourquoi


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