Chevalier, Héritier, Prince . Морган Райс

Chevalier, Héritier, Prince  - Морган Райс


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fleurs violettes et jaunes et Ceres regarda sa mère cueillir une petite fleur aux pétales délicats et soyeux dans la prairie. Par l'intermédiaire du contact avec sa mère, elle sentit la façon dont les pouvoirs vacillaient en son for intérieur. Ils lui semblaient familiers mais bien plus contrôlés, élaborés, façonnés.

      La pierre se répandit partout sur la fleur comme le gel sur une fenêtre, mais pas seulement à la surface. Tout fut fini au bout d'une seconde et la mère de Ceres tenait une des fleurs de pierre que Ceres avait vues dans les plaines de l'île.

      “L'as-tu senti ?” demanda Lycine.

      Ceres hocha la tête. “Mais comment l'as-tu fait ?”

      “Regarde encore.” Elle cueillit une autre fleur et, cette fois-ci, ce fut à une lenteur incroyable qu'elle la transforma en un objet aux pétales de marbre et à la tige en granit. Ceres essaya de suivre le déroulement des pouvoirs en son for intérieur et c'était comme si ses propres pouvoirs réagissaient à ceux de sa mère en essayant de les imiter.

      “Bien”, dit Lycine. “Ton sang connaît ce pouvoir. Maintenant, à toi d'essayer.”

      Elle passa une fleur à Ceres. Ceres se pencha et se concentra en essayant de se saisir des pouvoirs qui l'habitaient et de les forcer à adopter la forme qu'elle avait senti prendre ceux de sa mère.

      La fleur explosa.

      “Eh bien”, dit Lycine en riant, “voilà quelque chose d'inattendu.”

      C'était extrêmement différent de la façon dont la mère avec laquelle elle avait grandi aurait réagi. Elle avait battu Ceres à chaque échec. Lycine se contenta de lui passer une autre fleur.

      “Détends-toi”, dit-elle. “Tu sais déjà quelles sensations cela devrait faire naître en toi. Prends ces sensations. Imagine-les. Rends-les vraies.”

      Ceres essaya de le faire en pensant à ce qu'elle avait ressenti quand sa mère avait transformé sa fleur. Elle prit la sensation et la remplit de ses pouvoirs comme son père aurait pu remplir un moule de fer à la forge.

      “Ouvre les yeux, Ceres”, dit Lycine.

      Avant que sa mère ne prononce ces mots, Ceres ne s'était même pas rendue compte qu'elle les avait fermés. Elle se força à regarder, bien qu'à ce moment-ci cela lui fasse peur. Cela dit, quand elle eut regardé, elle eut peine à en croire ses yeux. Elle tenait une seule fleur parfaitement formée et pétrifiée, transformée par ses pouvoirs en une pierre ressemblant à du basalte.

      “C'est moi qui ai fait ça ?” demanda Ceres. Malgré tout ce qu'elle pouvait faire d'autre, cela lui semblait quand même quasi-impossible.

      “Oui”, dit sa mère, et Ceres entendit sa fierté. “Maintenant, il suffit que tu apprennes à le faire sans fermer les yeux.”

      Cela prit plus longtemps et il fallut beaucoup plus de fleurs. Pourtant, Ceres se rendit compte qu'elle appréciait son entraînement. Plus encore, à chaque fois que sa mère souriait à ses efforts, Ceres sentait l'amour apparaître subitement en elle et s'y répandre. Les minutes devinrent des heures mais elle continua de progresser.

      “Oui”, dit enfin sa mère, “c'est parfait.”

      C'était plus que ça : c'était facile. Facile d'aller chercher les pouvoirs qui se trouvaient en elle. Facile de les canaliser. Facile d'obtenir une fleur en pierre parfaitement préservée. Ce ne fut que lorsque l'excitation de l'entraînement se calma que Ceres se rendit compte qu'elle était épuisée.

      “C'est normal”, dit sa mère en lui prenant la main. “Tes pouvoirs consomment de l'énergie et des efforts. Même le plus fort d'entre nous ne pourrait pas en faire plus à la fois.” Elle sourit. “Cela dit, maintenant, tes pouvoirs se connaissent. Ils se déclencheront quand quelqu'un te menacera ou quand tu les invoqueras. Ils en feront également plus.”

      Ceres sentit sa mère déclencher une minuscule partie de ses pouvoirs et comprit tout le potentiel de ses pouvoirs personnels. Elle vit les bâtiments et les jardins de pierre d'un nouvel œil, les envisagea comme des choses qui avaient été construites avec ces pouvoirs et façonnées d'une manière qu'aucun humain ne pouvait comprendre. D'une façon ou d'une autre, elle se sentit pleine, complète.

      Une partie de la joie de sa mère sembla disparaître de son visage. Ceres l'entendit soupirer.

      “Que se passe-t-il ?” demanda Ceres.

      “J'aimerais seulement que nous ayons plus de temps à passer ensemble”, dit Lycine. “J'adorerais te faire visiter ces tours et te raconter l'histoire de mon peuple. J'adorerais tout savoir sur ce Thanos que tu aimais tant et te montrer les jardins où le soleil n'a jamais touché les arbres.”

      “Alors, fais-le”, dit Ceres. Elle avait la sensation qu'elle aurait pu éternellement rester en ce lieu. “Montre-moi tout cela. Raconte-moi le passé. Parle-moi de mon père et de ce qui est arrivé quand je suis née.”

      Cependant, sa mère secoua la tête.

      “C'est là une chose que tu n'es pas encore prête à entendre. En ce qui concerne le temps, je t'ai déjà dit que la destinée peut être une prison, ma chérie, et tu as une destinée plus grande que la plupart des gens.”

      “J'en ai aperçu des fragments”, admit Ceres en pensant aux rêves qui l'avaient visitée de façon récurrente sur le bateau.

      “Dans ce cas, tu sais pourquoi nous ne pouvons pas rester ici en famille, même si nous le voulons beaucoup toutes les deux”, dit sa mère. “A moins que l'avenir ne nous réserve du temps pour ça. Ça et plus encore.”

      “Mais d'abord, il faut que je reparte, n'est-ce pas ?” dit Ceres.

      Sa mère hocha la tête.

      “Oui”, dit-elle. “Tu dois repartir, Ceres. Repartir libérer Delos de l'Empire, comme ta destinée l'a toujours prévu.”

      CHAPITRE SEPT

      Stephania avait peine à croire que ça faisait déjà six semaines qu'elle était mariée à Thanos. Pourtant, le banquet de la Lune Rouge arrivait et ça faisait bien six semaines. Six semaines de béatitude, toutes aussi merveilleuses qu'elle aurait pu l'espérer.

      “Tu es superbe”, dit-elle en regardant Thanos dans l'appartement qu'ils partageaient maintenant au château. Habillé de soie rouge foncé décorée d'or rouge et de rubis, il était magnifique. Certains jours, elle avait peine à croire qu'il était à elle. “Le rouge te va bien.”

      “On dirait que je suis couvert de sang”, répondit Thanos.

      “Ce qui est tout à fait approprié, vu que c'est la période de la Lune Rouge”, fit remarquer Stephania. Elle se pencha vers lui pour l'embrasser. Elle aimait pouvoir le faire quand elle le voulait. Si elle avait eu plus de temps, elle aurait pu en profiter pour aller beaucoup plus loin.

      “De toute façon, ce que je porte importe peu”, dit Thanos. “Dans la chambre, personne ne me regardera quand tu seras là, à côté de moi.”

      Un autre homme aurait peut-être pu présenter ce compliment avec plus d'élégance mais le sérieux avec lequel Thanos l'avait dit comptait plus pour Stephania que tous les meilleurs poèmes du monde.

      De plus, elle avait réellement passé pas mal de temps à sélectionner la plus belle robe de Delos. Les nuances de rouge de cette robe chatoyaient comme si elle s'était enveloppée d'une flamme. Elle avait même soudoyé le couturier pour qu'il s'assure que la livraison de l'original, qui était destiné à une femme noble de rang inférieur de la cité, soit irrémédiablement remise à plus tard.

      Stephania offrit son bras à Thanos, qui le prit, et l'escorta vers la grande salle de banquet où ils avaient célébré leur mariage. Cela faisait-il déjà six semaines qu'ils étaient mariés ? Six semaines d'une béatitude plus abondante que Stephania aurait pu le croire, à


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