L’Amour Comme Ça . Sophie Love

L’Amour Comme Ça  - Sophie Love


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ami célibataire et il se demandait si je connaissais quelqu’un avec qui je pourrais organiser un double rendez-vous. J’allais inviter Tasha, mais pourquoi est-ce que tu ne viens pas à la place ? Maintenant que tu es de retour sur le marché. »

      Keira n’eut même pas besoin d’une seconde pour prendre en considération la proposition de Bryn. Elle secoua la tête d’un non catégorique. « Absolument pas », dit-elle.

      Nina se pencha en avant, apparemment sur la même longueur d’onde. « Je connais cet incroyable magasin de costumes », dit-elle. « Tu pourrais avoir une robe de bal complète, des gants, un masque, tout. »

      Keira lui lança un regard foudroyant. « Pourquoi ne vas-tu pas au double rendez-vous si tu es si intéressée par l’idée ? »

      Nina ferma la bouche. Bryn reprit son rôle de cajoleur en chef.

      « Viens juste pour la nourriture au moins », dit Bryn. « Repas gratuit. Plats élaborés. Danse. Penses-y juste comme une soirée pour nous deux, avec juste deux gars qui suivent et règlent l’addition. Tu n’as même pas à leur dire ton vrai nom si tu ne veux pas, ou même enlever ton masque. Ce pourrait être une nuit d’anonymat. Tu pourrais inventer un tout nouveau personnage. »

      Keira rit. « Laisse-moi deviner, tu l’as déjà fait avant ? »

      Nina intervint alors. « S’il te plaît, ma chérie, tout le monde a déjà fait ça. Si tu n’as pas connu de rendez-vous où tu as prétendu travailler pour le FBI ou être l’héritière d’un milliard de dollars, alors tu n’as pas vraiment vécu. »

      Secouant la tête, Keira jeta à nouveau un coup d’œil par la fenêtre. Elle regarda les gens qui grouillaient dans les rues. Certains magasins avaient déjà des décorations d’Halloween dans leurs vitrines. Elle aperçut un couple de gothiques qui marchait dans la rue – la femme en robe de dentelle noire portant une ombrelle, l’homme en cuir. Seulement à New York, pensa-t-elle, amusée.

      La vie était censée être une acceptation des choses folles, se rappela-t-elle. Ne s’était-elle pas dit exactement la même chose ce matin ?

      « D’accord », dit-elle en se tournant vers Bryn avec un soupir de résignation. « Je viendrai à ton bal. »

      *

      Bryn avait raison à propos d’une chose, découvrit Keira plus tard dans la soirée ; Gino était splendide. Le restaurant tout entier avait été décoré pour ressembler à un château gothique, les tables repoussées sur les bords de sorte que la partie centrale formait une piste de danse. Il y avait une ambiance incroyablement horrifique, avec de la vieille musique folklorique italienne, des serveurs en costumes de velours, et bien sûr, tout le monde portait des masques de mascarade.

      Si elles n’avaient été que toutes les deux, Keira aurait passé une bonne soirée. Mais malheureusement, elles partageaient leur soirée avec Malcolm, l’ami de Bryn, et Glen, le rendez-vous de Keira. Ce devaient être deux des hommes les plus ennuyeux au monde.

      Keira remua ses pâtes, à peine capable de rester éveillée, pendant que Glen expliquait plus en détail sa carrière dans la comptabilité. Les discussions de travail agaçaient Keira dans le meilleur des cas, mais quand il s’agissait de maths, l’ennui augmentait encore d’un cran. Sans compter qu’il ne lui avait pas posé une seule question sur son travail.

      Il y eut une accalmie soudaine dans la conversation et Keira se redressa, comme réveillée en sursaut.

      « Alors, que fais-tu pendant ton temps libre ? », demanda-t-elle à Glen, voulant à tout prix changer le cours de la conversation.

      Glen mit du temps à répondre, une autre chose que Keira prit comme un mauvais signe. Qui ignorait ses hobbies ? Ou ce qu’il aimait faire en dehors de son travail ?

      « Je regarde le sport », dit-il enfin.

      « Tu regardes », répéta Keira. « Sans jouer ? »

      Glen rigola. « Sûrement pas. Je ne veux pas de blessure. Je préfère être spectateur. »

      « C’est… » Keira se débattit pour trouver un mot. Celui pour lequel elle opta était probablement le contraire de ce qu’elle voulait dire. « …intéressant. »

      « Et toi ? », demanda Glen.

      C’était la première fois qu’il lui posait une question, et Keira fut presque surprise. « Oh, eh bien, je suis journaliste, alors je passe beaucoup de mon temps libre à lire », commença-t-elle.

      Glen la coupa immédiatement. « Je lis aussi. Le Wall Street Journal principalement. »

      Réalisant que son temps de parole lui avait été arraché, Keira sentit son cœur se serrer. Elle se remit à pousser ses pâtes. « Cool. »

      Bryn se pencha alors sur la table. « Nous parlions justement de plans », dit. « Ce que nous voulons atteindre dans cinq ans. Keira, et toi ? »

      Si Bryn le lui avait demandé la veille, Keira aurait été certaine que ce qu’elle voulait pour les cinq prochaines années, c’était passer autant de temps que possible avec Shane. Acheter la maison de leurs rêves ensemble. Peut-être même se marier et avoir des enfants. Mais ce rêve était désormais anéanti.

      Keira se contenta de hausser les épaules. « J’aimerais voyager. Voir le monde. Dans cinq ans, je veux avoir mis les pieds sur tous les continents au moins une fois. »

      Bryn applaudit. « C’est génial, sœurette. »

      Glen pouffa. « Voyager est tellement surfait ces jours-ci, maintenant que nous avons la technologie pour tout cartographier. Je veux dire pourquoi passer des heures dans un tube en aluminium à voler dans le ciel, à polluer l’atmosphère, quand vous pouvez voir le monde depuis le confort de votre propre maison ? La réalité virtuelle est à ses balbutiements pour le moment, mais en cinq ans elle va décoller. Un casque de cinquante dollars remplacera des centaines de dollars gaspillés pour des vols. »

      Seul Malcolm acquiesça d’un signe de tête. Son expression révélait qu’il trouvait le propos de Glen provocateur. Bryn, d’un autre côté, eut l’air horrifiée par sa déclaration et elle adressa à Keira un regard d’excuse. Keira jeta seulement à sa sœur un regard impassible, comme pour dire j’avais dit que ce serait terrible.

      « Et toi alors, Glen ? », demanda Bryn, piétinant pour sauver la conversation. « Si tu n’es pas un fan de voyage, à quoi penses-tu que tes cinq prochaines années vont ressembler ? »

      Tout le monde tourna son attention vers le comptable. Il fit craquer les articulations de ses doigts.

      « J’ai tout prévu », dit-il avec assurance. Il leva son index. « Une femme dans un an. », puis il passa au doigt suivant. « Notre maison familiale de rêve dans la banlieue l’année d’après. » Il désigna les deux doigts suivants. « Deux enfants, dix-huit mois d’intervalle. Un garçon, une fille », puis finalement il remua son pouce. « Et un chien. »

      Keira soupira profondément. Elle avait su avant même d’avoir quitté l’appartement de Bryn qu’elle n’allait pas trouver quelque chose ressemblant à de la romance à ce rendez-vous. Mais il y avait encore eu une lueur d’espoir. Juste une petite étincelle que quelqu’un qui rayonnait aussi brillamment que Shane puisse apparaître dans sa vie à l’improviste, transformant son monde aussi rapidement que Shane lui-même l’avait fait.

      Mais elle réalisait maintenant, avec une amère déception, qu’elle avait été idiote d’avoir même eu cette idée. Shane était unique. Un sur un million. Non, un sur un milliard. Son rendez-vous avec Glen venait de confirmer ses pires craintes.

      Elle ne retrouverait jamais un amour comme ça.

      CHAPITRE TROIS

      Keira n’avait d’autre choix que de retourner au bureau le lendemain matin. Un cœur


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