La Rage Des Coeurs. Amy Blankenship
Puis elle ressentit l'évidence de son excitation se presser, dure, contre sa cuisse, et ça provoqua une autre salve de chaleur à travers son corps.
Elle sentit lentement son poids se déplacer et il s'éleva au dessus d'elle en mettant fin au baiser. Ce qu'elle vit faillit provoquer l'arrêt de son cœur. Ses yeux étaient dorés, toute trace de soif sanguinaire démoniaque avait disparut. Elle regarda la dague qu'elle tenait encore serrée dans sa main et constata qu'il était en train de la toucher. Elle poussa un soupir de soulagement en comprenant que Toya était revenu.
Toya regarda Kyoko alors qu'elle regardait la lame et son regard suivit le sien. C'était donc cela qui c'était produit. Il avait changé, et puis il avait tenté… Il savait qu'elle serait furieuse à cause de ce qu'il avait failli faire. Même la version de lui qui était hors de contrôle l'avait choisie comme compagne de vie.
Il s'assit, essayant de ne pas la regarder alors qu'il se laissait glisser de son corps. Ce ne fut qu'après avoir cessé tout contact avec son corps qu'il osa à nouveau la regarder. La première chose qui attira son attention fut la vue de ses lèvres enflées par le baiser. Il sentit ses joues brûler et se mit à rougir en se remémorant le baiser et la sensation des ses lèvres contre les siennes.
C'est donc à ça que ressemble le paradis, songea-t-il. Et il se frotta les yeux d'une main sans autre motivation que de tenter de lui cacher sa réaction.
Kyoko détourna le visage alors qu'elle se remettait lentement debout. Elle savait qu'il n'avait pas vraiment voulu l'embrasser et qu'il était probablement en train de le regretter. Elle localisa l'autre lame et lui rendit les deux dagues.
Toya aussi se leva, sans dire un mot. Le silence autour d'eux était assourdissant.
Chapitre 2
«Flamme de Jalousie»
Kyoko grinça des dents, la tension entre eux était presque palpable et ça commençait vraiment à affecter ses nerfs. Toya s'assit sur une branche de l'arbre à proximité du feu et Kyoko s'assit seule près du feu. Ils n'avaient pas échangé un seul mot et à présent il ne voulait même pas la regarder.
Elle se renfrogna, se sentant légèrement insultée. L'embrasser avait-il été si nul ?
Toya, assis dans l'arbre, boudait. Il l'avait vu se renfrogner. Se faire embrasser par lui avait-il été si désagréable ? Elle n'avait pas prononcé une parole concernant ses actes. Il aurait préféré qu'elle lui crie dessus à défaut d'autre chose mais il ne savait quoi penser du fait qu'elle ne disait rien. Était-elle furieuse contre lui ? Lui devait-il des excuses ?
Ses lèvres se serrèrent dans une moue de déni. Il n'allait certainement pas s'excuser pour quelque chose qu'il n'avait pas eu l'intention de faire. Devrait-il ignorer ces évènements et faire comme si il ne s'était rien passé ? A ce stade, il voulait seulement que les choses redeviennent comme elles étaient, même si il savait qu'il n'oublierait pas le baiser. Toya lança à nouveau un regard vers le bas, vers elle, se demandant à quoi elle pouvait bien être en train de penser.
Kyoko regarda le ciel commencer à s'assombrir. Elle aurait voulu que Kamui soit là mais elle savait qu'il ne serait pas de retour avant le matin. Sa présence aurait été la bienvenue. Là, tout de suite, elle aurait même accepté la compagnie de Shinbe et Suki en train de déclencher une énième dispute entre eux. Elle sourit… voilà bien une chose qui était toujours divertissante.
Elle pesa le pour et le contre en envisageant un retour à la maison, mais il était déjà tard et cela prendrait des heures pour retourner au cœur du Temps, à moins que Toya ne l'y emmène. Se rappelant la façon dont il avait agit chaque fois qu'elle avait voulu rentrer à la maison, elle ne put se résoudre à lui demander de l'emmener. Il semblait penser que c'était un péché de quitter ce monde ne serait-ce qu'une journée. La dernière chose qu'elle voulait c'était déclencher une dispute avec lui, là, tout de suite.
Elle plongea la main dans son sac et en retira une fine couverture, ne sachant quoi faire d'autre. Peut-être que si elle se dépêchait d'aller dormir, lorsqu'elle se réveillerait, il y aurait quelqu'un d'autre de présent… Quelqu'un d'autre que lui. Il se comportait comme si il avait déjà oublié l'avoir embrassée et cela l'ennuyait. Il n'avait pas dit qu'il avait aimé. Il n'avait pas dit qu'il était désolé. Il s'était contenté de ne rien dire, comme si rien ne s'était produit.
Kyoko voltigea la couverture au sol et s'étendit de tout son long dessus, décidée à fixer les étoiles qui commençaient lentement à apparaître.
C'était plus fort qu'elle, mais elle avait été embrassée deux fois au cours des dernières vingt-quatre heures, et pour une personne qui n'avait jamais été embrassée auparavant, c'était dur de penser à autre chose. Elle commença à comparer les deux baisers.
Le baiser de Kyou était puissant et excitant, même si cela l'avait un peu effrayée parce que c'était lui. Malgré tout, ses lèvres étaient tièdes, alors qu'elle les aurait imaginées froides. Ses mains sur son corps étaient chaudes, au lieu d'être glaciales comme elle avait supposé. Elle gémit alors que le souvenir fit fuser une vague de chaleur à travers son corps.
Toya tressaillit en entendant le léger gémissement provenant de Kyoko. Baissant le regard vers elle, il remarqua qu'elle avait l'air perdue dans ses pensées. Son regard s'assombrit dans un ton d'or fondu. Son odeur était en train de changer et l'attirait vers elle. Il inhala la douce senteur. Était-elle en train de penser à lui ?
Ses pensées le ramenèrent à ce moment ou il avait retrouvé ses sens, après avoir quitté sa forme maudite. Ses lèvres étaient douces et elle ne le repoussait pas. Il pouvait encore sentir sa saveur. Rien ne l'avait jamais affecté ainsi. Kyoko était une autre histoire. Lorsqu'elle n'était pas en train de lui crier dessus, elle était une des personnes les plus joyeuses qu'il avait jamais connues. Non pas qu'il ai connu beaucoup d'humains mais malgré tout, elle était comme une lueur dans les ténèbres.
Il aimait secrètement le fait de la protéger et de la garder proche de lui. Cela valait presque la peine d'avoir fracassé le Cristal du cœur du Gardien… presque. A présent il devait la protéger d'Hyakuhei et de chaque démon des alentours. Il posa à nouveau le regard sur elle, il pouvait sentir qu'elle s'était endormie. Il savait que si ils ne se concentraient pas sur la recherche du talisman, alors les les choses pourraient vites devenir très dangereuses, voire mortelles… Trop dangereuses pour qu'elle se retrouve au beau milieu. C'était pour cela qu'il poussait sans cesse le groupe à continuer les recherches.
Toya sauta avec légèreté de l'arbre et se posa silencieusement près d'elle. Il la surveillait à une distance réduite et s'assit. Il faisait souvent cela après qu'elle se soit couchée afin de pouvoir être auprès d'elle si quoi que soit devait se produire, ça et le fait qu'il aimait simplement être proche d'elle. Il se laissa aller à une légère somnolence. Le moindre son le réveillerait et il serait prêt.
Kyoko s'agita dans son sommeil… Elle rêvait. Toya venait de tuer Hyakuhei et il souriait alors qu'il se dirigeait vers elle, l'écrasant contre lui. Il semblait si haut en couleurs. Regardant au plus profond de ses yeux, il rapprocha ses lèvres des siennes alors que son regard s'adoucissait. Elle pouvait voir l'amour qui étincelait en eux. Elle hésitait, prise d'une incertitude soudaine quant à ce qui était en train de se produire.
– Et le portail du temps… n'est-il pas nécessaire que je rapporte le Cristal du cœur du Gardien dans mon monde ? demanda-t-elle, inquiète.
Toya se contenta de lui sourire et secoua la tête.
– Ne sais-tu pas que je t'aime et que je ne te laisserais jamais partir ?
Il abaissa ses lèvres sur les siennes et le baiser lui coupa le souffle. Il était profond et passionné. Cela semblait si réel. Elle ferma les yeux et le baiser ne fut plus le même.
Le baiser était vorace et sensuel, tout à la fois.
Prenant conscience de la différence, elle ouvrit les yeux et plongea dans le regard doré de Kyou. Elle pouvait sentir ses mains sur son corps, se déplaçant lentement, provoquant chez elle la tentation de se laisser aller à réagir. Elle