L’alibi Idéal. Блейк Пирс

L’alibi Idéal - Блейк Пирс


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était de style espagnol et couvrait beaucoup de surface sur son grand terrain. Rien que la pelouse de devant aurait pu accueillir une seconde maison. Jessie frappa à la porte et dut attendre une bonne minute avant qu’un homme de la trentaine ne vienne lui ouvrir avec une expression méfiante.

      – Puis-je vous aider ? demanda-t-il prudemment.

      – Je l’espère. Je suppose que vous êtes le mari de Mme Ferguson ?

      – Oui. Je suis Ty.

      – Bonjour, Ty, dit Jessie de sa voix la plus chaleureuse et la moins intimidante. Je m’appelle Jessie Hunt. Je suis profileuse criminelle pour la Police de Los Angeles. Je sais que Brenda a beaucoup souffert, mais j’espérais pouvoir lui parler brièvement. J’essaie de créer un profil de l’homme qui l’a enlevée et le dossier de l’affaire ne m’apprend pas grand-chose. Par respect pour ce qu’elle a subi, j’ai attendu autant que je l’ai pu, mais il me serait extrêmement utile de lui parler en chair et en os.

      Jessie n’était pas fière de se présenter en proférant des mensonges qui, bien qu’inoffensifs, étaient quand même des mensonges, mais il lui fallait une porte d’entrée dans l’affaire et celle-ci semblait être la plus efficace. Ty ne lui claqua pas la porte au nez, mais il eut quand même l’air réticent.

      – Écoutez, dit-il doucement en regardant par-dessus son épaule tout en parlant, je sais que vous ne faites que votre travail, mais Brenda en a déjà trop subi. Elle n’a recommencé à dormir toute la nuit que ces quelques derniers jours. Je crains que votre intervention ne rouvre toutes ces blessures.

      Jessie sentait que son désir de protéger sa femme allait prendre le pas sur ses bonnes intentions et décida que le moment était venu d’être plus directe.

      – Je ne peux pas vous promettre que ça n’aura pas cet effet, Ty, mais j’essaie de découvrir qui est cet homme pour qu’il ne fasse plus de mal aux femmes. Je ne sais pas si vous le savez, mais une quatrième victime a été découverte hier, en fin de soirée.

      – Non ! dit Ty en écarquillant les yeux.

      – Si. Elle est à l’hôpital, pour l’instant. Elle s’est gravement cassé une jambe en s’évadant après quatre jours passés dans une cage pour chien. Franchement, rien ne prouve que cet homme va s’arrêter dans les jours qui viennent. J’espère que, avec l’aide de Brenda, nous pourrons le retrouver avant qu’il ne s’en prenne à une cinquième femme.

      Ty avait encore l’air indécis, mais Jessie vit que, maintenant, il avait plutôt envie de la laisser entrer. Il se retourna à nouveau vers le hall.

      – Attendez ici, dit-il finalement. Laissez-moi lui parler d’abord. Je pourrai peut-être la convaincre.

      – Merci, dit Jessie en entrant dans le vestibule.

      Ty disparut dans une pièce inconnue au bout du vestibule. Jessie entendit des murmures étouffés et agités pendant plusieurs minutes puis Ty passa finalement la tête par la porte.

      – Entrez, appela-t-il. Veuillez fermer et verrouiller la porte derrière vous.

      Jessie hocha la tête, fit ce qu’on lui demandait puis partit dans le vestibule. Quand elle passa le coin, elle trouva Ty qui venait s’asseoir à la table du petit déjeuner à côté d’une femme ronde aux cheveux foncés à l’air épuisé et aux yeux rouges. Elle n’avait pas l’air heureuse de recevoir quelqu’un.

      – Bonjour, Mme Ferguson, dit Jessie d’une voix éraillée. Merci d’avoir accepté de me parler.

      – Je n’ai accepté que parce que Ty m’a supplié de le faire. Il m’a parlé de la quatrième femme. Comment va-t-elle ?

      – Elle va survivre, lui dit Jessie. On l’a retrouvée sur un chemin de terre dans Griffith Park avec une jambe cassée et plusieurs autres blessures mais, d’après ce que je crois savoir, elle sera capable de rentrer chez elle avant la fin de la semaine.

      – Est-ce qu’elle est mariée ? A-t-elle des enfants ?

      – Je ne crois pas, dit Jessie.

      – Tant mieux. C’est déjà assez grave d’avoir à supporter ce genre d’événement. En ce qui me concerne, le reste de la famille a souffert presque autant que moi. Ma fille vient dans notre chambre en pleurant presque toutes les nuits et mon fils a commencé à mouiller son lit. Ty gère tout ça et je vois bien qu’il est sur le point de craquer.

      – Ça va, ma chérie, dit Ty en lui serrant la main. Je vais bien. Quant aux enfants, ils iront mieux. Pense à toi. Je crois que ça pourra être utile. Si Mme Hunt découvre un nouveau moyen d’identifier cet homme, ça aidera tout le monde à mieux dormir la nuit.

      – Croyez-vous que vous pourrez le faire, Mme Hunt ?

      – Appelez-moi Jessie, je vous prie. Avec votre aide, j’espère bien y arriver.

      Brenda la contempla de ses yeux fatigués et hocha la tête.

      – Venez avec moi, Jessie, dit-elle. Je veux vous montrer quelque chose.

      Elle se leva sans dire un autre mot et quitta la pièce. Jessie la suivit en jetant un coup d’œil à Ty qui, derrière elle, haussa les épaules et se leva. Brenda emmena Jessie dans le vestibule et s’arrêta à une bibliothèque qui se trouvait au milieu.

      Elle tendit la main et tira sur un livre à la tranche rouge posé à hauteur de taille à l’extrémité droite de l’étagère. Le livre sortit légèrement puis se remit en place avec un claquement. Jessie entendit un léger clic. Soudain, la bibliothèque recula comme une porte et dévoila un espace derrière elle.

      Une lumière fluorescente un peu terne s’alluma au plafond et ils virent une pièce qui faisait à peu près la taille d’un petit bureau. Contre un mur, il y avait une petite causeuse. À côté d’elle, il y avait deux chaises en bois. Ces trois meubles entouraient tous une petite table basse. Dans le coin, on voyait un minuscule réfrigérateur.

      Mis à part quelques magazines et quelques cahiers de coloriage avec leurs crayons, l’endroit n’offrait aucune distraction. Un téléphone filaire à l’ancienne était fixé à un mur. Sur un autre mur, il y avait un grand poster avec la couverture de l’album Nevermind de Nirvana, sur laquelle un bébé qui nageait sous l’eau tendait une main vers un billet d’un dollar.

      – C’est cool, dit Jessie en désignant le poster parce qu’elle ne savait pas quoi dire d’autre.

      – Sans doute, dit Brenda. Nous l’avons utilisé parce qu’il est assez grand pour couvrir l’ouverture du tunnel que nous avons fait creuser sous la maison et qui mène à la cour de devant.

      – OK, répondit Jessie, étonnée par le ton inexpressif que Brenda avait employé pour décrire une situation aussi peu conventionnelle.

      – Je vous montre ça parce que je voulais que vous compreniez à quoi ressemble notre vie, maintenant. Après mon retour à la maison, j’ai demandé à Ty de faire construire cette pièce de survie. Je ne sais pas si elle serait utile en cas d’urgence, mais je n’ai pas pu dormir plus de deux heures à la suite avant qu’elle soit terminée.

      – Je comprends, dit doucement Jessie.

      – Vraiment ? demanda Brenda d’un ton de défi.

      – Oui, vraiment, lui assura Jessie. Je ne vous ennuierai pas avec les détails, mais j’ai connu plusieurs harceleurs. J’ai fait refaire mon appartement pour y intégrer plusieurs mesures de sécurité couramment utilisées par les banques et les bâtiments gouvernementaux. Ensuite, même après élimination des menaces imminentes contre ma sécurité, j’ai conservé ces mesures. Donc, je comprends votre démarche.

      Jessie remarqua que, pour la première fois, Brenda la regardait en l’envisageant comme alliée potentielle.

      – Je suis désolée pour ce qu’il vous est arrivé, dit-elle, et vous pouvez m’appeler Brenda.

      Jessie sourit.

      – Merci,


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