Activité de la BEI en Afrique, Caraïbes et Pacifique et pays et territoires d'outre-mer. Группа авторов

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       LES OPÉRATIONS DE LA BEI AU TITRE DU MANDAT COTONOU D’AVRIL 2003 À DÉCEMBRE 2019 – DONNÉES CHIFFRÉES

       AVANT-PROPOS

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      Ambroise Fayolle Vice-président de la BEI

      La propagation du coronavirus représente une menace particulière pour les pays fragiles et les pays en situation de conflit. La communauté internationale s’engage aujourd’hui pour améliorer la résilience de ces pays et atténuer les conséquences socio-économiques les plus graves de la pandémie. Parallèlement, on observe toujours des pressions généralisées sur les institutions et les gouvernements pour qu’ils interviennent davantage en faveur des populations menacées par la crise climatique. L’échéance visée pour la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies est l’année 2030. Les objectifs fixés par l’Accord de Paris pour les émissions, le financement de l’action en faveur du climat et l’adaptation aux effets des changements climatiques nous imposent d’agir rapidement. Les économies en développement et émergentes du monde entier ont besoin d’investissements de sorte à être en mesure d’ouvrir des possibilités à leurs populations et de résister aux chocs économiques, comme celui causé par le coronavirus.

      L’Union européenne joue un rôle de premier plan dans ces efforts. En tant que bras financier de l’Union européenne, la BEI a pour mission de soutenir ces politiques. Ce que fait le Groupe BEI en Afrique subsaharienne, dans les Caraïbes et dans le Pacifique (ACP) compte parmi les activités qui ont le plus fort impact. En 2019, la BEI a approuvé 39 nouvelles opérations pour un montant total potentiel de 1,895 milliard d’euros de financements. Les signatures pour l’année ont atteint 1,355 milliard d’euros pour 42 projets d’une valeur totale de 5,784 milliards d’euros, toutes sources de financement de la BEI confondues : fonds renouvelable de la Facilité d’investissement ACP, et notamment l’Enveloppe destinée à l’investissement d’impact, mécanismes sur risques propres et ressources propres, et volet spécifique du mandat de prêt extérieur consacré à la République d’Afrique du Sud. Mes collègues au siège de la BEI à Luxembourg et dans nos bureaux régionaux dans les pays ACP en sont les artisans au fil des ans. Une nouvelle fois, je les en remercie chaleureusement.

      La BEI a quatre grandes priorités dans les régions ACP : le développement du secteur privé, les infrastructures vitales, l’action pour le climat et l’intégration régionale. Elles sont les pierres angulaires de son activité. La Banque considère que le meilleur moyen pour lutter contre la pauvreté est d’investir dans le secteur privé et dans ce qui lui permet de se développer. Les institutions financières doivent avoir les moyens de prêter aux petites entreprises. Les populations des villes et des zones rurales des pays ACP ont des difficultés à accéder aux services essentiels que sont l’eau, l’assainissement, l’électricité, les liaisons de transports et les télécommunications. Les régions d’Afrique subsaharienne, des Caraïbes et du Pacifique sont toutes confrontées à des défis différents pour satisfaire ces besoins. La BEI dispose de suffisamment de souplesse pour financer des projets à fort impact qui répondent à ces besoins.

      Si nous nous penchons sur certaines des opérations signées en 2019, nous constatons que le volume moyen des prêts de la Banque a diminué depuis 2018. C’est parce que la proportion d’opérations de plus petite taille, à plus fort impact et plus risquées a augmenté. Ce sont 53 % du volume total des financements de la BEI dans les régions ACP qui sont allés à des pays moins développés et fragiles. Cette proportion est plus élevée que la normale et indique que la Banque œuvre, par ses financements, pour les populations qui en ont le plus besoin, dans les pays qui sont les plus vulnérables aux chocs économiques et doivent renforcer leur résilience pour donner à leurs citoyens une chance de concrétiser leurs ambitions.

      La BEI a également signé les deux premières opérations dans le cadre de l’initiative SheInvest pour l’Afrique. Cette initiative est d’une importance cruciale. Pour l’exprimer en termes simples, le développement économique durable est impossible si des catégories de la population sont marginalisées. Les femmes et les filles reçoivent moins de financements et sont sous-bancarisées : le monde doit prendre les devants pour y remédier. L’initiative SheInvest pour l’Afrique a pour objectif de mobiliser 1 milliard d’euros de financements pour des projets qui soutiennent les femmes et les filles. C’est précisément ce que font le fonds Women’s World Banking et l’investissement dans la Banque de développement de l’Ouganda dans le cadre du Mécanisme de portée régionale axé sur les PME en Afrique de l’Est, en apportant des financements à des femmes entrepreneures en Afrique. La première institution octroiera des milliers de petits prêts à des micro-entrepreneurs, tandis que la seconde concentre son action sur des employeurs de plus grande dimension.

      L’accès à l’électricité est un élément essentiel du développement économique, et les énergies renouvelables comptent parmi les priorités de la BEI. Plusieurs des projets que la Banque a financés en 2019 en témoignent, démontrant son engagement en faveur d’un bouquet énergétique propre. Elle investit sur ses propres ressources dans la modernisation de la centrale hydroélectrique de Kpong au Ghana, une opération qui contribuera à alimenter en électricité plus de 1,7 million de foyers dans le pays. Dans le même temps, elle finance également des installations solaires photovoltaïques au Sénégal, en soutenant l’initiative Scaling Solar de la Banque mondiale, ainsi que des équipements individuels solaires de production d’électricité hors réseau destinés aux particuliers et aux entreprises au Mozambique et au Malawi. Ces opérations peuvent profiter à des millions de personnes qui, autrement, n’auraient pas accès à l’électricité du réseau.

      Les effets des dérèglements climatiques sont déjà ressentis à l’échelle de la planète et les pays ACP sont particulièrement vulnérables. En République dominicaine, la BEI soutient la construction d’infrastructures sociales à l’épreuve des changements climatiques afin de rendre les transports, les logements et les services sûrs. À Sao Tomé-et-Principe, elle contribue à améliorer la sécurité de la route principale dans la capitale. Le passage au numérique est également un élément essentiel du développement économique. La BEI investit dans un projet de télécommunications mobiles économes en énergie en Guinée, qui permettra à la fois d’élargir les services de données pour les populations urbaines et rurales et de réduire considérablement les émissions.

      La BEI est particulièrement bien placée pour investir dans des projets de tous types et de toutes dimensions. Elle dispose des instruments financiers nécessaires pour soutenir des initiatives publiques de grande envergure comme les services d’approvisionnement en eau et d’assainissement au Niger et à Madagascar et d’importants travaux de modernisation routière au Malawi, ainsi que des investisseurs en fonds propres émergents comme le fonds LeapFrog Emerging Consumer et des organismes de microfinancement comme Kafo Jiginew au Mali.

      Depuis son lancement en 2003, la Facilité d’investissement ACP a montré toute son efficience et son efficacité dans le soutien aux politiques de développement de l’Union européenne dans les pays partenaires. Depuis lors, la BEI a financé 402 projets pour un investissement total de 13,4 milliards d’euros dans les régions ACP, dont 7,7 milliards d’euros provenant de la Facilité d’investissement, les 5,7 milliards d’euros restants ayant été financés sur ressources propres. Huit milliards d’euros sont allés à des projets relevant du secteur privé et 5,4 milliards d’euros au secteur public.

      Dans les années à venir, il nous faudra tous travailler davantage ensemble si nous voulons faire en sorte que les économies en développement et émergentes obtiennent le soutien et les investissements dont elles ont besoin pour prospérer. En tant que banque de l’UE, la BEI est prête à intensifier son engagement avec la Commission européenne et le Service européen pour


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