Dictionnaire de la langue verte. Alfred Delvau
s. f. Bague,—dans le même argot.
Signifie aussi Boucle d'oreille.
BROSSÉE, s. f. Coups donnés ou reçus,—dans l'argot du peuple.
BROSSER, v. a. Donner des coups.
Signifie aussi Gagner une partie de billard.
Se faire brosser, v. réfl. Se faire battre,—au propre et au figuré.
BROSSER LE VENTRE (Se), v. réfl. Se passer de manger, et coucher sans souper.
BROUÉE, s. f. Coups donnés ou reçus,—dans l'argot des faubouriens, qui parfois se décousent ainsi les brouailles.
BROUILLARDS (Être dans les). Être gris à n'y voir plus clair pour se conduire.
BROUILLÉ AVEC LA MONNAIE, s. et adj. Pauvre, ruiné,—dans l'argot au peuple.
On disait autrefois Brouillé avec les espèces.
BROUSSAILLES (Être dans les). Être en état d'ivresse, à en perdre son chemin et à en donner du nez contre les haies, au lieu de suivre le pavé du roi ou de la république.
BROUTE, s. m. Pain,—dans l'argot des faubouriens.
Ne serait-ce pas par hasard une corruption du Brod allemand?
BROUTER, v. a. Manger.
BROUTEUR SOMBRE, s. m. Homme mélancolique, qui mange tout seul.
BROYEUR DE NOIR EN CHAMBRE, s. m. Ecrivain mélancolique; personne qui se suicide à domicile.
BRUGE, s. m. Serrurier.—dans l'argot des voleurs.
BRUGERIE, s. f. Serrurerie, parce que cela se ronge vite βρυχω ([grec: bruchô]), dirait M. Lorédan Larchey dans son ardeur d'étymologiste.
BRÛLAGE, s. m. Déconfiture générale de l'homme brûlé.
L'expression appartient à Balzac.
BRÛLANT, adj. Délicat, scabreux, difficile.
Actualité brûlante. Actualité on ne peut plus actuelle, pour ainsi dire.
BRÛLÉ (Être). N'inspirer plus aucune confiance dans les endroits où l'on était bien reçu, où l'on avait crédit sur sa mine. Argot des bohèmes et des escrocs.
BRÛLÉ (Être). Être déjoué par la police, dans l'argot des voleurs.
BRÛLÉE, s. f. Coups donnés ou reçus,—dans l'argot du peuple.
Foutre une brûlée. Battre lesennemis dans l'argot des troupiers.
Recevoir une brûlée. Être battu par eux.
BRÛLE-GUEULE, s. m. Pipe très courte et très culottée,—dans l'argot du peuple et des artistes.
BRÛLER, v. n. Approcher du but, être sur le point de découvrir une chose,—dans l'argot des enfants et des grandes personnes, qui devinent, les uns qui savent à quoi on s'expose en s'approchant du feu.
BRÛLER, v. a. Dépasser une voiture,—dans l'argot des cochers qui se plaisent à ce jeu dangereux, malgré les conseils de la prudence et les règlements de la police.
BRÛLER A LA RAMPE (Se). Jouer pour soi sans se préoccuper de la pièce. Argot des coulisses.
BRÛLER DU SUCRE, v. a. Recevoir des applaudissements,—dans le même argot.
BRÛLER LA POLITESSE, v. a. Disparaître sans avertir,—dans l'argot des bourgeois.
BRÛLER LE PÉGRIOT, v. a. Faire disparaître les traces d'un vol. Argot des prisons.
BRÛLER LES PLANCHES, v. a. Avoir l'habitude de la scène, jouer un rôle avec aplomb. Argot des coulisses.
BRÛLER SA CHANDELLE PAR LES DEUX BOUTS , v. a. Faire des dépenses extravagantes,—dans l'argot des bourgeois.
BRÛLOT, s. m. Petit punch à l'eau-de-vie.
BRUTAL, s. m. Canon,—dans l'argot du peuple, qui a quelquefois à se plaindre de cet ultima ratio regum.
BU, adj. Ivre,—dans l'argot du peuple.
BUCHE, s. f. Bois à graver,—dans l'argot des graveurs.
BÛCHE, s. f. Pièce à faire,—dans l'argot des tailleurs.
BÛCHE, s. f. Imbécile,—dans l'argot du peuple.
BÛCHE PLOMBANTE, s. f. Allumette chimique, dans l'argot des voleurs.
BÛCHER, v. n. Travailler avec énergie, avec assiduité. Argot du peuple.
BÛCHER, v. a. Frapper, battre,—dans le même argot.
Se bûcher. Echanger des coups.
BÛCHERIE, s. f. Rixe populaire, souvent sanglante, quoique à coups de pied et de poing seulement.
BÛCHEUR, s. m. Piocheur.
BBULL-PARK. Le jardin Bullier,—dans l'argot des étudiants.
BUQUER, v. n. Voler dans les boutiques sous prétexte d'y demander de la monnaie.
BURELIN, s. m. Bureau,—dans l'argot des voyous.
BURETTES, s. f. pl. Paire de pistolets,—dans l'argot des faubouriens.
BUSARD, s. f. Niais; homme incapable, paresseux, impropre à quoi que ce soit. Argot du peuple.
On dit aussi Buse et Buson.
BUSTINGUE, s. f. Garni où couchent les bateleurs, les Savoyards, les montreurs de curiosités. Argot des voleurs.
BUTE, s. f. L'échafaud que doivent gravir ceux qui ont buté quelqu'un. Même argot.
BUTER, v. a. Assassiner,—dans l'argot des voleurs, qui ont un salutaire effroi de la bute.
BUTEUR, s. m. Le bourreau,—qui tue ceux qui ont tué, et bute ceux qui ont buté.
BUTRE, s. f. Plat,—dans l'argot des voleurs.
BUVAILLER, v. a. Boire peu, ou à petits coups. Argot du peuple.
BUVAILLEUR, s. m. Homme qui ne sait pas boire.
BUVETTE, s. f. Endroit du mur du cimetière par où passent les marbriers pour aller chercher des liquides prohibés à la douane du gaffe en chef.
BYRONIEN, adj. et s. Homme fatal, style mélancolique,—dans l'argot des gens de lettres.
BYRONISME, s. m. Maladie littéraire et morale, à la mode il y a quarante ans, aujourd'hui presque disparue.
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C
CA (Être). Être parfait, comme il faut que ce soit—dans l'argot du peuple.
CAB, s. m. Apocope de Cabotin,—dans l'argot des faubouriens.
On dit aussi Cabot.
CABARET BORGNE, s. m. Mauvais lieu, cabaret de mauvaise mine.
CABAS, s. m. Vieux chapeau d'homme ou de femme,—dans l'argot des bourgeois.
CABASSER, v. n. Bavarder,—dans l'argot du peuple.
Signifie aussi Tromper, et même Voler.
CABASSEUR, s. m. Faiseur de cancans.
Signifie aussi Voleur.
CABERMON,