Hélika: Memoire d'un vieux maître d'école. Charles DeGuise

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       Charles DeGuise

      Hélika: Memoire d'un vieux maître d'école

      Publié par Good Press, 2020

       [email protected]

      EAN 4064066089214

       LA RÉUNION D'AMIS.

       LE VOYAGE

       LE LAC.

       HÉLIKA.

       LA CONFESSION.

       DANS LES BOIS.

       DANS LA TRIBU.

       L'ENLÈVEMENT

       PLAISIRS DE LA VENGEANCE

       AU LABRADOR.

       LES YEUX DE MARGUERITE.

       LA BRISE

       ESCLAVAGE ET ÉVASION.

       LE MEURTRE.

       LE JUGE DE PAIX.

       ANGELINE.

       TROIS TRAPPEURS.—UNE VIEILLE CONNAISSANCE.

       TENTATIVE ET ATTAQUE.

       LA CAVERNE DES FÉES

       L'HÔPITAL GÉNÉRAL

       LA CHASSE A L'HOMME

       DERNIERS JOURS DE PAULO ET RODINUS

       VIE INTIME

       Table des matières

      C'est en vain que nous chercherions à nouer des liens plus forts: et plus durables que ceux qui nous unissent à nos compagnons d'école, et à nos condisciples de collège. La vieille amitié d'autrefois a jeté dans nos coeurs des racines si profondes, que nous les sentons grandir avec le nombre de nos années.

      Lorsque rage à desséché notre veine, et que les blessures de la vie ont laissé sur chaque épine du chemin le reste de nos dernières illusions, elles viennent nous réjouir et nous consoler sous la riante et gracieuse image de notre enfance, avec ses jeux, son espièglerie et son insouciance. Ses racines ont alors produit des fleurs précieuses que le vieil âge se plait à cueillir comme l'a fait l'auteur des "Anciens Canadiens."

      Mais parmi ceux de nos jeunes compagnons, il en est qui nous sont restés plus sympathiques; parce qu'ils étaient d'un caractère plus conforme au nôtre, plus jovials ou taciturnes, plus taquins ou espiègles, suivant, qu'ils ont pris eux-mêmes plus ou moins; de part dans nos escapades d'écoliers. Aussi quels francs éclats de rire, lorsque nous nous rencontrons et nous racontons nos réminiscences du passé, de notre vie d'école, et de nos années de collège.

      En parlant de la jeunesse, temps hélas, bien éloigné de moi aujourd'hui, il m'est revenu une narration, et la lecture d'un manuscrit, faite par un ancien maître d'école, qui sont encore l'une et l'autre dans un des replis de ma mémoire, comme un émouvant souvenir des temps passés. Ces souvenirs datent de loin, puisque je n'avais qu'à peine vingt ans lorsque je les entendis de la bouche du père d'Olbigny.

      Le père d'Olbigny était un vieux maître d'école.

      Il était un jour, arrivant on ne savait d'où, venu prendre possession de l'école de notre village.

      Après un examen passé devant le curé et les syndics, qui n'étaient malins ni en grammaire, ni en calcul, il avait été décidé qu'il était capable de nous enseigner l'alphabet.

      Or, le père d'Olbigny était un homme instruit, profondément instruit. Il parlait, et écrivait correctement plusieurs langues anciennes et modernes; comme nous pûmes en juger plus tard.

      Son extérieur n'était rien moins que prévenant en sa faveur. Une balafre affreuse lui partageait transversalement la figure, et lui donnait une expression étrange; mais ses yeux étaient si bons, si doux et si chargés de tristesse; ses procédés à notre égard si affectueux et si paternels, que nous l'aimâmes à première vue et nous nous livrâmes à l'élude, crainte de lui faire de la peine. Il nous traitait tous avec la même bonté, mais il y avait une classe qui paraissait lui être privilégiée. Cette classe se composait de jeunes gens de mon âge et j'en faisais partie.

      Ce fut donc en pleurant qu'il reçut nos adieux, lorsque nous laissâmes l'école pour endosser la livrée de collégiens.

      Un soir, dix ans après, nous retrouvions les mêmes condisciples de cette classe, au coin du feu où nous avions été conviés par l'un de nous. Naturellement, nous vînmes à parler de notre temps d'enfance et de notre cher monsieur d'Olbigny. Il avait laissé nos endroits, et ce fut alors que l'un de nous, nous informa qu'il habitait une maison écartée à quelque distance du village de B...., et qu'il y vivait en véritable ermite.

      Nous décidâmes, séance tenante, d'aller passer une soirée avec lui.

      Il vivait, paraissait-il, dans un pénible état de gêne. Plusieurs de mes amis. étaient riches, une souscription fut ouverte et la bourse qui fut formée lui fut transmise sous forme de restitution. Il avait, reçu par ce moyen de quoi vivre largement, comparativement, pendant deux ans.

      Au jour fixé, personne ne manqua à l'appel.

      Le père d'Olbigny pleura de joie de nous revoir, il nous reçut comme ses véritables enfants. Quelques verres d'eau de vie que nous avions apportés le rendirent plus expansif. Il nous avoua qu'une main inconnue lui avait, fait une restitution; cette main, ajouta-t-il plaisamment, ne peut venir que du ciel, parce que je ne connais personne sur la terre qui me doive restitution. Ce fut après un toast pris à sa santé, et qu'il nous eut affectueusement remerciés, qu'il continua:

      Il


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