Psychopathia Sexualis avec recherches spéciales sur l'inversion sexuelle. R. von Krafft-Ebing
SPÉCIALE
ENTRAVES PSYCHIQUES AU DÉVELOPPEMENT
1.—DÉBILITÉ MENTALE (IDIOTIE) CONSÉCUTIVE AUX PSYCHOSES.
2.—IDIOTIE CONSÉCUTIVE À L'APOPLEXIE.
3.—IDIOTIE CONSÉCUTIVE À DES LÉSIONS DE LA TÊTE.
4.—IDIOTIE ACQUISE, PROBABLEMENT PAR LUES.
LA VIE SEXUELLE MORBIDE DEVANT LES TRIBUNAUX 104
1. OUTRAGES AUX MŒURS PAR EXHIBITIONNISME
2. VIOL ET ASSASSINAT PAR VOLUPTÉ.
4. MASOCHISME ET SERVITUDE SEXUELLE.
5. COUPS ET BLESSURES, VOL À MAIN ARMÉE, VOL PAR FÉTICHISME.
6. DÉBAUCHE AVEC DES INDIVIDUS AU-DESSOUS DE QUATORZE ANS. OUTRAGES (AUTRICHE) .
7. IMMORALITÉ CONTRE NATURE (SODOMIE 119) .
8. ACTES D'IMPUDICITÉ AVEC DES PERSONNES DU MÊME SEXE (Pédérastie, Sodomia sensu strictiori) .
LA PÉDÉRASTIE ACQUISE ET NON MORBIDE 122 .
11.—ACTES IMMORAUX COMMIS AVEC DES PUPILLES.—SÉDUCTION
1895
PRÉFACE
Peu de personnes se rendent un compte exact de la puissante influence que la vie sexuelle exerce sur les sentiments, les pensées et les actes de la vie intellectuelle et sociale.
Schiller, dans sa poésie: Les Sages, reconnaît ce fait et dit: «Pendant que la philosophie soutient l'édifice du monde, la faim et l'amour en forment les rouages.»
Il est cependant bien surprenant que les philosophes n'aient prêté qu'une attention toute secondaire à la vie sexuelle.
Schopenhauer, dans son ouvrage: Le monde comme volonté et imagination1, trouve très étrange ce fait que l'amour n'ait servi jusqu'ici de thème qu'aux poètes et ait été dédaigné par les philosophes, si l'on excepte toutefois quelques études superficielles de Platon, Rousseau et Kant.
Note 1: (retour)
T. II, p. 586 et suiv.
Ce que Schopenhauer et, après lui, Hartmann, le philosophe de l'Inconscient, disent de l'amour, est tellement erroné, les conclusions qu'ils tirent sont si peu sérieuses que, en faisant abstraction des ouvrages de Michelet2 et de Mantegazza3, qui sont des causeries spirituelles plutôt que des recherches scientifiques, on peut considérer la psychologie expérimentale et la métaphysique de la vie sexuelle comme un terrain qui n'a pas encore été exploré par la science.
Note 2: (retour)
L'Amour.
Note 3: (retour)
Physiologie de l'amour.
Pour le moment, on pourrait admettre que les poètes sont meilleurs psychologues que les philosophes et les psychologues de métier; mais ils sont gens de sentiment et non pas de raisonnement; du moins, on pourrait leur reprocher de ne voir qu'un côté de leur objet. À force de ne contempler que la lumière et les chauds rayons de l'objet dont ils se nourrissent, ils ne distinguent plus les parties ombrées. Les productions de l'art poétique de tous les pays et de toutes les époques peuvent fournir une matière inépuisable à qui voudrait écrire une monographie de la psychologie de l'amour, mais le grand problème ne saurait être résolu qu'à l'aide des sciences naturelles et particulièrement de la médecine qui étudie la question psychologique à sa source anatomique et physiologique et l'envisage à tous les points de vue.
Peut-être la science exacte réussira-t-elle à trouver le terme moyen entre la conception désespérante des philosophes tels que Schopenhauer et Hartmann4 et la conception naïve et sereine des poètes.
Note 4: (retour)
Voici