Des homicides commis par les aliénés. Blanche Émile

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       Émile Blanche

      Des homicides commis par les aliénés

      Publié par Good Press, 2020

       [email protected]

      EAN 4064066083991

       DÉLIRE DE PERSÉCUTION.—ILLUSIONS DES SENS.—TENTATIVE DE MEURTRE SUR UN. ECCLÉSIASTIQUE.—IRRESPONSABILITÉ.

       DÉLIRE DE PERSÉCUTION.—HALLUCINATIONS.—ILLUSIONS DES SENS.—ACCÈS. D'AGITATION MANIAQUE AIGUË.—GUÉRISON DE L'ACCÈS MANIAQUE.—PERSISTANCE. DE CONCEPTIONS DÉLIRANTES ET DES. HALLUCINATIONS.—MÉGALOMANIE.—MEURTRE.—IRRESPONSABILITÉ.

       DÉBILITÉ INTELLECTUELLE CONGÉNITALE.—DÉLIRE DE PERSÉCUTION.—ILLUSIONS. DES SENS.—IDÉES DE SUICIDE.—ACCÈS. D'EMPORTEMENT.—MEURTRE.—IRRESPONSABILITÉ.

       DÉLIRE DE PERSÉCUTION AVEC ACCÈS IMPULSIFS.

       ÉPILEPSIE.—ATTAQUES VERTIGINEUSES AVEC HALLUCINATIONS VISUELLES ET. PERVERSIONS INTELLECTUELLES.—ABSENCE D'ATTAQUES. CONVULSIVES.—INCONTINENCE NOCTURNE DES URINES.—ACCÈS DE DÉLIRE. IMPULSIF.—MEURTRE.—SOUVENIR EXACT DES FAITS ACCOMPLIS PENDANT. L'ACCÈS.—IRRESPONSABILITÉ.

       ACCÈS DE MÉLANCOLIE.—SEMI-GUÉRISON.—PERSISTANCE DE TRISTESSE SANS. DÉLIRE.—SECOND ACCÈS DE MÉLANCOLIE.—SUICIDE AVEC TENTATIVES NON. SÉRIEUSES.—PENSÉES D'HOMICIDE SUR LA PERSONNE DU MARI, SANS. EFFET.—AGGRAVATION DE L'EXCITATION.—IMPULSIONS IRRÉSISTIBLES QUI. ABOUTISSENT AU MEURTRE DE L'ENFANT.—IRRESPONSABILITÉ.

       MÉLANCOLIE SUICIDE.—ACTES DE VIOLENCE.—TENTATIVES D'HOMICIDE.

       AFFECTION CÉRÉBRALE GRAVE DANS LA PREMIÈRE ENFANCE.—BIZARRERIES.—IDÉES. D'EMPOISONNEMENT ET DE PERSÉCUTION.—ACCÈS D'INTENSITÉ DIFFÉRENTE. SÉPARÉS PAR DES INTERVALLES DE LUCIDITÉ PRESQUE ABSOLUE.—CRISE. ABOUTISSANT À UN MEURTRE.—RESPONSABILITÉ ATTÉNUÉE.

       TENTATIVE DE MEURTRE PAR UN JEUNE HOMME ÂGÉ DE MOINS DE 16 ANS SUR SON. FRÈRE CADET, AVEC PRÉMÉDITATION ET GUET-APENS.—HÉRÉDITÉ.—MALFORMATION. CÉRÉBRALE CONGÉNITALE.—ÉDUCATION DÉFECTUEUSE.—RESPONSABILITÉ LIMITÉE.

       HÉRÉDITÉ.—ÉPILEPSIE.—ALCOOLISME.—TENTATIVES DE. SUICIDE.—VOL.—TENTATIVES D'HOMICIDE.—RESPONSABILITÉ ATTÉNUÉE.

       CONDITIONS DÉFECTUEUSES D'HÉRÉDITÉ. CÉRÉBRALE.—PARESSE—IVROGNERIE.—TROUBLES INTELLECTUELS À PEINE. APPRÉCIABLES ET SÉPARÉS PAR DE LONGS INTERVALLES.—ABSENCE DE CRISES. IMPULSIVES.—DOUBLE MEURTRE.—RESPONSABILITÉ ATTÉNUÉE.

       Table des matières

      Nous soussignés, docteurs en médecine de la Faculté de Paris, commis le 13 septembre 1871, par une Ordonnance de M. Blain des Cormiers, juge d'instruction près le Tribunal de première instance du département de la Seine, à l'effet de constater l'état mental de la nommée C… (Anne-Joséphine), inculpée d'avoir, à Paris, le 6 août 1871, commis une tentative d'assassinat sur la personne de M. l'abbé B…; après avoir prêté serment, consulté les pièces du dossier, recueilli tous les renseignements de nature à nous éclairer, et visité la prévenue à différentes reprises, avons consigné, dans le présent Rapport, les résultats de notre examen:

      La fille C… est née en Belgique; âgée d'environ 48 ans, elle est douée d'une constitution robuste; une surdité assez prononcée est la seule infirmité dont elle soit atteinte. Si l'on s'en rapporte aux renseignements qu'elle donne sur ses antécédents, il n'y aurait pas eu d'aliénés dans sa famille; son père est mort à 80 ans; sa mère a succombé à la suite d'un accouchement.

      Les antécédents tels que le dossier nous les fait connaître sont les suivants. La fille C… a été condamnée pour vol en 1855, à cinq ans de prison. À l'expiration de sa peine, elle est revenue à Paris, et, depuis cette époque, plus particulièrement dans ces dernières années, elle a mené une existence tourmentée, sur laquelle elle nous donne des renseignements précis. Les détails dans lesquels elle est entrée nous ont paru d'une très-grande importance dans l'appréciation de son état mental. Nous les exposerons tels qu'ils se sont présentés dans le long et minutieux examen auquel nous avons soumis la fille C… Ses réponses que nous reproduirons textuellement, pour ne rien leur enlever de leur caractère de sincérité absolue, sont conformes à celles qui ont été consignées dans ses différents interrogatoires; toutefois, elles traduisent d'une manière plus complète, plus fidèle, les préoccupations, les conceptions délirantes de la fille C…

      D. Depuis quand êtes-vous ici?

      R. Il y a un mois à peu près.

      D. Pourquoi vous y a-t-on amenée?

      R. J'ai été arrêtée parce que j'avais tiré deux coups de revolver sur le curé de Montmartre pendant la grand'messe.

      D. Que vous avait-il fait?

      R. Messieurs, je vais vous dire; j'ai eu un malheur pendant que j'étais domestique chez M. L…, j'ai volé de l'argent dans son bureau, et j'ai été condamnée à cinq ans de prison.

      Quand je suis sortie de prison, j'avais pris de bonnes résolutions de travailler; j'ai eu la bêtise de me mettre dans la religion, et ma cause a été divulguée; ce sont les prêtres qui ont fait cela par intérêt; alors tout le monde a su que j'avais volé.

      D. Comment vous êtes-vous aperçue de cela?

      R. Ce n'était pas difficile; en chaire c'était de moi qu'on

       parlait.

      D. Est-ce que vous avez entendu le prédicateur vous désigner par

       votre nom?

      R. Non; quand il parlait de moi, il le mettait au masculin, ainsi il disait les mots: forçat, galérien, en me montrant, et un jour il me dit entre les dents: «Vous en avez assez.» Il y a eu un missionnaire, l'abbé M…, qui est venu prêcher à Montmartre; c'est le premier sermon où l'on s'est occupé de moi. Il a parlé de «l'or de Carthage», c'était pour moi qu'il disait cela, et comme une autre fois le curé, dans un sermon, a dit: «Qu'on se trompait, si l'on croyait que ceux qui volaient se corrigeaient tout à coup, qu'il leur fallait longtemps pour se corriger,» j'ai cru que c'était lui qui avait divulgué ma cause et qui avait dit à l'abbé M… de faire son sermon sur moi.

      D. Qu'est-ce que cela signifiait pour vous l'or de Carthage?

      R. Cela signifiait que j'étais une voleuse, car on dit que les

       Carthaginois étaient des voleurs,

      D. Est-ce qu'on vous accusait aussi en dehors de l'église?

      R. Je crois bien, Messieurs, c'était la même chose à l'atelier. Je travaillais


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