Le roman bourgeois: Ouvrage comique. Furetière Antoine
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Antoine Furetière
Le roman bourgeois: Ouvrage comique
Publié par Good Press, 2021
EAN 4064066082215
Table des matières
PRÉFACE
UN MOT SUR L'ORTHOGRAPHE DE CETTE ÉDITION.
ADVERTISSEMENT DU LIBRAIRE AU LECTEUR.
Histoire de Lucrece la bourgeoise.
Tariffe ou evaluation des partis sortables pour faire facilement les mariages.
Epistre amoureuse à Mademoiselle Javotte.
Historiette de l'Amour esgaré.
Suite de l'histoire de Javotte.
Histoire de Charroselles [73] , de Collantine et de Belastre .
Jugement des buchettes, rendu au siege de...., le 24 septembre 1644.
Lettre de Belastre à Collantine.
Catalogue des livres de Mythophilacte.
Le juste prix de toute sorte de vers.
MDCCCLIV
PRÉFACE
La fatalité qui a poursuivi Furetière pendant sa vie s'est attachée après sa mort à ses écrits. Cet auteur, d'une incontestable originalité, d'un immense savoir et d'une rare intelligence au travail, peut passer pour exemple de ce qu'une seule mauvaise qualité peut faire perdre à une réunion de facultés éminentes.
Le procès du Dictionnaire, une des causes célèbres de la littérature, est trop connu pour que je croie devoir m'en faire en cette occasion le rapporteur après tant d'autres[1]. Les pièces en sont d'ailleurs à la disposition de tout le monde: il y a eu jusqu'à quatre éditions des Factums.
[1] Les démêlés de Furetière avec l'Académie ont été, en dernier lieu, analysés par M. Francis Wey dans un article de la Revue contemporaine (Juillet et Août 1852), dont nous nous sommes appuyé plus d'une fois dans la première partie de cette notice.
Bien qu'il soit assez difficile d'émettre un jugement favorable sur l'une ou l'autre des deux parties, on reste convaincu après lecture que Furetière n'eut pas seulement pour lui l'esprit et la verve, et qu'il eut quelque raison d'exciper de sa bonne foi.
Ce n'est pas sans étonnement que nous voyons, dans le Discours préliminaire de la dernière édition du Dictionnaire de l'Académie françoise, le secrétaire perpétuel reproduire contre l'auteur du Dictionnaire universel cette vieille accusation d'avoir dérobé le travail de ses confrères. Il eût été digne de l'Académie, digne de M. Villemain, de rendre enfin justice au mérite de Furetière et d'accorder à ses torts le bénéfice d'une prescription de près de trois siècles.
Les pamphlets de Furetière, en raison de la supériorité du talent de l'auteur, qui en a fait de véritables modèles en ce genre d'écrits, ont naturellement survécu à ceux de ses adversaires. Néanmoins le recueil en deux tomes imprimé en Hollande, après sa mort (Amsterdam, Henri Desbordes, 1694, in-12), en contient quelque partie, notamment le Dialogue de M. V., de l'Académie françoise et de l'avocat L. M., dont l'académicien Charpentier, le plus vivement attaqué, il est vrai, des ennemis de Furetière, s'est reconnu l'auteur[2]. On y voit Furetière accusé d'avoir prostitué sa sœur pour se mettre en état d'acheter la charge de procureur fiscal de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés; il y est dit qu'il se déshonora dans ce poste par des prévarications et qu'il s'y fit le protecteur déclaré des filous et des filles publiques; on y raconte comment il abusa de sa charge pour escroquer, par une manœuvre qui, selon le vocabulaire moderne, seroit qualifiée de chantage, le bénéfice d'un jeune abbé; enfin, retournant une plaisanterie de Furetière contre lui-même, l'auteur prétend que le Roman Bourgeois,—ce détestable ouvrage—a été dédié par lui au bourreau, comme au seul patron digne d'une telle œuvre. Ce mensonge, dont l'audace confond le lecteur, s'est néanmoins accrédité pendant deux cents ans près des esprits prévenus.
[2] «J'avois déjà commencé à lui riposter par un dialogue de M. Le Maistre et de M. Despréaux... etc... Nous avions pourtant été autrefois amis, etc.» (Carpenteriana, 1o 488.) Quelques pages plus haut (474), Charpentier parle ainsi de Furetière: «Il me siéroit bien, par exemple, de dire que Furetière n'avoit pas d'esprit, et cela parcequ'il m'a outragé dans plusieurs endroits de ses écrits. Non, bien loin de vouloir donner une pareille idée de Furetière, j'avouerai toujours qu'il est un des meilleurs satyriques que nous ayons, et qu'il ne le cède en rien de ce côté à M. Despréaux.»
Furetière, dans son Dernier placet[3],