An der Front und Hinter der Front - Au front et à l'arrière. Группа авторов

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actes du colloque Au front et à l’arrière qu’il contient sont la preuve qu’il reste encore des zones d’ombre à éclairer et des champs de recherche à défricher. L’originalité tant dans la thématique que dans le mode de déroulement du colloque a permis d’apporter, ici et là, un éclairage nouveau et des compléments sur des sujets qui semblaient largement et définitivement connus. En effet, ce colloque se voulait à la fois interdisciplinaire, international, mais aussi intergénérationnel et intercommunautaire. La large palette des communications contenues dans ce volume illustre notre volonté de donner l’occasion à de jeunes chercheurs de présenter les résultats de leurs études en présence d’historiens de renom, d’associer spécialistes de l’histoire et chercheurs venant d’autres domaines des sciences sociales, de faire intervenir côte à côte des universitaires spécialisés en histoire militaire et des militaires intéressés par l’histoire, de confronter les perspectives de personnalités venant des différents pays belligérants de l’époque. Mais ce colloque voulait aussi être l’occasion de la rencontre entre des professionnels de l’histoire militaire et « l’honnête homme » au sens où l’entendait le XVIIe siècle : l’homme cultivé féru d’histoire. Le bilan de ces deux jours de réflexions et d’échanges scientifiques est contenu dans les pages qui suivent. Il est bien trop riche pour être résumé en quelques phrases. Quatre éléments méritent cependant d’être mis en exergue.

      Ce colloque fut organisé main dans la main par un organisme d’État – l’Académie militaire à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich – et une organisation de milice, l’Association suisse d’histoire et de sciences militaires. Cette coopération illustre parfaitement cet esprit de milice typiquement helvétique, où professionnels et amateurs éclairés œuvrent ensemble à la réalisation d’un projet. Cette coopération est à l’image de ce qu’est l’armée de milice helvétique : un effort commun des militaires d’active et des citoyens-(soldats) pour garantir la sécurité du pays et donc le bien de la patrie.

      C’est l’occasion ici d’exprimer nos vifs remerciements à l’Académie militaire et à son commandant, le brigadier Moccand avec ses collaborateurs pour leur précieux soutien, tant financier qu’administratif, sans lequel ce colloque n’aurait pu se faire dans d’aussi bonnes conditions.

      Une question récurrente est de savoir qui doit être en charge de l’histoire militaire : les universitaires ou les militaires ? Les pages qui suivent apportent la seule bonne réponse : les universitaires ET les militaires. En effet, pour le bien de l’étude de l’histoire militaire, il faut un sain mélange entre chercheurs universitaires, garants de la rigueur scientifique en matière de recherche historique, et des militaires d’active apportant l’expérience concrète du métier des armes et des campagnes en cours. Si l’histoire militaire est d’abord une histoire des batailles et des campagnes militaires, elle est aujourd’hui toujours plus interdisciplinaire, englobant l’étude des dimensions politiques, économiques, sociales et culturelles des conflits.

      C’est la fameuse polémologie que les générations précédentes ont apprise avec Gaston Bouthoul et Raymond Aron. Cette pluridisciplinarité se reflète dans les communications contenues dans ce volume.

      Mais s’il en est ainsi, il ne faut pas perdre de vue qu’in fine ce sont des soldats qui, sur le champ de bataille, s’affrontent jusqu’à la mort. Ce sont 18 millions de soldats – beaucoup d’hommes, mais aussi des femmes – qui ont sacrifié leur vie sur les champs de bataille entre 1914 et 1918. Ces pages sont aussi une façon de rendre hommage à tous ceux qui sont morts au champ d’honneur.

      C’est au politique de définir les buts et les valeurs pour lesquels il est prêt à envoyer des soldats à la guerre, in fine d’en accepter la mort. Il appartient au militaire de transformer ces intentions politiques en opérations militaires. Or, conduire la guerre est plus qu’un métier ou un savoir-faire. Ce n’est pas un hasard si l’ouvrage de stratégie militaire écrit au VIe siècle avant JC par Sun Tsu est entré dans l’histoire sous le titre de L’art de la guerre. L’art, ce n’est pas de gagner une bataille à n’importe quel prix. Le sommet de cet art, c’est d’atteindre les objectifs d’une opération militaire avec un minimum en pertes humaines et en destructions matérielles.

      Nous faisons nôtre le constat du commandant de corps Mabillard, qui fut chef de l’instruction de l’Armée suisse, qui disait amèrement : « La Première Guerre mondiale, c’est la négation absolue de l’art de la guerre ! ». Verdun et la bataille de la Somme en sont des illustrations dramatiques : des centaines de milliers de morts pour des gains de terrain de quelques kilomètres sans aucune perspective d’atteindre les buts de guerre à la clé.

      Que la lecture des pages qui suivent, résumé de deux jours de réflexion, nous aide à mieux comprendre les cruels évènements qui se sont passés il y a cent ans, afin que nous soyons capables de prendre aujourd’hui les mesures opportunes pour que demain de tels massacres puissent être évités.

      Divisionnaire (aD) Dominique Juilland

      Président de l’Association suisse d’histoire et de sciences militaires

      Vorwort

      Der sich zum 100. Mal jährende Ausbruch des Ersten Weltkriegs war Anlass für die Tagung «An der Front und hinter der Front: Der Erste Weltkrieg und seine militärischen und gesellschaftlichen Gefechtsfelder» vom 28. Februar und 1. März 2014 an der ETH Zürich. 19 renommierte Historiker und Historikerinnen aus der Schweiz und dem Ausland beleuchteten militär-, sozial-, wirtschafts- und kulturgeschichtliche Aspekte des Ersten Weltkriegs und präsentierten die Resultate ihrer teilweise langjährigen Forschungen. Mit der Publikation des Tagungsbandes findet die in jedem Bereich gelungene und im Erinnerungsjahr in der Schweiz bedeutendste international ausgerichtete Fachtagung zum Ersten Weltkrieg nun ihren Abschluss.

      Vor und während der Tagung beherrschte der damals eben offen ausgebrochene Konflikt in der Ukraine die Tagesaktualität. Ein Jahr später – im Frühjahr 2015 – ist dieser Konflikt in gewisser Weise trauriger Alltag geworden. Die durch die internationale Staatengemeinschaft angestrebte Begrenzung und Eindämmung des Kriegs in der Ostukraine gelingt nicht richtig, von einer Beilegung des Konfliktes kann derzeit keine Rede sein. Rückblickend ist es besonders interessant, sich die enge Verknüpfung der historischen Debatte um den Kriegsausbruch von 1914 mit der sicherheitspolitischen Diskussion des Frühjahres 2014 zu vergegenwärtigen. So riefen vor einem Jahr plötzlich Historiker wie Herfried Münkler oder Thomas Maissen den Lesern grosser schweizerischer Tageszeitungen vor der historischen Erfahrung des Ersten Weltkriegs in Erinnerung, dass auch lange Friedensperioden irgendwann einmal enden und selbst in einer gesellschaftlich und wirtschaftlich komplex miteinander verflochtenen Staatenwelt sich plötzlich bedrohliche Konfrontationslagen entwickeln und verschärfen können. Es waren auf einmal Historiker, nicht so sehr Konfliktforscher oder Politikwissenschaftler, die auf der Basis ihrer geschichtswissenschaftlichen Expertise Antworten zu tagesaktuellen Fragen und Problemlagen geben sollten. Und sie vermochten die sich verändernden und teilweise überschlagenden Ereignisse einzuordnen, weil sie als Historiker wussten und wissen, dass es früher auch einmal anders war.

      Geschichte handelt von Veränderungen. Von den Folgen von Veränderungen, von Menschen, die sich verändern, und solchen, die sich gegen Veränderungen wehren. Auf dieser Basis lassen sich heutige Entwicklungen besser deuten, es geht letztlich um Bewusstwerdung. Vor diesem Hintergrund ist es zu verstehen, dass an der Militärakademie der ETH Zürich die Militärgeschichte die traditionellste Disziplin ist. Es ging nie darum, alte Schlachten nachzustellen, um für morgige Schlachten besser aufgestellt zu sein. Vor dem Hintergrund der modernen Schweizergeschichte wäre dies auch etwas kurios. Es ging und geht darum, Vergangenheit zu verstehen, um Gegenwart besser zu begreifen; eben um Bewusstwerdung. Und da die schweizerische Militärakademie eine Forschungseinrichtung an der ETH Zürich ist, geschieht militärhistorische und militärwissenschaftliche Forschung auch einfach um ihrer selbst willen. Vor diesem Gesamthintergrund war die Tagung «An der Front und hinter der Front» zu verstehen.

      Es freut mich rückblickend


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