Un Cri D’ Honneur. Morgan Rice

Un Cri D’ Honneur - Morgan Rice


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barman bougea nerveusement et baissa la tête.

      “Maintenant, action !” hurla-t-elle.

      Akorth et Fulton sursautèrent et passèrent brusquement à l'action. Gwen quitta précipitamment la pièce, suivie par les deux hommes qui portaient son frère. Ils sortirent tous trois du bar et à la lumière du jour.

      Dans les quartiers pauvres et bondés de la Cour du Roi, ils se mirent précipitamment en route, en quête du médecin, et Gwen pria pour qu'il ne soit pas trop tard.

      CHAPITRE TROIS

      Thor galopait sur le terrain poussiéreux des confins extérieurs de la Cour du Roi. Reece, O’Connor, Elden, les jumeaux et Krohn l'accompagnaient. Kendrick, Kolk, Brom et des dizaines de membres de la Légion et de l'Argent chevauchaient avec eux, formant une grande armée qui partait à la rencontre des McCloud. Ils chevauchaient ensemble, prêts à libérer la cité, et le son assourdissant des sabots grondait comme le tonnerre. Ils avaient chevauché toute la journée et, déjà, le deuxième soleil était depuis longtemps dans le ciel. Thor avait peine à croire qu'il chevauchait vers sa première vraie mission militaire avec ces grands guerriers. Il sentait qu'ils l'avaient accepté comme des leurs. En effet, toute la Légion avait été convoquée en tant que réservistes, et ses frères d'armes chevauchaient tous autour de lui. Les membres de la Légion étaient beaucoup moins nombreux que les milliers de membres de l'armée du roi et Thor, pour la première fois de sa vie, sentait qu'il faisait partie de quelque chose de plus grand que lui-même.

      Thor se sentait également motivé. Il se sentait utile. Ses compagnons et citoyens étaient assiégés par les McCloud et c'était à cette armée de les libérer, d'épargner un destin horrible à son peuple. L'importance de ce qu' ils faisaient pesait sur ses épaules comme un être vivant et le faisait se sentir en vie.

      Thor se sentait en sécurité en présence de tous ces hommes, mais il se sentait également préoccupé: c'était une armée de vrais hommes, mais cela signifiait aussi qu'ils allaient affronter une armée de vrais hommes, de véritables guerriers endurcis. C'était à la vie et à la mort cette fois-ci et, ici, il y avait bien plus en jeu que dans toutes les situations qu'il avait jamais connues. Alors qu'ils chevauchaient, il baissa instinctivement le bras et se sentit rassuré par la présence de sa bonne vieille fronde et de sa nouvelle épée. Il se demanda si, à la fin de la journée, elle serait tachée de sang. Ou s'il serait lui-même blessé.

      Quand leur armée tourna un coin et repéra pour la première fois la cité assiégée à l'horizon, elle fit soudain entendre un grand cri, encore plus fort que les sabots des chevaux. De la fumée noire s'en élevait en grands nuages et l'armée MacGil éperonna ses chevaux pour y arriver plus vite. Thor éperonna lui aussi son cheval en essayant de ne pas se laisser distancer par les autres alors qu'ils tiraient tous l'épée, dressaient leurs armes et se dirigeaient vers la cité avec l'intention d'en découdre.

      L'armée, massive, fut divisée en groupes plus petits et dans le groupe de Thor chevauchaient dix soldats, des membres de la légion, ses amis et quelques autres qu'il ne connaissait pas. A leur tête chevauchait un des commandants en chef de l'armée du roi, un soldat que les autres appelaient Forg, un grand homme mince, tout en longueur et à la peau grêlée, aux cheveux gris coupés courts et aux yeux sombres et creux. L'armée se divisait en plus petits groupes et bifurquait dans toutes les directions.

      “Ce groupe, suivez-moi !” commanda-t-il en se servant de son bâton pour faire signe à Thor et aux autres de bifurquer et de suivre ses ordres.

      Le groupe de Thor suivit les ordres et forma les rangs derrière Forg en bifurquant plus loin du corps principal de l'armée. Thor regarda derrière lui et remarqua que son groupe s'était plus séparé de l'armée que la plupart des autres, que l'armée devenait plus lointaine et, au moment où Thor se demandait où on les emmenait, Forg cria :

      “Nous prendrons position sur le flanc McCloud !”

      Thor et les autres échangèrent un regard nerveux et excité, puis ils chargèrent tous, bifurquant jusqu'à perdre le corps principal de l'armée de vue.

      Bientôt, ils furent dans un nouveau terrain et la cité disparut complètement. Thor était sur ses gardes mais il n'y avait de signe de l'armée McCloud nulle part.

      Finalement, Forg arrêta son cheval devant une petite colline, dans un bosquet. Les autres s’arrêtèrent derrière lui.

      Thor et les autres regardèrent Forg en se demandant pourquoi il s'était arrêté.

      “Garder ce donjon, telle est notre mission”, expliqua Forg. “Vous êtes encore de jeunes guerriers, donc, nous voulons vous épargner le feu de l'action. Vous tiendrez cette position pendant que le corps principal de notre armée passera la cité au peigne fin et affrontera l'armée McCloud. Il est peu probable que des soldats McCloud viennent par ici et vous y serez à peu près en sécurité. Prenez vos positions autour de cet endroit et restez ici jusqu'à ce que nous vous disions de bouger. Maintenant, action !”

      Forg éperonna son cheval et monta la colline; Thor et les autres en firent autant et le suivirent. Le petit groupe traversa les plaines poussiéreuses en soulevant un nuage. Aussi loin que Thor puisse voir, il n'y avait personne. Il se sentait déçu d'être exclu de l'action en cours; pourquoi les protégeait-on tous à ce point ?

      Plus ils chevauchaient, plus Thor sentait que quelque chose n'allait pas. Il n'arrivait pas à dire ce que c'était, mais son sixième sens lui disait que quelque chose n'allait pas.

      Quand ils s'approchèrent du sommet de la colline, où se dressait un petit donjon ancien, une grande tour efflanquée qui avait l'air abandonnée, quelque chose en Thor lui dit de regarder derrière lui. Quand il le fit, il vit Forg. Thor eut la surprise de voir que Forg s'était peu à peu laissé distancer par le groupe, s'était éloigné de plus en plus, et, quand Thor regarda, Forg se retourna, éperonna son cheval et, sans avertissement, repartit au galop.

      Thor ne comprenait pas ce qui se passait. Pourquoi Forg les avait-il abandonnés aussi brusquement? A côté de lui, Krohn gémit.

      Juste au moment où Thor commençait à analyser ce qui se passait, ils atteignirent le sommet de la colline et le vieux donjon en s'attendant à ne voir qu'un terrain vague devant eux.

      Cependant, le petit groupe de membres de la légion arrêta brusquement ses chevaux. Ils restèrent tous là, pétrifiés par ce qu'ils voyaient.

      Là, devant eux, en attente, se trouvait toute l'armée McCloud.

      On les avait menés droit dans un piège.

      CHAPITRE QUATRE

      Gwendolyn avançait à toute hâte dans les rues sinueuses de la Cour du Roi en se frayant un chemin dans la foule des roturiers. Akorth et Fulton portaient Godfrey derrière elle. Elle était résolue à trouver le médecin dès que possible. Il était inconcevable que Godfrey meure après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, et certainement pas comme ça. Elle voyait presque le sourire d'autosatisfaction qu'aurait Gareth quand il recevrait la nouvelle de la mort de Godfrey, et elle avait l'intention de faire en sorte que ça n'arrive pas. Elle aurait seulement voulu le trouver plus tôt.

      Quand Gwen tourna à un coin et entra dans la place publique, la foule s'épaissit considérablement. Elle leva les yeux et vit Firth qui pendait encore à une poutre, le nœud coulant serré autour du cou, pendu là pour servir de spectacle à la foule. Elle se détourna instinctivement. C'était une chose affreuse à contempler, un rappel de la scélératesse de son frère. Elle sentait qu'elle ne pourrait jamais échapper à son influence, où qu'elle se tourne. Il était étrange de se dire que, rien que la veille, elle avait parlé à Firth et que, maintenant, il pendait ici. Elle ne pouvait s'empêcher de se dire que la mort se rapprochait d'elle et viendrait la chercher elle aussi.

      Même si Gwen voulait se détourner, choisir un autre itinéraire, elle savait que la place publique était l'itinéraire le plus direct et qu'il était hors de question de l'éviter parce qu'elle avait peur; elle se força à passer devant la poutre, droit devant le pendu qui se trouvait sur sa route. Quand elle le fit, elle eut


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