La cour et la ville de Madrid vers la fin du XVIIe siècle. Marie Catherine d'Aulnoy

La cour et la ville de Madrid vers la fin du XVIIe siècle - Marie Catherine  d'Aulnoy


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à mort, soixante aux galères, quarante au bannissement. Les biens des fugitifs furent confisqués et les priviléges de la ville modifiés, ainsi que le dit madame d'Aulnoy.

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La situation des Vice-Rois en Espagne, il faut le dire, n'était pas facile. En Sicile, de même que dans les autres contrées soumises à la couronne d'Espagne, ils avaient à tenir compte de priviléges qui les arrêtaient à chaque pas. Les provinces, les villes, les corporations, le clergé, la noblesse, avaient les leurs et les défendaient opiniâtrément; il était impossible de leur faire entendre raison. Pour se maintenir pendant quelques années, les Vice-Rois étaient obligés de s'appuyer tour à tour sur Palerme contre Messine, ou sur Messine contre Palerme; de gagner à tout prix les magistrats influents et d'ajourner la solution des questions les plus délicates. Les fonctionnaires révocables leur étaient dévoués; ceux qui étaient inamovibles leur faisaient subir une opposition tracassière, attribuant toutes les mesures utiles à leur influence personnelle, tandis qu'ils imputaient les décisions impopulaires au mépris que l'on faisait de leurs conseils. Les deux partis en appelaient fréquemment au Conseil d'Italie, et la lutte qui avait commencé en Sicile se continuait à Madrid. Toujours acharnés contre leur ennemi, les Siciliens appuyaient leurs plaintes par des présents et des menaces, et ils finissaient ordinairement par obtenir une enquête dont le résultat était le rappel du Vice-Roi. (Weiss, t. I, p. 216.)

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Cet usage est un vestige des mœurs arabes. Les pèlerins musulmans laissent de semblables témoignages de leur dévotion dans les lieux saints qu'ils visitent.

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Ainsi que nous l'avons dit, les Basques ne laissaient pas le Roi amener des troupes étrangères dans leur pays et se chargeaient de le défendre eux-mêmes.

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La marquise de Los-Rios est l'héroïne de l'histoire romanesque qu'on lira plus loin. Son nom est donc imaginaire; mais les détails que madame d'Aulnoy mentionne à l'occasion de sa rencontre avec cette dame sont parfaitement réels.

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Le duc de Saint-Simon, lorsqu'il alla visiter la Reine douairière d'Espagne, fut frappé de l'aspect lugubre du deuil que portait la duchesse de Liñares. «Son habit m'effraya, dit-il; il était tout fait de veuve et ressemblait en tout à celui d'une religieuse.» (Mémoires, t. XVIII, p. 258.)

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Ce monastère, le plus noble et le plus riche de l'Espagne, fut dévasté par l'armée française en 1811. Les tombeaux furent ouverts pour y chercher des trésors. Les squelettes et les linceuls jonchaient le pavé de l'église au moment du passage de Napoléon. (Mémoires du comte Miot de Melito, t. III, p. 22.)

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Les Dames de Saint-Jacques se consolaient fort de leur claustration, si nous en jugeons par une bonne fortune scandaleuse que s'attribue le conseiller Bertault lors de son séjour à Burgos.

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Madame d'Aulnoy entre par la suite dans beaucoup de détails sur ce mariage, et nous nous réservons de donner, à ce moment, les détails nécessaires sur ces familles.

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Les Omodeï étaient issus d'une famille de jurisconsultes italiens. A ce double point de vue, ils ne semblaient pas en Espagne dignes des honneurs de la grandesse. Néanmoins, le marquis se couvrit devant le Roi le 20 mars 1679.

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Les noms sont parfois tellement altérés dans le texte de madame d'Aulnoy, qu'ils en deviennent méconnaissables; nous les donnons alors tels quels.

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Tel était bien, d'après la tradition, le sens du fuero de Sobrarbe. L'existence de ce fuero ne saurait être contestée en elle-même, car on en retrouve des fragments dans divers documents; mais ces fragments, en réalité, ne disent rien de semblable; néanmoins, personne ne révoquait en doute une tradition qui s'accordait parfaitement avec les sentiments et les idées des Aragonais. Nous voyons le secrétaire d'État, Antonio Perez, lors de ses démêlés avec Philippe II, s'appuyer sur cette donnée pour soulever les passions populaires et citer fort au hasard, mais sans rencontrer de contradicteur, la formule que madame d'Aulnoy répète et que tant d'autres ont répétée après elle.

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Il nous faut ici relever une erreur.

De temps immémorial, les Ricoshombres possédaient des priviléges qui, selon l'expression de Don Alonzo III, les égalaient à des souverains. De là des luttes continuelles avec les Rois d'Aragon. Don Pedro II et Don Jayme-el-Conquistador, entre autres, s'efforcèrent de restreindre la puissance de leurs barons. Appuyés sur le clergé et les villes, ils l'emportèrent en diverses circonstances. Mais les barons prirent leur revanche et contraignirent le Roi Don Alonzo III à signer les deux chartes connues dans l'histoire d'Aragon sous le nom de Fueros de la Union. Ces chartes réduisaient à néant l'autorité royale, en donnant aux barons le droit de revendiquer leurs priviléges par la force des armes. Don Pedro IV, surnommé el Ceremonioso, el Cruel, et plus souvent encore el del Punyalete, renouvela la lutte et battit les barons à Epila en 1348. Il réunit ensuite les Cortès à Saragosse et déchira en leur présence les chartes de la Union avec son poignard. S'étant blessé à la main, il laissa couler son sang sur le parchemin, et prononça ces paroles restées célèbres: «Les chartes qui ont coûté tant de sang doivent être biffées avec le sang d'un Roi.» Cette particularité, bien qu'elle ne soit pas mentionnée dans les Mémoires du Roi, semble avérée, elle lui valut le surnom bizarre de el del Punyalete. Don Pedro IV ne modifia, du reste, en aucune façon la constitution du royaume d'Aragon.

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Ces détails ne donnent qu'une idée vague des priviléges des Aragonais. Nous ne saurions les compléter en quelques lignes et nous nous réservons d'en parler plus loin. (Appendice B.)

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L'Espagne entière était infestée de brigands organisés par bandes. Les environs de Madrid, entre autres, étaient parcourus par trois quadrilles de voleurs, qui arrêtaient souvent les courriers d'ambassade. Le désordre était tel qu'ils étaient aidés dans leur besogne par le régiment d'Aytona, qu'on fut obligé d'éloigner pour ce motif; le véritable repaire de ces brigands était la région montagneuse de la Catalogne et de l'Aragon. C'était là que se retiraient tous ceux qui avaient maille à partir avec la justice. Ils nommaient cet exil, dit l'historien Mello, Andar al Trabajo (aller au travail). Ils se divisaient en quadrilles ou escouades régulièrement organisés et commandés par des chefs déterminés. Ces chefs s'accoutumaient ainsi à la guerre de partisans, passaient ensuite dans les armées et y obtenaient souvent les grades les plus élevés. Leurs hommes portaient en bandouillère une courte arquebuse, point d'épée, point de chapeau, mais un bonnet dont la couleur indiquait l'escouade à laquelle ils appartenaient. Des espadrilles de corde à leurs pieds, une large cape de serge blanche sur leurs épaules, un pain et une gourde d'eau suspendus à leur ceinture complétaient leur équipement. Il y avait alors peu de Catalans qui, pour une cause ou pour une autre, n'eussent fait partie de ces escouades et n'eussent ainsi détroussé les voyageurs et les officiers du Roi. Nul n'y attachait la moindre honte; loin de là, au milieu des troubles qui agitaient la province, la sympathie des populations leur était acquise. Cette sympathie se retrouve dans la littérature du temps, et les héros du théâtre de Calderon sont, pour la plupart, des chefs de brigands.


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