Mémoires de Constant, premier valet de chambre de l'empereur, sur la vie privée de Napoléon, sa famille et sa cour. Louis Constant Wairy

Mémoires de Constant, premier valet de chambre de l'empereur, sur la vie privée de Napoléon, sa famille et sa cour - Louis Constant Wairy


Скачать книгу
donné à mademoiselle Méserai une paire de girandoles en diamans de très-grand prix. Dans une de leurs dernières entrevues, mais avant que M. le comte eût laissé paraître aucun signe de refroidissement, il aperçut les girandoles sur la toilette de sa maîtresse, et les prenant dans ses mains: «En vérité, ma chère, vous avez des torts avec moi. Pourquoi ne pas me montrer plus de confiance? Je vous en veux beaucoup de porter des bijoux passés de mode comme ceux-ci.—Comment! mais il n'y a pas six mois que vous me les avez donnés.—Je le sais, mais une femme qui se respecte, une femme de bon goût ne doit rien porter qui ait six mois de date. Je garde les pendans d'oreilles et je vais les faire porter chez Devilliers (c'était le joaillier de M. le comte) pour qu'il les monte comme je l'entends.» M. le comte, bien tendrement remercié pour une attention si délicate, mit les girandoles dans sa poche avec une ou deux parures venant aussi de lui et qui ne lui paraissaient plus assez nouvelles, et la brouillerie éclata avant qu'il eût rien rapporté. Il fit pourtant, dit-on, un dernier cadeau à mademoiselle M… avant de la quitter tout-à-fait; et celui-là, la pauvre fille en souffrit long-temps. Il faut dire toutefois, pour rendre justice aux deux parties, que de son côté M. le comte prétendait que, loin de donner, il avait craint de recevoir, et que c'était cette crainte salutaire qui avait amené la rupture.

      Конец ознакомительного фрагмента.

      Текст предоставлен ООО «ЛитРес».

      Прочитайте эту книгу целиком, купив полную легальную версию на ЛитРес.

      Безопасно оплатить книгу можно банковской картой Visa, MasterCard, Maestro, со счета мобильного телефона, с платежного терминала, в салоне МТС или Связной, через PayPal, WebMoney, Яндекс.Деньги, QIWI Кошелек, бонусными картами или другим удобным Вам способом.

      1

      Je suis heureux de pouvoir citer, à l'appui de ce que j'avance ici, l'opinion exprimée par M. de Bourrienne, à propos d'un triste événement dont je rendrai compte en son lieu.

      «C'est dans la nuit qui précéda le retour du maréchal Macdonald à Fontainebleau que l'on assure que Napoléon tenta de s'empoisonner; mais comme je n'ai aucun détail certain sur cette tentative d'empoisonnement, et que je ne veux parler que de ce dont je suis bien sûr, je m'abstiendrai de donner, comme quelques personnes l'ont fait, des conjectures toujours hasardées sur un fait de cette gravité que Napoléon a rejeté bien loin dans les conversations de Sainte-Hélène. Le seule personne qui puisse lever les doutes qui existent à cet égard, est Constant, qui, m'assura-t-on, n'avait pas quitté Napoléon de la nuit.»

      (Mémoires de M. de Bourrienne, page 161, tome X.)

      2

      Depuis j'ai été assez heureux pour lui faire obtenir de l'empereur, une place qu'il désirait pour retraite, ayant perdu l'usage de son bras droit.

      3

      Madame de Crigny fut depuis madame Denon.

      4

      Michau, de la comédie française, était le professeur de la troupe; quand il arrivait qu'un des acteurs manquait de chaleur, Michau criait: «Chaud! chaud! chaud!»

      5

      Deux monumens ont été élevés dans Paris au brave Desaix; une statue sur la place des Victoires, et un buste sur la place Dauphine. La statue affectait une pose théâtrale qui ne s'accordait guère avec les manières sérieuses et le naturel parfait de celui dont elle était censée reproduire l'image. D'ailleurs une nudité complète, mal voilée dans ce qu'elle aurait eu de plus antique par le ceinturon d'une épée, choquait tous les regards, et excitait la verve des mauvais plaisans. Le grand vainqueur de Waterloo s'est fait représenter, de son vivant, dans Hyde-Park, en Achille colossal, et sa grâce (du moins la statue de sa grâce) est exécutée de manière à ce que les curieux ne perdent pas une seule ligne, un seul muscle de son héroïque personne. Pour que rien ne manque à cette parodie, ce sont les ladies anglaises, si susceptibles sur l'article de la décence et de la dignité, qui ont élevé ce monument à la gloire de Mylord-Duc.

      Pour en revenir à Desaix (c'est revenir de loin), la statue qui lui avait été élevée sur la place des Victoires, a été enlevée sous l'empire, par ordre du gouvernement. Quant au buste que l'on voit encore aujourd'hui sur la place Dauphine, il serait difficile d'imaginer quelque chose de plus mesquin, de plus enfumé et de plus négligé; c'est ainsi qu'est traitée l'image de Desaix; en revanche, Pichegru a des statues de bronze.

      6

      Le préfet de police adressa aux consuls un rapport dans lequel, après avoir raconté les détails de cet événement affreux, il donnait la liste des morts et celle des blessés. La première était de huit individus; la seconde de vingt-huit.

      «Quarante-six maisons, ajoute le rapport, sont extrêmement endommagées.

      Le dégât des immeubles est estimé à la somme de 40,845 francs.

      Celui des meubles à celle de 123,645 francs.

      Les maisons nationales ne sont point comprises dans cette estimation.

      Le cheval, les débris de la voiture et quelques parties des tonneaux ont été apportés à la préfecture.

      Ces débris ont été scrupuleusement recueillis. L'on a pris avec le plus grand soin le signalement du cheval.»

      M. Dubois avait cru devoir terminer son rapport par un compliment au premier consul, dans lequel il y a pourtant quelque chose de vrai: c'est que l'attentat du 3 nivôse avait redoublé l'attachement des Français pour le chef de l'état. Voici l'avant-dernière phrase du rapport:

      «Dès les premiers momens de l'explosion, on a fait une enquête sur les lieux mêmes. Des déclarations furent reçues; et au milieu des cris que la douleur arrachait aux malheureuses victimes du plus atroce des attentats, le cœur put encore éprouver une sensation agréable: ces infortunés s'oubliaient pour ne penser qu'au premier consul: c'était pour lui qu'ils demandaient vengeance.»

      7

      Mademoiselle Adèle Auguié, sœur de madame la maréchale Ney, avait épousé le général de Brocq, grand maréchal de la cour de Hollande. Sa majesté la reine Hortense étant aux eaux d'Aix en Savoie, en 1812, se plaisait à faire, avec son amie, des excursions sur les montagnes les plus escarpées. Dans une de ces courses un torrent se trouva sur leur passage, et il n'y avait pour le franchir qu'une planche fragile. La reine, conduite par son écuyer, passa la première, et elle se retournait pour encourager madame de Brocq, lorsqu'elle la vit glisser et tomber à pic dans le précipice. À cette horrible vue, la reine poussa des cris perçans. Son désespoir ne la priva point pourtant de sa présence d'esprit. Elle donna des ordres, multiplia les prières et les promesses. Mais tout secours était inutile. Le corps de la jeune femme avait été fracassé dans sa chute, et un certain temps s'écoula avant qu'on ne pût retirer de l'eau le cadavre froid et mutilé. Ces tristes restes furent rapportés à Saint-Leu, dont tous les habitans furent plongés dans la plus profonde douleur. Madame de Brocq était chargée de distribuer les nombreux bienfaits de la reine. Elle méritait les larmes que sa mort fit répandre.

      8

      L'auteur du Mémorial cite de l'Empereur à Sainte-Hélène un trait pareil à celui que je rapporte ici. Sa Majesté professait la plus haute


Скачать книгу