Avant Qu’il Ne Jalouse. Блейк Пирс
récits de crimes qui avaient réellement eu lieu. Elle parcourut les ressources textuelles en ligne tout comme les podcasts, en tentant de stimuler son esprit : elle s’efforçait de deviner l’issue de ces affaires de la vie réelle avant que le narrateur parvienne à leur conclusion.
Elle rendit visite à son gynécologue deux fois au cours de ces six premières semaines pour s’assurer que la cicatrice de la césarienne se refermait correctement. Même si le médecin semblait se réjouir de la rapidité avec laquelle elle se remettait, il insista en lui disant qu’un retour à la normale si rapide pourrait causer des complications. Il l’avertit que le simple fait de se pencher pour ramasser quelque chose pouvait causer une déchirure.
Pour la première fois de sa vie, Mackenzie se sentit vraiment invalide. Cela ne lui convenait pas, mais elle devait se concentrer sur Kévin. Elle comptait bien faire en sorte qu’il reste heureux et en bonne santé. Elle devait respecter un certain rythme et, comme Ellington et elle l’avaient prévu pendant sa grossesse, elle devait aussi le préparer à la séparation maternelle pour le faire garder dans le futur. Ils avaient trouvé une garderie réputée et avaient déjà réservé une place. Et même s’ils offraient d’accueillir le bébé à seulement deux mois, Mackenzie et Ellington avaient décidé de ne pas le confier à un étranger avant cinq ou six mois. La place qu’ils avaient réservée deviendrait disponible juste après l’anniversaire des six mois de Kévin, offrant à Mackenzie tout le temps nécessaire pour se sentir à l’aise, non seulement avec le développement de Kévin mais aussi avec l’idée de la séparation.
Donc elle ne vivait pas sa période de convalescence comme un problème tant que Kévin était avec elle. Même si elle n’en voulait pas à Ellington de retourner travailler, elle se surprit à désirer qu’il soit à la maison durant la journée, de temps en temps. Il ratait tous les sourires de Kévin, tous les petits tics adorables qu’il développait, les roucoulements et autres bruits de bébé.
Tandis que Kévin allait d’étape importante en étape importante, l’idée de la garderie rodait dans un coin de son esprit. Et avec elle, celle de réintégrer ses fonctions. Cette perspective l’enthousiasmait, pourtant, chaque fois qu’elle regardait son fils dans les yeux, elle ne parvenait pas à savoir si elle serait capable de vivre une vie qui l’obligeraient à courir vers le danger, un pistolet passé à la ceinture, avec de l’incertitude à chaque coin de rue. Cela semblait presque irresponsable qu’elle et Ellington occupent tous les deux un poste si dangereux.
La perspective de retourner travailler – pour le Bureau et dans des situations même seulement vaguement périlleuses – devint de moins en moins attrayante à mesure qu’elle tissait des liens avec son fils. En réalité, lorsque le médecin l’autorisa à reprendre une activité physique légère trois mois plus tard, elle n’était plus du tout sûre de vouloir réintégrer le FBI.
CHAPITRE TROIS
Grand Teton National Park, Wyoming
Bryce s’assit sur le rebord de la falaise, balançant les pieds au-dessus du vide. Le soleil se couchait, brillant de ses derniers feux dorés et orange vif disparaissant dans le halo rouge de l’horizon. Il se massa les mains et pensa à son père. Son équipement d’escalade se trouvait derrière lui, rangé et prêt pour une nouvelle aventure. Il lui restait deux kilomètres cinq à parcourir pour retourner à sa voiture – au total, il aurait parcouru cinq kilomètres à pied – mais pour l’instant, il ne pensait même pas à sa voiture.
Il ne pensait ni à sa voiture, ni à sa maison, ni à la femme qu’il venait d’épouser. Son père était mort un an plus tôt aujourd’hui, et ils avaient répandu ses cendres ici, en haut de la falaise sud de Logan’s View. Son père était mort sept mois avant son mariage et juste une semaine avant ce qui aurait été son cinquante-et-unième anniversaire.
C’était ici, très exactement, au sommet de la paroi sud de Logan’s View que Bryce et son père avaient célébré la première ascension de Bryce. Bryce savait qu’on ne pouvait pas la considérer comme une ascension difficile mais elle l’avait été pour lui, à dix-sept ans. Cependant, depuis, il avait escaladé des falaises bien plus impressionnantes dans le parc national de Grand Teton.
Honnêtement, Bryce ne voyait pas ce que cet endroit avait de si spécial. Il ignorait pourquoi son père avait demandé que ses cendres soient dispersées ici. Cela avait obligé Bruce et sa mère à se garer sur le parking général à trois kilomètres de distance de là où il se trouvait – où, il y avait un peu moins d’un an, ils avaient dispersé les cendres de son père. Bien sûr, le coucher de soleil était beau, mais il y avait beaucoup d’autres points de vue superbes dans le parc.
- Eh bien, je suis remonté, papa, marmonna Bryce. Je grimpe çà et là, mais rien d’aussi brutal que les trucs que tu faisais.
Bryce sourit en repensant à la photo qu’on lui avait donnée peu de temps après les obsèques de son père. Son père avait tenté d’escalader l’Everest mais s’était tordu la cheville après seulement un jour et demi de montée. Il avait gravi des glaciers en Alaska et nombre de formations rocheuses qui attendaient d’être baptisées à travers les déserts américains. L’homme était une légende dans l’esprit de Bryce et c’était ainsi qu’il comptait le conserver dans ses souvenirs.
Il observa le crépuscule, certain que son père l’aurait apprécié. Même si, honnêtement, avec tous les couchers de soleil qu’il avait vus de différents sommets pendant ses années d’escalade, celui-ci n’était peut-être qu’un coucher de soleil générique.
Bryce soupira, remarquant que les larmes ne lui montaient pas aux yeux comme d’habitude. Il s’accoutumait peu à peu à un monde dans lequel son père n’était plus. Il était toujours en deuil, bien sûr, mais il passait lentement à autre chose. Il se leva et se tourna pour ramasser le sac à dos qui contenait son équipement d’escalade. Il s’arrêta net, alarmé à la vue d’une personne qui se tenait juste derrière lui.
- Désolé de vous avoir fait sursauter, lança l’homme, debout à moins d’un mètre de lui.
Comment ai-je pu ne pas l’entendre ? se demanda Bryce. Il a dû avancer très silencieusement… volontairement. Essayait-il de me surprendre ? Pour me voler ? Me prendre mon équipement ?
- Pas de problème, décréta Bryce en choisissant d’ignorer l’homme.
Il semblait avoir une trentaine d’années, une fine couche de barbe lui couvrait le menton et il était coiffé d’un bonnet en microfibres.
- Joli coucher de soleil, hein ? enchaîna l’homme.
Bryce ramassa son sac, le passa sur son épaule et commença à avancer.
- Ouais, tout à fait, répondit-il.
Il avança dans la direction de l’homme, avec l’intention de lui passer devant sans lui accorder un autre regard. Mais l’homme tendit le bras et lui bloqua le passage. Lorsque Bryce tenta de le contourner, l’homme l’attrapa par le bras et le poussa en arrière.
Tandis qu’il trébuchait, Bryce avait conscience de l’espace ouvert qui l’attendait à moins de deux mètres derrière lui – environ cent-vingt mètres de vide.
Bryce avait seulement asséné un coup de poing à quelqu'un dans toute sa vie ; l’incident avait eu lieu en CE1, dans la cour de récréation, lorsqu’un gamin qui avait tout d’un imbécile avait proféré une plaisanterie de mauvais goût sur sa mère. Pourtant, Bryce se surprit à refermer le poing, tout à fait prêt à se défendre si cela s’avérait nécessaire.
- C’est quoi, ton problème ? demanda Bryce.
- La gravité, dit l’homme.
Il esquissa un mouvement, mais on n’aurait pas dit qu’il allait frapper, non, il lançait quelque chose. Bryce leva un poignet pour intercepter l’objet, en réalisant ce qui, dans la