Le Royaume des Dragons. Морган Райс
elle imaginait déjà quel effet ça lui ferait d'être dans ses bras, l'embrasser, voire plus …
“Vous n'êtes pas en reste.”
“Votre beauté m'embellit.” Séduisant et poète de surcroît ?
“Je peine à croire que nous serons mariés d'ici une semaine.”
“Nous avons patienté de longs mois avant ce mariage,” répondit Finnal en souriant d'un air exquis. “Je suis fort aise que vos parents y soient favorables.” Il contempla la pièce, sa mère et ses suivantes. “Quel dommage que je ne puisse vous avoir pour moi tout seul Princesse, c'est peut-être mieux ainsi. Je craindrais de me noyer dans vos yeux, votre père serait bien fâché de mon absence aux festivités.”
“Vous faites toujours autant de compliments ?” demanda Lenore.
“Uniquement s'ils sont justifiés.”
Lenore était bouleversée de le savoir à ses côtés, tout près de la porte menant de l'antichambre au grand salon. Elle constata, lorsque les domestiques l'ouvrirent, que la fête battait son plein ; la musique des ménestrels et les acrobates régalaient l'assemblée populaire.
“Nous devrions y aller,” dit sa mère. “Ton père sera bien aise de donner son accord quant à ce mariage mais je suis certaine qu'il aimerait voir ton bonheur de ses propres yeux. Es-tu heureuse, Lenore ?”
Lenore acquiesça sans quitter son fiancé des yeux.
“Oui.”
“Je ferai mon possible pour qu'il en soit toujours ainsi,” ajouta Finnal. Il lui fit un baisemain, la chaleur qui s'en dégageait heurta Lenore de plein fouet. Elle l'imaginait embrasser d'autres zones de son corps, Finnal souriait, conscient de l'effet produit. “Bientôt, mon amour.”
Mon amour ? Lenore l'aimait déjà ? L'aimait-elle, après un si bref échange ? C'était pure folie, du domaine des rêves, mais à cet instant précis, Lenore en était persuadée. Oh oui, elle y croyait dur comme fer.
Elle avança avec Finnal d'un pas assuré, leur couple semblait tout droit sorti d'un conte de fées, marchant tel un seul homme. Ils seraient bientôt mari et femme, Lenore ne se tenait plus de joie tandis qu'ils se joignaient à la fête.
Rien ne viendra ternir mon bonheur, songea-t-elle.
CHAPITRE QUATRE
Le prince Vars descendit un grosse chope de bière, tout en s'assurant avoir une vue plongeante sur Lyril, nue dans son lit, elle se redressa et le dévisagea avec un intérêt non dissimulé, ses ecchymoses de la nuit dernière étaient à peine visibles.
Elle l'avait bien cherché, songea Vars. C'était un prince de sang après tout, plutôt séduisant, peut-être pas aussi musclé que son grand frère, il n'avait que vingt-et-un ans. Elle le regardait avec intérêt et déférence, voire, une certaine crainte, si seulement elle savait ce qu'il pensait d'elle à cet instant précis.
Non, mieux valait laisser tomber pour le moment. La brutalité était une chose mais son statut de prince l'empêchait d'aller plus avant. Mieux valait réserver ses accès de colère à ceux dont la présence ne manquerait à personne.
Lyril était plutôt jolie, bien évidemment, sinon Vars n'aurait jamais couché avec elle : rousse aux yeux verts, peau laiteuse et corps voluptueux, fille d'un noble se targuant d'être commerçant, ou d'un commerçant ayant acheté son titre de noblesse, Vars ne s'en souvenait pas vraiment et d'ailleurs, il s'en fichait. Une moins que rien obéissant à ses ordres. Que faire d'autre ?
“Tu n'as plus envie de moi, mon prince ?” demanda-t-elle en se levant et en s'approchant. Vars appréciait sa façon de faire, ainsi que plusieurs aspects de sa personne.
“Mon père veut que je participe à la chasse qu'il organise demain.”
“Je pourrais chevaucher à tes côtés. Te regarder et te faire bénéficier de mes faveurs lorsque tu seras à cheval.”
Vars éclata de rire, qu'est-ce que ça pouvait lui faire qu'elle en prenne ombrage ? Lyril avait l'habitude désormais. En général, il se lassait rapidement de ses amantes qui s'en allaient d'elles-mêmes, à moins qu'il ne se montre trop brutal et qu'elles partent en courant. Il fréquentait Lyril depuis longtemps maintenant, des années, bien qu'il ait couché avec d'autres entre-temps.
“Ça t'ennuierait qu'on nous voie ensemble ?”
Vars s'approcha et la fit taire d'un simple regard. La peur se lisait dans ses yeux, c'était la plus belle créature qu'il ait jamais vue.
“Je fais comme bon me semble,” lâcha Vars.
“Oui, mon prince,” répondit-il en frémissant, Vars tremblait de désir.
“Tu une femme superbe, de riche naissance, parfaite.”
“Alors pourquoi mettre autant de temps à m'épouser ?” demanda Lyril. Le sujet n'était pas récent. Elle l'évoquait souvent, remettait ça constamment sur le tapis, en discutait depuis aussi longtemps que Vars s'en souvienne.
Il avança d'un pas vif et l'attrapa par les cheveux. “T'épouser ? Pourquoi devrais-je t'épouser ? Te crois-tu donc spéciale ?”
“Forcément,” répliqua-t-elle. “A moins qu'un prince comme toi ne veuille pas de moi.”
Elle lui avait cloué le bec.
“Bientôt,” dit Vars en réprimant sa colère. “Lorsque le moment sera venu.”
“Quand ?” demanda Lyril. Elle commença se rhabiller, la voir faire donnait à Vars l'envie de la déshabiller de nouveau. Il s'approcha d'elle et l'embrassa passionnément.
“Bientôt,” promit Vars, la promesse était aisée. “Pour le moment …”
“Pour le moment, nous devons assister à la fête de ton père, et célébrer la venue du fiancé de ta sœur,” ajouta Lyril. Elle resta pensive un moment. “Je me demande s'il est beau.”
Vars pivota sur ses talons et la saisit violemment par le bras, lui arrachant un cri. “Je ne te suffit pas ?”
“Plus qu'amplement.”
Vars grommela, la lâcha et s'habilla tout en buvant au goulot d'une flasque de vin qui se trouvait là, il en proposa à Lyril qui but une gorgée. Ils arpentèrent le château, se frayant un chemin parmi ses tours et détours, jusqu'au grand salon.
“Votre Altesse, madame,” murmura un domestique sur leur passage, “le banquet a déjà commencé.”
Vars fit volte-face. “Croyez-vous qu'il soit nécessaire de m'en informer ? Me croyez-vous donc stupide, sans la moindre notion du temps ?”
“Non mon prince, mais votre père—”
“Mon père est occupé avec les politique, ou en train d'écouter Rodry se vanter de ce que mon frère a fait,” répondit Vars.
“Vous avez raison, Votre Altesse,” dit l'homme en s'éloignant.
“Attendez,” dit Lyril. “Où allez-vous comme ça ? Vous devriez vous excuser auprès du prince, et envers moi, de nous avoir interrompus.”
“Oui, bien sûr,” répondit le domestique. “Je suis très—”
“Des excuses en bonne et due forme. À genoux.”
L'homme hésita un instant mais Vars enfonça le clou. “Obéissez.”
Le domestique tomba à genoux. “Je vous demande pardon de vous avoir interrompu, Votre Altesse, madame. Je n'aurais pas dû.”
Vars vit Lyril esquisser un sourire.
“Effectivement,” dit-elle. “Et maintenant, disparaissez.”
Le domestique détala comme