Le Piège Zéro. Джек Марс

Le Piège Zéro - Джек Марс


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remit le sac anti-insectes de Reidigger dans le placard et se releva. Avant même qu’il n’ait pu convaincre son esprit de changer d’avis, il se dirigea dans le couloir vers la chambre de Maya et frappa rapidement à sa porte.

      Elle l’ouvrit et croisa les bras, clairement encore en colère contre lui. “Ouais, quoi ?”

      “Partons en voyage.”

      Elle cligna des yeux en le regardant. “Quoi ?”

      “Partons en voyage, tous les trois,” répéta-t-il en entrant dans sa chambre. “Écoute, j’ai eu tort de parler de l’incident. Je m’en rends compte à présent. Sara n’a pas besoin que je le lui rappelle. Elle a besoin de tout l’inverse.” Ses mots étaient précipités, ses mains gesticulaient, mais il poursuivit. “Ce dernier mois, elle n’a fait que rester allongée et réfléchir à ce qui s’est passé. Peut-être qu’elle a besoin de se changer les idées. Peut-être qu’elle a juste besoin de se créer à nouveau des souvenirs agréables pour se rappeler à quel point les choses peuvent être bien.”

      Maya fronça les sourcils, comme si elle luttait pour suivre sa logique. “Alors, comme ça, tu veux partir en voyage. Et où ça ?”

      “Allons faire du ski,” répondit-il. “Tu te souviens quand nous étions partis dans le Vermont, il y a quatre ou cinq ans ? Tu te rappelles à quel point Sara avait aimé la piste lapin ?”

      “Je m’en souviens,” dit Maya, “mais Papa, on est en avril. La saison de ski est terminée.”

      “Pas dans les Alpes en tout cas.”

      Elle le fixa des yeux comme s’il avait perdu la tête. “Tu veux aller dans les Alpes ?”

      “Oui. En Suisse, plus précisément. Et je sais que tu dois trouver ça dingue, mais j’ai bien réfléchi cette fois. Ce n’est pas nous rendre service que de végéter ici. Nous avons besoin de changer d’air… en particulier Sara.”

      “Mais… et ton travail ?”

      Reid haussa les épaules. “Je vais la jouer fine.”

      “Plus personne ne dit ça de nos jours.”

      “Ne t’inquiète pas pour ce que je vais dire à l’université,” dit-il. Et à l’agence. “La famille passe avant tout.” Reid était presque sûr que la CIA n’allait pas le virer s’il demandait un congé pour passer du temps avec ses filles. En fait, il était quasiment certain qu’ils ne le laisseraient pas démissionner, même s’il le voulait. “Sara se fait enlever son plâtre demain. Nous pouvons partir cette semaine. Qu’en dis-tu ?”

      Maya se mordit la lèvre. Il connaissait cet air. Elle faisait de son mieux pour éviter d’esquisser un sourire. Elle n’était pas vraiment ravie de la façon dont il avait accueilli la nouvelle qu’elle venait de lui annoncer, mais elle acquiesça. “D’accord. C’est une bonne idée. Ouais, partons en voyage.”

      “Génial.” Reid l’attrapa par les épaules et déposa un baiser sur le front de sa fille avant même qu’elle puisse se dégager. Avant de quitter la chambre, il jeta un bref coup d’œil vers elle et vit qu’elle souriait.

      Il se glissa ensuite dans la chambre de Sara et la trouva allongée sur le dos en train de regarder fixement au plafond. Elle ne tourna même pas les yeux vers lui et il s’agenouilla près d’elle.

      “Hé,” dit-il dans un murmure. “Je suis désolé pour ce qui s’est passé au dîner. Mais j’ai une idée. Que dirais-tu qu’on fasse un petit voyage ? Juste toi, Maya et moi ? Nous irions dans un coin sympa, quelque part, loin d’ici. Est-ce que ça te plairait ?”

      Sara inclina la tête vers lui, juste assez pour que son regard croise le sien. Puis, elle acquiesça d’un léger signe de tête.

      “Ouais ? Bien. Alors c’est ce que nous allons faire.” Il tendit le bras et prit sa main dans la sienne. Il fut alors presque sûr d’avoir senti Sara serrer très légèrement ses doigts.

      Ça va marcher, se dit-il. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait optimiste.

      Et les filles n’avaient pas besoin de savoir quelle était l’autre motivation derrière tout ça.

      CHAPITRE CINQ

      Maria Johansson avança dans le hall de l’aéroport Atatürk d’Istanbul, en Turquie, puis poussa la porte des toilettes pour dames. Elle venait de passer ces derniers jours sur la piste de trois journalistes israéliens qui avaient disparu alors qu’ils étaient partis en reportage sur la secte des fanatiques de l’Imam Khalil, ceux-là même qui avaient failli libérer un virus mortel de la variole sur le monde développé. On suspectait que la disparition des journalistes puisse avoir un rapport avec les disciples survivants de Khalil, mais leur piste n’avait rien donné en Irak, s’arrêtant à leur destination de Bagdad.

      Elle doutait vraiment qu’on les retrouve un jour, sauf si la personne responsable de leur disparition en revendiquait la responsabilité. Elle avait actuellement l’ordre de suivre une piste présumée comme quoi l’un des journalistes avait été ici, à Istanbul, puis de retourner au quartier général régional de la CIA à Zurich, où elle serait débriefée et peut-être réassignée si l’opération était considérée comme terminée.

      Mais, en attendant, elle avait rendez-vous avec quelqu’un d’autre.

      Dans le box des WC, Maria ouvrit son portefeuille et en sortit un sac étanche en plastique épais. Avant d’enfermer dedans le téléphone fourni par la CIA, elle écouta la boîte vocale de sa ligne privée.

      Il n’y avait pas de nouveau message. Il semblait que Kent avait renoncé à essayer de la joindre. Il avait laissé plusieurs messages vocaux au cours des dernières semaines, un tous les deux ou trois jours. Dans ses courts monologues, il lui avait parlé de ses filles, de la façon dont Sara gérait le traumatisme découlant des événements qu’elle avait endurés. Il avait parlé de son boulot à la Division des Ressources Nationales qui était tellement fade par rapport au travail de terrain. Il lui avait dit qu’elle lui manquait.

      C’était un léger soulagement qu’il ait lâché l’affaire. Au moins, elle n’aurait plus à entendre le son de sa voix en réalisant à quel point il lui manquait aussi.

      Maria mit le téléphone dans le sac plastique, ferma la fermeture éclair et le fit lentement descendre dans le réservoir des toilettes avant de refermer le couvercle. Elle ne voulait pas risquer que des oreilles indiscrètes puissent écouter sa conversation.

      Puis, elle sortit des toilettes et parcourut le terminal jusqu’à une porte où attendaient environ deux douzaines de personnes. Le tableau des vols annonçait que l’avion pour Kiev partirait dans une heure et demie.

      Elle s’assit sur une chaise rigide en plastique faisant partie d’une rangée de six sièges. L’homme était déjà derrière elle, assis dans le rang opposé, de dos à elle avec un magazine automobile ouvert devant son visage.

      “Calendula,” dit-il d’une voix rauque, mais basse. “Au rapport.”

      “Il n’y a rien à rapporter,” répondit-elle en ukrainien. “L’Agent Zéro est rentré chez lui avec sa famille. Et, depuis, il m’évite.”

      “Oh ?” dit curieusement l’ukrainien. “Vraiment ? Ou est-ce que c’est toi qui l’évites ?”

      Maria hausa les épaules, mais ne se retourna pas vers le type. Il ne pouvait dire une chose pareille que s’il savait que c’était vrai. “Vous avez piraté mon téléphone privé ?”

      “Bien sûr,” répondit sans détour l’ukrainien. “On dirait que l’Agent Zéro a très envie de te parler. Pourquoi est-ce que tu ne l’as pas recontacté ?”

      Tout ça n’avait rien à voir avec


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