Cible Principale: L’Entraînement de Luke Stone, tome 1. Джек Марс

Cible Principale: L’Entraînement de Luke Stone, tome 1 - Джек Марс


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de la maison aboutissait peut-être à un réseau de tunnels.

      Heath se lança dans une description du déroulement prévu de la mission. Deux hélicoptères, portant douze hommes chacun, se poseraient dans un champ juste à l’extérieur des murs du camp, déchargeraient les hommes puis redécolleraient et fourniraient du support aérien.

      Les douze hommes de l’équipe A (celle de Luke et de Heath) ouvriraient une brèche dans les murs, entreraient dans la maison et assassineraient al-Jihadi. Si possible, ils porteraient le corps sur un brancard et le ramèneraient à la base. Sinon, ils le photographieraient pour l’identifier plus tard. L’équipe B tiendrait les murs et l’approche du camp à partir du village.

      Alors, les hélicoptères atterriraient à nouveau et exfiltreraient les deux équipes. Si pour une quelconque raison les hélicoptères ne pouvaient pas atterrir à nouveau, les deux équipes se dirigeraient vers une vieille base de feu avancée américaine abandonnée sur une colline rocailleuse située à moins de huit cents mètres à l’extérieur du village. L’extraction aurait lieu à cet endroit, ou les équipes tiendraient l’ancienne base jusqu’à ce que l’extraction ait lieu. Luke savait tout ça par cœur, mais il n’aimait pas l’idée de se retrouver dans cette vieille base de feu.

      — Et si cette base de feu est compromise ? dit-il.

      — Compromise comment ? dit Heath.

      Luke haussa les épaules.

      — Je ne sais pas. N’importe comment. Piégée. Occupée par des tireurs d’élite talibans. Utilisée par des bergers pour garder leurs troupeaux.

      Partout dans la salle, quelques gens rirent.

      — Eh bien, dit Heath, nos images satellite les plus récentes indiquent que l’endroit est vide. S’il y a des moutons là-bas, cela fera de quoi dormir confortablement et une bonne réserve de nourriture. Ne vous inquiétez pas, Sergent Stone. Cette mission sera d’une précision chirurgicale. On arrive puis on repart. Quand on repartira, ils auront tout juste eu le temps de s’apercevoir qu’on est passés chez eux. Nous n’aurons pas besoin de la vieille base de feu.

      * * *

      — Madre de Dios, Stone, dit Robby Martinez, je la sens mal, cette mission, mec. Regarde cette nuit qu’il fait dehors. Pas de lune, du froid et le vent qui hurle. On va attraper de la poussière, c’est sûr. Ça va être l’enfer cette nuit. Je le sais.

      Martinez était petit, mince, taillé à la serpe. Il n’avait pas un gramme de graisse sur le corps. Quand il s’entraînait en short et torse nu, il ressemblait à une représentation de l’anatomie humaine, où chaque groupe de muscles était soigneusement délimité.

      Luke vérifiait et revérifiait son sac et ses armes.

      — Tu as toujours de mauvais pressentiments, Martinez, dit Wayne Hendricks, qui était assis à côté de Luke. À t’entendre, on croirait que tu n’as jamais combattu.

      Hendricks était le meilleur copain de Luke dans l’armée. Il était grand et musclé et venait des terres sauvages de la Floride centrale du nord. Dans son enfance, il avait chassé le sanglier avec son père. Il n’avait plus sa dent de devant droite, qui avait volé quand il s’était bagarré dans un bar de Jacksonville à l’âge de dix-sept ans et qu’il n’avait jamais fait remplacer. Avec Luke, il n’avait presque aucun point commun mis à part le football. Luke avait été quarterback de son équipe universitaire, Wayne avait été receveur rapproché. Pourtant, ils s’étaient entendus dès qu’ils avaient fait connaissance dans les 75èmes Rangers.

      Ils semblaient tout faire ensemble.

      La femme de Wayne était enceinte de huit mois. La femme de Luke, Rebecca, était enceinte de sept mois. Wayne allait avoir une fille et avait demandé à Luke d’être son parrain. Luke allait avoir un garçon et avait demandé à Wayne d’être son parrain. Une nuit, alors qu’ils avaient été ivres dans un bar à l’extérieur de Fort Bragg, Luke et Wayne s’étaient ouvert la paume de la main droite avec un couteau dentelé et ils s’étaient serré la main.

      Frères de sang.

      Martinez secoua la tête.

      — Tu sais où je suis allé, Hendricks. Tu sais ce que j’ai vu. De toute façon, je ne te parlais pas.

      Luke jeta un coup d’œil par la porte ouverte de l’hélicoptère. Martinez avait raison. La nuit était froide et venteuse. Une poussière glacée soufflait sur l’héliport pendant que les hélicoptères se préparaient à décoller. Des nuages filaient dans le ciel. Pour voler, la nuit allait être mauvaise.

      Pourtant, Luke sentait bien la mission. Ils avaient ce dont ils avaient besoin pour la réussir. Les hélicoptères étaient des Pave Lows MH-53J, les hélicoptères de transport les plus perfectionnés et les plus puissants de l’arsenal des États-Unis.

      Ils avaient un radar de suivi de terrain de pointe, ce qui signifiait qu’ils pouvaient voler très bas. Ils avaient des capteurs infrarouges qui leur permettaient de voler par mauvais temps et ils pouvaient monter jusqu’à une vitesse de 265 km/h. Ils étaient blindés, ce qui leur permettait de se protéger contre la quasi-totalité des armes de guerre que l’ennemi risquait d’avoir. Enfin, ils étaient pilotés par le 160ème Régiment d’Aviation pour Opérations Spéciales de l’Armée Américaine, nom de code Nightstalkers, les pilotes d’hélicoptère de la Force Delta, probablement les meilleurs pilotes d’hélicoptère au monde.

      Le raid avait été prévu pour une nuit sans clair de lune de façon à ce que les hélicoptères puissent pénétrer dans le théâtre des opérations en volant près du sol et sans se faire repérer. Les hélicoptères allaient profiter du terrain vallonné et des techniques de vol en rase-motte pour atteindre le camp sans apparaître sur les radars ou alerter des ennemis, surtout l’armée et les services secrets pakistanais qui, soupçonnait-on, collaboraient avec les talibans en cachant la cible.

      Avec des amis comme les Pakistanais …

      Les bâtiments bas de la Base Aérienne et la plus grosse tour de contrôle aérien formaient une masse concentrée contre le décor à couper le souffle que formaient les montagnes enneigées. Alors que Luke regardait par la porte de l’hélicoptère, deux avions de combat décollèrent à quatre cents mètres en faisant hurler leurs moteurs de façon presque assourdissante. Un moment plus tard, les avions de combat passèrent le mur du son quelque part à l’horizon. Les décollages étaient bruyants, mais les bangs soniques étaient assourdis par le vent à haute altitude.

      Le moteur de l’hélicoptère s’éveilla avec un gémissement. Les pales de rotor commencèrent à tourner, d’abord lentement, puis à une vitesse croissante. Luke jeta un coup d’œil à leur ligne de combattants. Dix hommes en combinaison de pilote et en casque, dont il ne faisait pas partie, étaient tous en train de vérifier et revérifier compulsivement leur matériel. Le douzième, le Lieutenant-Colonel Heath, était penché dans le poste de pilotage, à l’avant de l’hélicoptère, et il parlait aux pilotes.

      — Je te le dis, Stone, dit Martinez.

      — Je t’ai entendu quand tu l’as dit, Martinez.

      — La chance, ce n’est pas éternel, mec. Un beau jour, elle s’épuise.

      — Si je ne m’inquiète pas, c’est parce que, pour moi, il ne s’agit pas de chance, dit Wayne, mais de compétences.

      Martinez se moqua de lui.

      — Un gros crétin comme toi ? Tu as de la chance à chaque fois qu’une balle ne te frappe pas. Tu es le plus gros et le plus lent de nous tous.

      Luke réprima un rire et recommença à s’occuper de son matériel. Ses armes comprenaient un fusil d’assaut HK416 et un MP5 pour le combat rapproché. Les armes étaient chargées et il avait des chargeurs supplémentaires dans les poches. Il avait une arme de poing


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