Cible Principale: L’Entraînement de Luke Stone, tome 1. Джек Марс
calmer après l’aube.
Luke le regardait fixement.
— Il faut qu’ils fassent mieux que ça.
Martinez haussa les épaules.
— Ils ne peuvent pas. Si les hélicoptères ne décollent pas, les hélicoptères ne décollent pas. J’aurais bien aimé que ces tempêtes se déchaînent avant notre départ.
Luke regardait fixement la masse de talibans qui s’agitait sous eux à flanc de colline. Il se retourna vers Martinez.
Martinez ouvrit la bouche comme pour parler.
Luke le montra du doigt.
— Ne le dis pas. Prépare-toi seulement à te battre.
— Je suis toujours prêt à me battre, dit Martinez.
Les coups de feu commencèrent quelques moments plus tard.
* * *
Martinez hurlait.
— Ils arrivent de tous les côtés !
Il avait les yeux écarquillés. Ses armes ne fonctionnaient plus. Il avait pris un AK-47 à un taliban et il tuait tous ceux qui franchissaient le mur à la baïonnette. Luke le regardait avec horreur. Martinez était une île, un petit bateau dans une mer de combattants talibans.
Il cédait sous le nombre. Alors, il disparut sous un tas de combattants.
Ils essayaient juste de survivre jusqu’à l’aube, mais le soleil refusait de se lever. Ils n’avaient plus de munitions. Il faisait froid, mais Luke avait enlevé son tee-shirt dans le feu des combats.
Des combattants talibans barbus et enturbannés franchissaient les murs du poste avancé. Des hommes hurlaient partout autour de lui.
Un homme arriva par-dessus le mur avec une hachette en métal.
Luke lui tira dans le visage. L’homme tomba mort contre les sacs de sable. Maintenant, Luke avait la hachette. Il s’immisça entre les combattants qui entouraient Martinez en donnant sauvagement des coups à gauche et à droite. Le sang gicla. Il les tailladait, les découpait.
Martinez réapparut, debout, en train de donner ces coups de baïonnette.
Luke enfonça la hachette dans le crâne d’un homme, mais trop profondément pour pouvoir l’en ressortir. Même avec toute l’adrénaline qui faisait rage dans son corps, il n’avait pas la force de l’en arracher. Il regarda Martinez.
— Ça va ?
Martinez haussa les épaules. Il désigna les corps qui les entouraient.
— Je peux te dire que j’allais mieux avant.
Il y avait un AK-47 aux pieds de Luke. Il le souleva et vérifia le chargeur. Vide. Luke jeta l’AK-47 et sortit son arme de poing. Il tira dans la tranchée, qui grouillait d’ennemis. Une ligne d’ennemis courait vers lui. D’autres glissaient, tombaient et sautaient par-dessus le mur.
Où étaient ses hommes ? Étaient-ils tous morts ?
Il tua l’homme le plus proche d’un coup de feu au visage. La tête explosa comme une tomate cerise. Il saisit l’homme par sa tunique et s’en servit de bouclier. L’homme sans tête était léger, comme si le cadavre était constitué de vêtements vides.
Il tua quatre hommes avec quatre coups de feu. Il continua à tirer.
Alors, il se retrouva à court de balles. Encore.
Un taliban chargea avec un AK-47, la baïonnette attachée. Luke poussa le cadavre contre lui puis jeta son arme comme un tomahawk. Il rebondit sur la tête de l’homme, le distrayant pendant une seconde. Luke se servit de cette seconde. Il se rapprocha de son ennemi en glissant le long de la baïonnette. Il plongea profondément deux doigts dans les yeux de l’homme puis tira.
L’homme hurla et leva les mains au visage. Maintenant, Luke avait l’AK. Il tua son ennemi avec la baïonnette de deux, trois, quatre coups profonds à la poitrine.
L’homme expira tout contre le visage de Luke.
Luke fouilla le corps de l’homme. Le cadavre tout frais avait une grenade dans sa poche de poitrine. Luke la prit, la dégoupilla et la jeta par-dessus le rempart, au milieu des hordes qui arrivaient.
Il se jeta à plat ventre.
BOUM.
L’explosion éclata juste à côté. Elle envoya voler de la terre, des pierres, du sang et des os. Le mur de sacs de sable s’effondra à moitié sur lui.
Luke se releva comme il put. À présent, il était sourd et avait les oreilles qui sifflaient. Il ouvrit le chargeur de l’AK. Vide. Cependant, il avait encore la baïonnette.
— Venez, bande de salauds ! cria-t-il. Venez !
D’autres hommes arrivèrent par-dessus le mur et il les poignarda frénétiquement. Il les déchira à mains nues. Il les abattit avec leurs propres armes.
Un homme franchit ce qui restait du mur. Il n’était pas un homme, mais un garçon. Il n’avait pas de barbe. Il n’avait pas besoin de rasoir. Sa peau était lisse et sombre. Ses yeux marrons étaient ronds de terreur. Il serrait les mains contre la poitrine.
Luke affronta cet enfant, qui avait peut-être quatorze ans. D’autres arrivaient derrière lui. Ils glissaient et tombaient par-dessus la barrière. Le passage était encombré de cadavres.
Pourquoi ses mains sont-elles comme ça ?
Luke savait pourquoi. C’était un kamikaze.
— Grenade ! cria Luke, même s’il ne restait personne de vivant pour l’entendre.
Il plongea en arrière et se réfugia sous un corps puis sous un autre. Il y en avait tant qu’il rampa toujours plus, s’enfouissant toujours plus près du centre de la Terre, plaçant une couverture d’hommes morts entre lui et le garçon.
BOUM !
Il entendit l’explosion, étouffée par les corps, et il sentit la vague de chaleur. Il entendit les hurlements de ceux qui allaient mourir. Soudain, une autre explosion arriva, puis une autre.
Et encore une autre.
Luke perdait peu à peu conscience sous les secousses violentes. Il était peut-être touché. Il était peut-être mourant. Si c’était ça, la mort, ce n’était pas si terrible. Il ne ressentait aucune douleur.
Il pensa à l’enfant, à cet adolescent maigre à la taille consistante comme un homme corpulent. Cet enfant avait porté un gilet de suicide.
Il pensa à Rebecca, qui portait son enfant.
L’obscurité l’emporta.
* * *
À un moment ou à un autre, le soleil s’était levé, mais sans dégager de chaleur. D’une façon ou d’une autre, les combats avaient cessé et il ne pouvait se souvenir quand ou comment. Le sol était accidenté et dur. Il y avait des cadavres partout. Des hommes maigres et barbus gisaient partout, les yeux écarquillés, le regard fixe.
Luke. Il s’appelait Luke.
Il était assis sur un tas de corps. Il s’était réveillé sous eux et il avait rampé de sous eux comme un serpent.
Ils étaient empilés comme du bois de corde. Il n’aimait pas être assis sur eux, mais c’était commode. Le tas était assez haut pour lui donner une vue de la colline au travers des restes du mur de sacs de sable, mais probablement assez bas pour que seul un très bon tireur d’élite puisse lui tirer dessus.
Les talibans n’avaient pas beaucoup de très bons tireurs d’élite. Ils en avaient, mais pas beaucoup, et la plupart des talibans des alentours semblaient être morts, maintenant.
Pas très loin,