Si elle entendait. Блейк Пирс
au ventre et à la tête, mais ça faisait vraiment du bien. Mélissa se mit à rire, en prenant la main de Kate dans la sienne. « Vraiment, je suis sérieuse. Ma fille est plus âgée que son oncle, tu sais ? »
Kate continua à rire et s’appuya contre sa fille. Elles s’embrassèrent et restèrent longtemps dans les bras l’une de l’autre. Tellement longtemps que Kate ne savait plus vraiment à quel moment les rires s’étaient arrêtés et les pleurs avaient commencé.
Mélissa aida Kate à sortir du lit. Elle l’accompagna jusqu’à la douche et elle alla préparer un thé pendant que sa mère se lavait. Le fait de prendre une douche lui fit vraiment du bien. Mais Kate fut étonnée de se rendre compte combien l’effort l’avait épuisée. Elle se sentit à moitié invalide, en luttant pour essayer d’enfiler ses vêtements.
Alors qu’elle essayait de passer le bras dans un t-shirt, Mélissa entra dans la pièce et vint l’aider. « Je ne me rappelle pas t’avoir jamais aidée à t’habiller, » dit Mélissa. « Heureusement que j’ai eu Michelle pour m’entraîner. Je parie qu’elle n’aurait jamais imaginé que sa grand-mère puisse avoir besoin d’aide pour s’habiller. »
« Tu as toujours été aussi effrontée ? » demanda Kate.
« Oui, toujours. »
Elles sortirent de la chambre à coucher et entrèrent dans le salon. Kate regarda autour d’elle, étonnée de voir combien l’endroit était propre et rangé. « Où sont Allen et Michael ? » demanda-t-elle.
« Allen est sorti fait une ballade avec Michael autour du pâté de maisons. Il fait ça deux fois par jour. »
« Mon dieu, j’ai été aussi déconnectée que ça ? »
« Oui, tu l’as été. » Mélissa prit la bouilloire sur la cuisinière et versa l’eau chaude dans deux tasses avec du thé. « Maman… tu vas y arriver ? »
« Oui, je pense que je vais finir par y arriver. Je me sens juste dépassée par les événements. Et l’accouchement m’a vraiment épuisée. »
« J’ai cru que j’allais mourir quand j’ai accouché de Michelle. Je ne veux même pas imaginer accoucher à ton âge. » Elle sourit et ajouta : « Ma petite vieille. »
« Tu sais, » dit Kate, « quelque part, ce n’était pas plus mal de ne plus t’avoir tout le temps dans mes pieds. »
Cette fois-ci, ce fut Mélissa qui éclata de rire. Kate ne se rappelait pas à quand remontait la dernière fois qu’elle avait entendu Mélissa rire aussi fort et ça lui réchauffa le cœur.
Et elle se demanda s’il y avait d’autres choses qu’elle avait ratées ou qu’elle avait considérées comme acquises.
Le directeur Duran garda ses distances dans les mois qui suivirent. Il lui envoya une carte et un cadeau une semaine après la naissance de Michael, mais il ne l’appela pas une seule fois. Kate appréciait le geste mais elle commençait à se rendre compte que son avenir avec le FBI était plutôt compromis. Avoir un bébé à cinquante-sept ans signifiait probablement que sa seconde carrière allait toucher à sa fin.
D’un autre côté, elle ne pouvait s’empêcher de se demander si le FBI n’était pas content de toute cette publicité gratuite. Une publicité plutôt positive et exaltante pour une fois.
Elle aurait aimé ne plus se poser de questions, mais elle n’y parvenait pas. À chaque jour qui passait, elle aimait de plus en plus son fils. Mais ça ne l’avait pas empêchée de lui en vouloir de temps en temps, bien que ça n’ait jamais duré longtemps. Après tout, Mélissa avait raison. S’ils avaient été un peu plus prudents au moment de leurs rapports sexuels, elle ne serait pas dans cette situation. Mais en même temps, c’était bizarre de devoir faire attention de ne pas tomber enceinte à plus de cinquante-cinq ans.
Trois mois après que Mélissa l’ait convaincue de sortir de son lit, Kate commençait à visualiser ce qu’allait être sa vie à partir de maintenant. Une vie plus domestique et centrée sur la maternité. Elle allait également devoir réapprendre à faire confiance à un homme, en lui confiant non seulement sa vie, mais aussi celle de leur fils.
Et finalement, ce n’était pas plus mal. Il y avait des tas de grand-mères qui adoreraient être à nouveau mères. Et elle, elle avait cette chance.
Allen avait également l’air de s’y faire. Ils n’avaient pas encore parlé de la manière dont ils allaient passer les prochaines années, s’ils allaient se marier ou comment ils envisageaient d’éduquer leur fils. Allen avait toujours l’air aussi amoureux d’elle et il était complètement dingue de son fils, mais il avait souvent l’air préoccupé. Comme s’il avait peur que quelque chose lui tombe soudain sur la tête.
Elle ne savait pas ce qui le préoccupait jusqu’à ce que le téléphone de Kate sonne un mercredi après-midi. Kate était assisse dans le divan avec Michael. Allen prit son téléphone qui était posé sur la table de la cuisine et le lui apporta. Ce faisant, il jeta un coup d’œil au nom qui s’affichait à l’écran. Ce n’était pas pour l’espionner, mais ils étaient tellement à l’aise l’un avec l’autre que c’était quelque chose qu’ils faisaient sans même s’en rendre compte.
Mais quand il lui tendit le téléphone, il avait l’air triste. Il prit Michael dans ses bras. Elle jeta un rapide coup d’œil au nom qui s’affichait à l’écran au moment de décrocher.
C’était Duran.
Kate et Allen se regardèrent un moment dans les yeux et elle comprit d’où venait sa préoccupation.
Son cœur se mit à battre plus vite au moment où elle décrocha.
Allen alla dans la cuisine, avec la sensation de plus en plus imminente que quelque chose était vraiment sur le point de lui tomber dessus.
CHAPITRE DEUX
Sandra Peterson se réveilla un quart d’heure avant la sonnerie de son réveil. Ça faisait deux ans qu’elle se réveillait tous les jours à la même heure, à 6h30. Elle avait toujours été une bonne dormeuse et elle dormait minimum huit heures par jour. Ça ne lui arrivait jamais de se réveiller avant son alarme. Mais ce matin, elle était vraiment excitée par la journée qui l’attendait. Kayla était à la maison. Elle était venue lui rendre visite depuis l’université et elles allaient passer toute la journée ensemble.
C’était la première fois qu’elles passaient plus d’une demi-journée ensemble depuis que Kayla avait commencé ses études l’année dernière. Elle était rentrée à la maison parce qu’une de ses amies d’enfance allait se marier. Kayla avait grandi à Harper Hills, en Caroline du Nord, une petite ville de campagne à une trentaine de kilomètres de Charlotte. Elle avait choisi de faire ses études dans une université en Floride et du coup, elles ne passaient plus beaucoup de temps ensemble. La dernière fois qu’elles s’étaient vues, c’était à Noël, et ça remontait à presque un an. Elles n’avaient passé qu’une dizaine d’heures ensemble, avant que Kayla parte pour le Tennessee, pour rendre visite à son père.
Kayla n’avait pas été affectée par leur divorce. Sandra s’était séparée de son mari quand Kayla avait onze ans et ça n’avait jamais eu l’air de la déranger. C’était sûrement pour ça que Kayla essayait de ne pas faire de favoritisme. Quand elle rendait visite à l’un d’entre eux, elle faisait toujours la route pour aller voir l’autre. Et étant donné que c’était un long voyage – depuis Tallahassee jusqu’à Nashville, en passant par Harper Hills – Kayla ne venait pas très souvent.
Sandra sortit de sa chambre en pyjama et en pantoufles. Elle traversa le couloir en direction de la cuisine, en passant devant la chambre de Kayla. Elle ne s’attendait pas à ce que sa fille se réveille avant huit heures du matin et ce n’était pas plus mal. Elle aurait le temps de préparer du café et un petit-déjeuner pour quand elle se lèverait.
Et c’est ce qu’elle