Si elle entendait. Блейк Пирс

Si elle entendait - Блейк Пирс


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avec ses amis hier soir – et elle n’avait plus vu certains d’entre eux depuis le lycée. Vu que Kayla était maintenant à l’université, Sandra n’avait pas voulu lui donner d’heure pour rentrer. Elle s’était contentée de lui dire : Reviens entière et sobre, de préférence.

      Mais il était maintenant près de huit heures du matin et Kayla n’était toujours pas sortie de sa chambre, alors Sandra commença à se préoccuper. Mais plutôt que de frapper à sa porte et de risquer de la réveiller, Sandra regarda par la fenêtre du salon. Elle vit la voiture de Kayla garée dans l’allée, juste derrière la sienne.

      Soulagée, Sandra retourna préparer le petit-déjeuner. Quand elle eut terminé, il était 7h55. Sandra n’aimait pas du tout l’idée de réveiller sa fille, mais c’était plus fort qu’elle. Après le petit-déjeuner, peut-être que Kayla pourrait refaire une sieste et se reposer avant qu’elles partent faire du shopping à Charlotte. De plus… l’omelette allait refroidir et Kayla n’avait jamais aimé les œufs froids.

      Sandra traversa le couloir jusqu’à la chambre de Kayla. C’était une sensation agréable et presque surréelle. Combien de fois avait-elle frappé à cette porte ? Des milliers de fois, sûrement. Et ça lui faisait chaud au cœur de pouvoir le faire à nouveau.

      Elle frappa et attendit un instant, avant de dire d’une voix douce. « Kayla, chérie ? Le petit-déjeuner est prêt. »

      Il n’y eut aucune réponse. Sandra fronça les sourcils. Elle n’était pas naïve au point de penser que Kayla et ses amis n’avaient pas bu d’alcool hier soir. Elle n’avait jamais vu sa fille saoule et elle préférerait ne pas le voir. Peut-être que Kayla avait la gueule de bois et qu’elle n’était pas prête à voir sa mère.

      « J’ai fait du café, » ajouta Sandra, en espérant que ça puisse aider.

      Toujours pas de réponse. Elle frappa à nouveau, mais plus fort cette fois-ci, avant d’ouvrir la porte.

      Le lit n’était pas défait et il n’y avait aucune trace de Kayla.

      Mais ça n’a pas de sens, pensa Sandra. Sa voiture est garée devant la maison.

      Puis elle se rappela sa propre adolescence et la fois où elle était rentrée chez elle en voiture complètement saoule. Elle était arrivée jusqu’à la maison mais elle s’était endormie dans sa voiture, dans l’allée. Elle avait du mal à imaginer que Kayla puisse faire une telle chose, mais il n’y avait pas trente-six mille autres possibilités.

      Sandra referma la porte de la chambre et retraversa la cuisine. Elle sentit une boule dans le ventre. Peut-être que Kayla avait des problèmes d’alcool ou de drogue et qu’elle n’avait pas osé lui en parler.

      Sandra rassembla son courage à l’idée d’avoir une telle conversation et elle ouvrit la porte d’entrée. Elle fit un pas sur le porche et se figea. Sa jambe gauche resta en suspens dans l’air, comme si elle refusait d’avancer.

      Parce que si elle avançait, elle entrait dans un tout autre univers – un univers où ce qui se trouvait devant elle allait devoir être affronté et accepté.

      Kayla gisait sur le porche. Elle était couchée sur le dos et elle avait les yeux grands ouvert. Il y avait des marques d’abrasion autour de son cou. Elle ne bougeait pas.

      Sandra finit par faire un pas en avant. Quand elle le fit, le reste de son corps suivit. Elle s’écroula à côté du corps de sa fille, en oubliant totalement le petit-déjeuner et le shopping.

      CHAPITRE TROIS

      Les réunions avec le directeur Duran n’avaient jamais été faciles. Mais il s’était toujours bien comporté avec Kate et elle le considérait comme un ami. Cependant, vu la manière dont la vie de Kate avait changé au cours de ces derniers mois, elle s’attendait à une réunion un peu tendue –peut-être même qu’il allait mettre un point final à sa carrière en tant qu’agent du FBI.

      Quand elle entra dans son bureau, il l’accueillit avec ce sourire pragmatique qu’elle lui connaissait si bien. Duran avait plus ou moins le même âge qu’elle et ils avaient appris à s’apprécier mutuellement.

      « Salut, Kate, entre, assieds-toi. »

      Elle fut tout de suite inquiète en l’entendant l’appeler par son prénom. C’était très familier et ce n’était pas dans ses habitudes, à moins que ce soit après les heures de travail ou que la conversation soit un peu animée.

      « Kate, hein ? » dit-elle. Elle était plutôt à l’aise en sa présence et elle fit cette remarque sur le ton de la plaisanterie, histoire de lui signaler qu’elle avait bien remarqué le ton informel qu’il avait utilisé.

      « Eh bien, officiellement, tu es toujours en congé de maternité, » dit-il. « Ce serait bizarre de t’appeler agent. Mais comme tu peux l’imaginer, c’est aussi l’une des raisons pour laquelle je voulais te parler. » Il laissa échapper un soupir et la regarda droit dans les yeux. « Comment vas-tu, Kate ? »

      « Bien. Mais un peu perdue… »

      « Tu as l’impression d’être cette mère miracle ? »

      « Apparemment, je suis entrée dans le club des célébrités, » plaisanta-t-elle. « D’ailleurs, cette petite réunion ne peut pas durer trop longtemps. J’ai un déjeuner prévu avec Ryan Seacrest juste après ça. »

      « Je ne sais pas de qui tu parles. »

      Kate haussa les épaules. L’humour n’avait jamais vraiment fait partie de leur relation.

      « Je ne vais pas te mentir, » dit Duran. « La nouvelle a été plutôt bien accueillie. Tous les agents se sont envoyés des liens et des articles sur la mère miracle. »

      « Tu sais, je n’ai donné que deux interviews. Je ne sais pas du tout comment ça a pu déboucher sur plus de quarante articles. »

      « Sûrement les réseaux sociaux qui se sont emballés. Mais dis-moi… Est-ce que cette notoriété soudaine te ferait hésiter à retravailler pour le FBI ? »

      Elle ne put s’empêcher de rire. « Non. S’il y avait quoi que ce soit qui pourrait me retenir de retravailler avec vous, ce ne serait certainement pas cette gloire éphémère. »

      « Il y aurait donc certaines choses qui pourraient t’en empêcher ? »

      « Éventuellement. Peut-être mon bébé, ou mon âge avancé. »

      « Ça fait maintenant trois mois que tu es en congé, » dit-il. « Même un petit peu plus longtemps. J’imagine que je n’ai pas besoin de te préciser que tu ne rajeunis pas. Mais… tu es encore en pleine forme physiquement. C’est impressionnant. »

      « Excuse-moi si je suis un peu directe, » dit Kate. « Mais qu’est-ce que tu veux exactement ? Est-ce que tu veux que je revienne travailler pour vous ? »

      « Dans un monde parfait, oui. Ça a été mentionné à plusieurs reprises lors de réunions. Mais tous ces articles à ton sujet soulignent non seulement le fait que tu as accouché à cinquante-sept ans, mais aussi le fait que tu sois encore un agent actif du FBI. Je ne sais pas comment ça va se passer en termes médiatiques si tu retournes sur le terrain. »

      Kate s’appuya contre le dossier de sa chaise. Elle n’avait pas pensé à ça.

      « Pour être tout à fait franc, » continua Duran. « Oui, je veux que tu reviennes. Mais c’est un peu égoïste de ma part. Tu es l’un de nos meilleurs éléments et ce serait vraiment positif pour l’image du FBI. Les médias t’adorent. Tu es devenue une sorte de célébrité. Mais je n’ai pas non plus envie de t’influencer. Si tu veux arrêter, il n’y a pas de problème. Tout le monde comprendra. »

      « Mais en fait, ça me manque, » dit Kate. Ce ne fut qu’au moment de prononcer ces mots qu’elle s’en rendit compte.

      « Je


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