La Dernière Mission Du 7ème De Cavalerie. Charley Brindley

La Dernière Mission Du 7ème De Cavalerie - Charley Brindley


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ne put voir qui était la femme – elle devait continuer à garder les yeux sur les siens. “Qu’est-ce qui est arrivé à tes dents, Sukal?” demanda-t-elle “Quelqu’un te les a cassées d’un coup de pied?”

      Sukal brandit son épée comme un cobra qui veut charmer sa proie subjuguée.

      “A moins que tu ne veuilles manger cette épée, tu ferais mieux de l’enlever de sous mon nez.”

      Il s’élança vers l’avant. Elle se baissa, fit demi-tour et lui frappa le poignet du tranchant de la main, pour écarter son épée. Sukal utilisa l’élan de l’épée en mouvement pour lui faire faire un demi-tour et la ramener vers elle, en visant son cou.

      Karina se laissa tomber au sol, fit une roulade, et lui fit un ciseau aux chevilles. Il tomba brutalement mais se remit sur pied rapidement.

      Elle aussi, et elle se mit en garde, prête pour l’attaque suivante.

      Il alla sur elle en cherchant le coeur.

      Elle fit une feinte d’un côté, en attirant son épée, mais elle changea de côté et lui envoya un coup de coude dans l’oeil.

      Sukal tituba mais planta son épée dans la terre pour se rétablir. Il saisit l’arme des deux mains, la leva au-dessus de sa tête et vint sur elle en courant et beuglant comme un taureau enragé.

      Karina leva le genou gauche et fit une vrille de côté tout en donnant un coup de pied de karaté dans son plexus solaire avec sa botte de combat taille 40.

      Sukal se plia en deux, laissant tomber son épée. Il tomba à genoux en se tenant le ventre, essayant de reprendre sa respiration.

      Karina fixa un instant l’homme haletant, puis regarda qui était derrière elle. C’était la brune qu’ils avaient vue sur l’un des éléphants. Elle avançait à grands pas vers Karina et Sukal, vsiblement très en colère, et s’arrêta devant Sukal,  pieds écartés et poings sur les hanches. Elle parlait vite, en gesticulant vers le mort. Karina n’avait pas besoin d’interprète pour savoir qu’elle engueulait Sukal d’avoir tué le blessé.

      Sukal retrouvait son souffle, mais il restait à genoux, regardant par terre. Il n’avait nullement l’air de s’en repentir; il attendait probablement juste qu’elle arrête de lui crier dessus.

      La femme passa sa colère, puis se pencha et ramassa l’épée de Sukal pour la jeter aussi loin qu’elle put. Elle ajouta encore une insulte qui se terminait par quelque chose comme “Kusbeyaw!” Puis elle sourit à Karina.

      Le mot devait vouloir dire “idiot”, “crétin” ou “connard” mais dans tous les cas ce n’était sûrement pas un compliment.

      “Bonjour,” dit Karina.

      La femme dit quelque chose et lorsqu’elle s’aperçut que Karina ne comprenait pas, elle toucha ses lèvres avec deux doigts, puis sa poitrine et montra Karina du doigt.

      “C’est bon.” Karina regarda Sukal s’éclipser. “Je lui ai mis un bon coup de pied à ce kusbeyaw.”

      La femme rigola, et se mit à parler, mais elle fut interrompue par le grand officier, celui à la cape écarlate. Il était à vingt mètres, et il fit signe à la femme de s’approcher de lui. Elle toucha le bras de Karina, sourit, puis alla voir l’officier.

      Karina contemplait le champ de bataille. Les fantassins du convoi avaient récupéré toutes les armes et les objets de valeur sur les attaquants. Les femmes et les enfants allaient et venaient en déshabillant les morts, ce qui visiblement ne donna pas grand-chose : ce n’étaient pour la plupart que des peaux d’animaux en haillons.

      “Je crois qu’ici tout a de la valeur.”

      “J’en ai bien l’impression,” dit Kady. “T’as bien eu cet enfoiré de Sukal. De toute ma vie, je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi surpris quand tu lui as donné un coup de pied dans le bide.”

      “Ouais, ça m’a fait du bien. Si je l’avais pas culbuté, je crois que c’est la femme à l’éléphant qui l’aurait fait. Elle était vraiment furax.”

      “Je me demande bien ce qu’elle t’a dit.”

      “Je pense qu’elle essayait de me dire qu’elle était désolée que Sukal ait tué le type que j’étais en train de soigner. La blessure était plutôt moche, mais je pense qu’il s’en serait remis.”

      “Ballentine,” dit l’adjudant Alexander à la radio. “Toi et Kawalski vous montez la garde à la caisse d’armement. Je vais faire un tour vers l’arrière de cette colonne pour voir si elle est encore longue.”

      “Entendu, Mon adj’,” dit Karina.

      Mon adj’ regarda le soldat debout juste à côté de lui. “Sharakova,” dit-il, “tu me suis.”

      “Bien pris.” Sharakova fit passer son fusil en bandoulière sur son épaule.

      “Tu t’en es bien sortie avec cet abruti, Ballentine,” dit Mon adj’. “J’espère que tu ne te mettras jamais dans une colère pareille après moi.”

      “Hourrah!” dit Kawalski. Son cri fut repris par plusieurs autres.

      Chapitre cinq

      Une fois Alexander et Sharakova rentrés de leur marche d’inspection, la section transporta le coffre à armement à l’orée des bois, où ils firent deux feux de camp et ouvrirent les rations de combat.

      “Pendant qu’on mange,” dit Alexander, “gardez vos casques sur la tête et vos armes à portée de main. Avant la nuit, nous allons mettre en place un périmètre et fixer des tours de garde. On les fera en binômes toute la nuit. Maintenant, parlons de ce qu’on a vu et entendu aujourd’hui.”

      “Qui étaient ces gens?” demanda Kady.

      “Lesquels?” demanda Alexander.

      “Les attaquants.”

      “J’ignore qui c’était,” dit Autumn “mais ils étaient vicieux.”

      “Et méchants,” dit Kady. “Avec ces tenues en peaux d’ours on aurait dit des chiens de bisons.”

      “Ouais,” dit Lori, “des chiens de bisons, c’est à peu près ça.”

      “Regarde un peu,” dit Kawalski. “Ces gens défilent toujours. Y en a encore combien, Mon adj’?” “

      “On a marché pendant à peu près huit cent mètres,” dit Alexander. “Derrière ce groupe d’hommes, il y a un énorme troupeau de chevaux et de bétail. Et derrière eux viennent les suivants du camp.  Il y a des femmes, des enfants, des vieux, et un grand nombre de cantiniers avec leurs chariots pleins de vêtements. Derrière eux il y a toute une foule hétéroclite. C’est toute une ville qui se déplace.”

      “Je me demande où ils vont,” dit Kady.

      “J’ai l’impression,” dit Alexander, “qu’ils vont dans la direction principale de cette grande rivière qu’on a vue. Mais pour le reste, je n’en ai aucune idée.”

      “Hé,” dit le soldat Lorelei Fusilier en levant l’un des sachets de ration. “Est-ce que quelqu’un a le menu sept?”

      “Ouais,” dit Ransom. “Pain de viande.”

      “T’as des Butter Buds4?”

      “Peut-être bien. T’as quoi en échange?”

      “De la sauce verte piquante.”

      Tout le monde éclata de rire.

      “Bonne chance pour échanger cette saloperie,” dit Karina.

      “T’as le menu vingt, c’est ça Fusilier?” dit Kawalski.

      “Ouais.”

      “Alors t’as du cobbler cerise – myrtille.”

      “Non,


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<p>4</p>

beurre en granules à saupoudrer sur les rations (NdT.)