Ruine par une Peinture. Фиона Грейс

Ruine par une Peinture - Фиона Грейс


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dans les mains un carton rempli de légumes.

      – Qu’est-il arrivé à la soupe à la tomate ? demanda Lacey en prenant une courgette et en l’agitant.

      – Changement de plan, dit Tom. J’ai eu tous ces produits pour pas cher parce qu’ils sont difformes. Je me suis dit que j’allais faire une Cassolette de Courgettes Biscornues pour le dîner, si ça te va ?

      – Bien sûr que oui ! dit Lacey en riant de son joli nom de plat et de son utilisation du terme français courgette au lieu de zucchini.

      Tom entra d’un air affairé avec son carton, négociant son chemin le long du parcours du combattant que Chester créait en se faufilant avec excitation entre ses jambes. Une fois arrivé dans la cuisine sans trébucher, il posa le carton sur le comptoir.

      – Quel vin se marie bien avec les courgettes ? demanda Lacey en se dirigeant vers le réfrigérateur à vin.

      Tom était un gourmet. Bien qu’il ait consacré sa vie à la pâtisserie, sa connaissance de la nourriture et du vin était assez étendue.

      – Un sauvignon blanc, dit Tom en commençant à poser des légumes sur le plan de travail. Ou, à défaut, un pinot.

      – Un sauvignon néo-zélandais, c’est bon ? appela Lacey alors qu’elle tirait une bouteille réfrigérée du casier métallique et en examinait l’étiquette.

      – Parfait, répondit Tom.

      Lacey ramena la bouteille fraîche sur le comptoir et l’ouvrit avec un tire-bouchon. Puis elle leur versa un verre et en tendit un à Tom.

      – Voilà, mon fiancé, dit-elle.

      Tom posa son hachoir.

      – Merci, ma fiancée, dit-il.

      Ils avaient pris l’habitude de s’appeler par ce petit nom. Auparavant, ils ne s’étaient pas arrêtés sur un seul surnom, oscillant entre chérie et mon amour, mais dès que Lacey avait eu la bague au doigt, ils s’étaient automatiquement mis à s’appeler “fiancé(e)”.

      Tom trinqua avec Lacey.

      – Un toast en ton honneur, dit-il. Pour avoir survécu à une conversation téléphonique extrêmement gênante avec ta famille, qui était entièrement de ma faute.

      Lacey gloussa.

      – À moi, répéta-t-elle.

      Elle prit une gorgée de vin, et s’appuya contre le plan de travail tandis que Tom commençait à couper. Pendant qu’elle le regardait, ses ruminations sur la question de Finnbar, plus tôt dans la journée, lui revinrent. Elle se mordilla la lèvre avec appréhension.

      – Es-tu contrarié que je n’aie pas parlé des fiançailles à ma famille ? lui demanda-t-elle.

      Tom ne leva même pas les yeux de ses courgettes.

      – Pas du tout, dit-il.

      – Alors ça ne t’a pas fait de peine de découvrir que je ne leur avais rien dit ? insista Lacey.

      – Pourquoi serait-ce le cas ? répondit Tom.

      Il avait l’air de n’écouter qu’à moitié. Ce qui se comprenait. Être multitâche n’était pas vraiment le point fort de Tom.

      Lacey essaya une approche différente.

      – Qu’est-ce que tu as ressenti quand tu as découvert que je ne leur avais pas encore dit ?

      Tom ne ralentit même pas le rythme auquel il hachait, qui était exceptionnellement rapide.

      – Coupable. Pour leur avoir accidentellement dit alors que tu n’étais manifestement pas prête.

      Lacey prit une autre gorgée de vin. Elle n’y croyait pas vraiment, et pas seulement parce que Tom ne lui accordait manifestement que 50% de son attention. Il pouvait maintenir jusqu’à la fin des temps que ça ne l’ennuyait pas, Lacey aurait toujours un léger doute.

      – Tu l’as tout de suite dit à Heidi ? demanda-t-elle.

      Lacey n’avait rencontré la mère avocate de Tom qu’à quelques reprises, et la première fois alors qu’elle se trouvait au poste de police de Wilfordshire, après avoir été arrêtée et injustement accusée de meurtre. Depuis lors, Lacey avait l’impression de rattraper son retard pour que sa future belle-mère l’apprécie.

      – Je lui ai dit le lendemain, dit Tom. Et puis j’ai appelé Norah et je lui ai dit plus tard dans la soirée.

      Lacey fronça les sourcils. Qui était Norah ? Elle n’avait jamais entendu ce nom auparavant et hésitait à le demander.

      – Qui est Norah ? dit-elle finalement.

      – Ma sœur, dit Tom, simplement.

      Lacey recracha presque son vin.

      – Tu as une SŒUR ?

      Son exclamation suffit pour finalement arracher l’attention de Tom à sa tâche. Il la regarda, surpris.

      – Oui… dit-il en faisant traîner le mot comme si c’était une question. Ma grande sœur. Norah. Tu sais que j’ai une sœur, n’est-ce pas ?

      – Non ! s’écria Lacey.

      Elle était complètement abasourdie. Lui avait-il dit et avait-elle oublié ? Sûrement pas ! Elle n’aurait sûrement pas oublié quelque chose d’aussi important qu’une sœur ? D’autant plus qu’elle était toujours confrontée aux histoires de sa propre sœur. Si elle avait su quelque chose à ce sujet, ils auraient pu se rapprocher grâce à cela.

      – Eh bien, nous ne sommes pas vraiment proches, dit Tom avec désinvolture, comme si cela pouvait être une explication un tant soit peu adéquate pour le manque flagrant de connaissances de Lacey. Je veux dire, techniquement, elle n’est pas du tout ma sœur en fait. Nous ne partageons même pas de gènes.

      – Comment ça, vous ne partagez pas de jeans ? demanda Lacey. Quel est le rapport avec tout ça ? Ce serait super bizarre si vous en partagiez, pour être honnête. Les jeans des femmes sont coupés de façon complètement différente et…

      Tom l’interrompit avec un aboiement de rire.

      – GÈNES ! s’écria-t-il. G-È-N-E-S.

      – Oh.

      Lacey se sentait stupide. Ses joues devinrent brûlantes. Mais quand elle réalisa ce que Tom était en fait en train de dire, sa gêne fit place à une confusion totale.

      – Attends une seconde, dit-elle, en quête d’éclaircissements. Vous ne partagez pas de gènes ? Donc vous n’êtes pas vraiment parents ?

      Elle n’arrivait pas à gérer le va-et-vient, de haut en bas, de bas en haut, de ce méli-mélo. Elle aurait beaucoup aimé descendre de cet ascenseur émotionnel dans lequel la révélation choquante de Tom l’avait forcée à monter.

      Tom avait l’air de vouloir résoudre un problème mathématique très délicat.

      – Elle est ma demi-sœur, dit-il avec considération, comme si c’était la première fois qu’il essayait de donner un sens à tout cela. En quelque sorte. Elle est issue du précédent mariage de mon père, c’est la fille de sa première femme, sa belle-fille. Ce qui ferait techniquement d’elle ma demi-sœur, seulement mon père et sa mère ont divorcé avant ma naissance. Elle est donc un peu comme mon ex-demi-sœur. OU… elle n’a jamais été ma demi-sœur ?

      Lacey cligna des yeux. L’histoire de la famille de Tom était pour le moins déroutante. Mais le vrai problème était le fait que Lacey en sache si peu.

      – Tu connais un autre terme pour une demi-sœur qui n’a jamais existé ? dit-elle.

      – Non ? Quoi ? répondit Tom.

      – Rien, dit Lacey en haussant les épaules. Tu l’appelles juste Norah, et je n’ai pas de crise cardiaque.

      Tom


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