Le petit docteur. Alfred Vogel

Le petit docteur - Alfred Vogel


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son petit organisme, aucune femme enceinte ne devrait l’ignorer. La nature est raisonnable, équitable : elle protège l’enfant aux dépens de sa mère qui assume la responsabilité de fournir du calcium en quantité nécessaire, devoir qu’il lui arrive souvent de négliger. Toutefois, pourquoi l’enfant qui n’est pas en mesure de subvenir à ses besoins devrait-il en souffrir ? Il est donc compréhensible que la nature assure tout d’abord le bien-être de l’enfant. Ainsi, le calcium manquant sera puisé dans le corps maternel : os, dents, tissus. Il en résultera une hypocalcémie qu’illustre fort bien le dicton populaire : « chaque enfant coûte une dent à sa mère ». Tout au long de la grossesse, le besoin en calcium est énorme. Vient-il à manquer, le corps ira le chercher là où il se trouve. Une alimentation riche en calcium est indispensable au cours de ces neuf mois. Ce calcium sous forme aisément assimilable se trouve dans les crudités ; carottes râpées, salade au chou, à la choucroute, salade verte doivent faire partie de tous les repas. Et si l’on prend une préparation de calcium, on accordera la préférence au calcium végétal, en évitant le calcium d’acide lactique tel qu’il est souvent proposé. L’ortie et d’autres plantes nous fournissent le calcium sous une forme assimilable.

      En outre, on veillera à prendre de la silice. Différentes plantes contiennent de l’acide silicique, telles que la prêle7 et le galéopsis11, et d’autres encore. On prépare des infusions ou on les absorbe sous forme d’extraits frais. La vitamine D est également indispensable pour l’assimilation et l’utilisation du calcium. Dans ce but, on fera usage de l’huile de foie de morue et les diverses émulsions qui en contiennent, et d’une quantité de produits et d’aliments naturels riches en vitamine D.

      Un autre point non négligeable, c’est l’activité régulière des reins et de la peau afin d’éviter les troubles métaboliques, l’accumulation d’acide urique entravant l’assimilation du calcium.

      Enfin, une attention toute particulière sera vouée aux repas. La future maman mangera lentement, mastiquera consciencieusement et de ce fait, l’insalivation sera parfaite. En règle générale, l’hypocalcémie détermine une perturbation des glandes endocrines. Les ganglions lymphatiques fonctionnent mal, eux aussi. Des phénomènes de fermentation, de paresse de l’intestin et de gaz intestinaux intoxiquent alors l’organisme. En appliquant toutes ces instructions, la femme enceinte évitera tous ces désagréments, y compris le risque de tuberculose. D’autre part, un organisme bien pourvu en calcium et en silice résistera mieux aux infections. Quiconque a des dents gâtées, souffre de catarrhes fréquents, est sujet aux angines, aux inflammations ganglionnaires et aux maladies infectieuses, tirera profit de ces conseils. Prévenir vaut mieux que guérir, n’est-il pas vrai ? C’est la raison pour laquelle on veillera déjà chez l’enfant à l’apparition du moindre symptôme pour prendre au plus vite les mesures utiles.

      Il n’y a certes rien qui réjouisse davantage une femme normale que de donner la vie à un enfant en bonne santé. Les jeunes gens ne sont pas en mesure d’apprécier ce que signifie la joie d’être père et mère, avant de l’avoir eux-mêmes vécue. Toutefois c’est une grande peine, quand un enfant malade vient au monde ou même un enfant qui naît avec des malformations, des membres dégénérés, pinnipèdes, sans mains ni pieds, ou atteints d’autres malformations effrayantes qui furent observées sur des milliers de nouveau-nés en Europe et surtout en Allemagne, il y a quelques décennies. Quel sentiment effroyable doit être celui d’une mère lorsqu’elle réalise que c’est elle la principale coupable de ce malheur. La recherche scientifique a montré que les quatre à huit premières semaines de grossesse, c’est-à-dire les trois premiers mois après les dernières règles, sont de la plus grande importance en ce qui concerne les influences nocives sur la vie en germination. Mentionnons brièvement ici ce qu’il faut observer pendant cette période afin d’agir de façon optimale contre le risque de malformations de l’enfant à naître.

       Alimentation et exercice

      Celui qui a déjà saisi auparavant l’importance de la question alimentaire comprend d’emblée que la nourriture de la future mère doit être aussi naturelle que possible. Il n’est nullement nécessaire de manger de grandes quantités ainsi qu’on le recommandait autrefois.

      Il est indispensable que la femme enceinte respire suffisamment d’oxygène, car cela garantit de meilleures conditions pour un bon développement de l’enfant. Elle pratiquera donc des exercices au grand air, en préférant les promenades en forêt ou dans les champs plutôt que sur les routes empestées par les gaz d’échappement.

       Alcool, nicotine et lésions dues aux radiations

      Tout le monde sait aujourd’hui que la consommation d’alcool même lors de la procréation peut avoir de terribles suites. C’est pourquoi il est irresponsable d’engendrer des enfants après une importante consommation d’alcool. Après une fête bien arrosée, c’est souvent le cas bien que cet acte inconsidéré puisse entraîner de graves tragédies pour la vie entière. Chaque mère doit connaître les inconvénients de la consommation d’alcool et se faire un devoir de ne pas en consommer pendant la grossesse.

      Il est pareillement injustifiable qu’une femme fume pendant la grossesse et pendant l’allaitement. La preuve a été faite que la nicotine se retrouve déjà dans le lait de la mère, quelques heures après avoir fumé. Qu’est-ce qui prouve que cet agent toxique pour les vaisseaux ne pénètre pas aussi vite dans le placenta ?

      Les lésions d’irradiation sont à éviter autant que possible, donc les rayons X, les rayons de radium et tous les rayons artificiels qui trouvent leur utilisation dans la radiothérapie moderne. Malheureusement, la radioactivité résultant d’explosions atomiques ne peut pas être éliminée, il n’est pas en notre pouvoir d’y échapper.

       Médicaments de synthèse chimique

      Les médicaments chimiques ont aussi une grande importance. Qu’il s’agisse de comprimés contre les maux de tête, de calmants ou de somnifères, les femmes enceintes doivent absolument les éviter. Les articles de journaux alarmants sur la tragédie de la thalidomide, qui a semble-til conduit à des malformations chez des milliers de nouveau-nés, ont pu suffire à effrayer toute femme enceinte et la convaincre que pendant la période de grossesse et d’allaitement il est opportun d’éviter l’ensemble des médicaments chimiques. Aujourd’hui c’est la thalidomide, demain peut-être un sulfonamide et après-demain sans doute un autre produit qui sera rendu responsable des lésions occasionnées. Pour cette raison, il est préférable de réserver la chimie aux produits de nettoyage pour vitres et revêtements de sol et de l’utiliser pour toutes sortes d’applications techniques plutôt que d’absorber de telles préparations. Les femmes enceintes doivent faire attention et placer leur devoir de mère au-dessus du besoin de faire disparaître très rapidement maux de tête, malaises ou insomnies avec un médicament puissant. Il existe suffisamment de remèdes végétaux inoffensifs pour soulager ces troubles passagers, alors pourquoi courir des risques aux conséquences incontournables ? Il est de plus en plus sûr que seule la nature, dans sa forme bénigne, a la vertu d’aider les hommes sans séquelles nuisibles. Par suite des conditions artificielles et des points de vue malsains auxquels nous sommes aujourd’hui exposés, il semble au contraire logique d’avoir recours aux stupéfiants plutôt qu’à la cure. Les conséquences de cette erreur montrent que les méthodes naturelles valent certes la peine de faire le détour.

      Certaines femmes qui désireraient avoir des enfants mais n’y parviennent pas risquent tout pour l’accomplissement de ce vœu très naturel. Ceci est compréhensible, car la non-réalisation d’un désir de ce type peut causer de graves troubles psychiques. Il y a cependant aussi des femmes qui n’ont pas spécialement ou même pas du tout envie d’avoir un enfant. Par conséquent elles ne souffrent pas de la stérilité, mais elles sont privées d’une heureuse maternité et également des multiples joies naturelles que


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